En Bio, toute présence de substance non conforme doit faire l’objet d’un blocage du produit et d’une enquête pour déterminer la cause de la contamination. En l’absence de cause ou d’origine de la contamination, les produits bio doivent être déclassés.
Rappelons que le règlement 848/2018 qui définit, via l’article 29, les mesures à prendre en cas de présence de produits ou substances non autorisés, prévoit que « Au plus tard le 31 décembre 2025, la Commission présente un rapport sur la mise en œuvre du présent article, sur la présence de produits et substances dont l’utilisation n’est pas autorisée en production biologique. Ce rapport peut, s’il y a lieu, être accompagné d’une proposition législative prévoyant une harmonisation plus poussée ».
Or, cette question de la contamination des produits bio, des seuils de décertification et d’une harmonisation de la législation pose problème au sein de la profession bio.
Pourquoi ?
« Parce qu’elle risque de bloquer 20% du marché bio », annonçait Bernard Lignon du SYNABIO lors de son intervention au colloque du RMT ACTIA TransfoBio en décembre dernier. De son côté, OPTA Europe résume ainsi les constats et enjeux actuels[1] :
- le nombre de contaminations dans les produits bio augmente, du fait d’un environnement de plus en plus pollué,
- la charge de la preuve incombant à l'opérateur biologique entraîne une multiplication inutile des analyses à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement biologique,
- la détermination de l'origine la plus probable de la substance non autorisée est complexe, d’autant lorsqu'elle peut avoir plusieurs sources, comme c'est le cas dans la majorité des cas,
- la charge, le retard et le coût supportés par l'opérateur bio pour chaque enquête visant à déterminer la source de la substance non autorisée, même lorsque cela est techniquement inévitable et hors de sa responsabilité, sont lourds.
Pour comprendre la crainte de ces professionnels bio, il faut se pencher sur l’état des lieux :
Quel est le degré de pollution des produits bio aujourd’hui ?
Les récents travaux de plusieurs instances et scientifiques européens fournissent un constat qui en effet à de quoi alerter.
Selon une étude publiée dans la revue scientifique Environmental Pollution[2] en novembre 2022, les produits bio sont exposés à un risque de contamination environnementale par les pesticides, techniquement inévitable. Cette revue de la littérature liste par exemple les analyses régionales
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