On connaît le sarrasin sous son autre dénomination “blé noir” et on l’associe immédiatement à la fabrication des célèbres galettes bretonnes. Or, le sarrasin a connu un fort déclin en France du fait d’une rentabilité trop variable au bout du cycle, ce qui l’a reléguée au rang de culture secondaire. Aujourd’hui le schéma de la filière sarrasin française a évolué. La Bretagne n’est plus le premier bassin de production. Mais du fait d’une demande qui augmente, des filières plutôt bio et locales se structurent dans différentes régions. Malgré certaines contraintes, les atouts agronomiques et gustatifs du sarrasin sont multiples et lui confèrent une place de choix dans les filières bio et françaises. La création récente d’un observatoire national du sarrasin témoigne de ce succès et annonce de belles perspectives pour le “blé noir”.

 

Une production historique en Bretagne mais en déclin jusqu’à nos jours

 

L’abandon progressif du sarrasin par les agriculteurs

Cultivé dans la région depuis le XVIe siècle où il était nommé “blé du pauvre”, il était considéré comme une culture de subsistance.

Par la suite, sa culture s’est développée et étendue au reste de la France : on comptabilise 600 000 ha au début du XXe siècle sur tout le pays, dont la moitié en Bretagne. Elle a ensuite fortement décliné pour atteindre 43 000 ha en 2020, soit 14 fois moins[1] car délaissée par la production agricole au profit de céréales plus rentables (et plus soumises à la spéculation) comme le blé ou le maïs. Aujourd’hui, 70% du sarrasin consommé en France est importé des trois plus gros producteurs : la Russie, l'Ukraine et la Chine. De surcroît un approvisionnement qui s’avère fortement compromis à l’heure actuelle, compte-tenu du conflit Russo-Ukrainien que l’on connaît…

 

Des contraintes agronomiques fortes qui en altèrent la rentabilité

Si la rentabilité du sarrasin fait défaut, c’est d’abord parce que les rendements sont très variables. En effet,

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