Du 19 au 23 janvier dernier, le Sirha Lyon 2023 a rassemblé 4700 exposants et marques qui ont mis en lumière l’effervescence de toute la filière de la restauration et de l’alimentation. Cette 21ème édition était l’occasion de fêter les 40 ans du Sirha dédié au Food Service. 616 nouveautés et innovations ont été mises en avant sur ces cinq jours, où se sont rassemblés pas moins de 210 000 professionnels du secteur.

Mais la perte de vitesse des ventes de produits biologiques observée en 2022 déstabilise le marché bio. Alors quel est le ressenti des professionnels sur la filière Food Service ? La loi EGalim est-elle toujours un levier de croissance pour les produits bio ? Quelles innovations bio notables et différenciantes pouvait-on dénicher sur ce salon ?

 

« La transition alimentaire est l’affaire de tous »

Il ne fait aucun doute que la croissance du marché bio a rencontré bien des difficultés en 2022. Et malgré les dernières données de l’IRI qui redonnent espoir (une légère croissance à +0,1% a été observée en décembre dernier[1]), l’année 2023 s’annonce de nouveau difficile pour le marché.

« En 30 ans de carrière, je n’ai jamais connu ça » témoignait Philippe Darcas, Président d’Ateliers Bio de Provence. « Les hausses des prix et des emballages sont considérables et ont un impact sur les marges ». Convaincu que le marché va repartir, le plus gros risque selon lui, « c’est l’arrêt de la filière en développement bio chez les agriculteurs ».

Le ralentissement de la consommation alimentaire en général est l’un des facteurs de diminution de la consommation bio. Et le prix du bio ne serait pas le principal frein des Français : selon l’Agence Bio, le problème de déficit d’information induit une défiance envers le bio. « Il y a un réel enjeu de l’information du citoyen pour avoir une démocratie alimentaire » indiquait Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio, lors de la table ronde au Sirha Food Forum.

Et pourtant, le contenu de notre assiette doit changer si l’on veut une alimentation plus respectueuse du climat et de la biodiversité. Selon Charlie Brocard, chercheur à l’IDDRI, « il faudrait atteindre plus de 50% du panier alimentaire en produits biologiques pour une alimentation plus durable"[2].

 

Le Food Service engagé dans une démarche de transition écoresponsable

Pour améliorer la qualité des repas servis par la restauration collective, la loi EGalim fixe un objectif de 50% de produits sous signe de qualité, dont 20% de produits bio dans les cantines. Cet objectif de 20% de bio ouvre un marché potentiel pour tous les acteurs. Laure Verdeau l’évoquait : « La transition alimentaire est l’affaire de tous. Les agriculteurs, les restaurateurs et les consommateurs sont tous interconnectés. Si l’on veut avoir des agriculteurs dans les années à venir, il est nécessaire de s’organiser collectivement, en tant que citoyens et consommateurs, pour les accueillir ».

L’exemple de la cantine de Mouans Sartoux, commune des Alpes-Maritimes, montre

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[3] Selon le 6ème rapport de l’Observatoire de la restauration collective bio et durable
[4] Etude Sirha : Comment les professionnels se responsabilisent ?

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