« Miser sur le Local, le pari gagnant ! » titrait, au CFIA Rennes, la session de conférences du jeudi 16 mars, consacrée aux ingrédients alimentaires et animée par Pierre Christen.

L'occasion pour nous de revenir sur cette question très actuelle du 'Local' versus 'Bio'... et de confronter les fondements du succès du local au détriment du Bio aux éléments scientifiques. Car en effet, manger local ne suffit pas à réduire l'impact écologique de notre alimentation.

 

La préférence actuelle pour le Local

'Gagnant' très certainement puisque d’après un sondage IPSOS, près de 80% des consommateurs disent acheter des produits locaux. A l’échelle internationale, 68% des consommateurs souhaitent consommer des produits de leur région, selon une autre étude Kantar de 2022. Et d’après Nielsen IQ, pour 73% des français, le fait de consommer un produit « fabriqué en France » est important. Ils seraient même 61% à préférer un produit local non bio à un produit bio non local

Évolution des ventes 2022 selon NielsenIQ

L’inflation explique en partie la descente en gamme globale des achats des Français, qui consomment moins de produits bio, locaux ou de qualité depuis 1 an. Mais la comparaison des évolutions des ventes observées par Nielsen IQ montre que c’est le bio qui en pâtit le plus : le chiffre d’affaires des marques bio a diminué de 4,9%, alors qu’il a pu encore augmenter (+2,3%) pour les marques locales.

Le Local est rassurant… avec ses multiples dimensions apparentes (écologiques, sociales, sanitaires, souveraineté alimentaire).

Et pourtant, le local a des limites, ce que démontrait finalement les différentes interventions de la matinée.

 >> Retrouvez le Compte-rendu du salon CFIA avec les dernières innovations en ingrédients biologiques

 

C’est quoi le 'Local' ?

Comme l’expliquait Sophie de Reynal de Nutrimarketing, il manque déjà une objectivité au sens du mot ‘local’. En effet, le local se définit souvent par une proximité géographique, propre à un sujet, une entreprise,... et donc relative. Elle peut être régionale ou nationale en fonction de ce à quoi on la compare.

Définir le local selon Nutrimarketing

A l’échelle de la France par exemple, le local en soi ne suffit pas, puisque l’agriculture nationale ne pourra pas subvenir à tous les besoins alimentaires de tous les Français.

La relocalisation de filières ‘exotiques’ peut apparaître comme une solution, mais à quel prix ? Est-ce que la production de vanille sous serre dans le nord de l’Europe fait sens, par exemple ? Au-delà de son attrait pour le local, le consommateur souhaite mettre du sens à ce qu’il consomme…

Miser sur le local commence à faire sens si on accorde plus de transparence à l’origine des ingrédients utilisés… À condition d’aller, selon nous, jusqu’au bout de la démarche, c’est-à-dire de renseigner la provenance de chacun des ingrédients, et pas seulement l’ingrédient phare de la recette. À condition aussi, de ne pas tomber dans le greenwashing en marketing, par exemple une farine française dans un produit transformé en Espagne…

 

La question des bénéfices environnementaux mesurés

Et puis vient ensuite LA question des bénéfices environnementaux de l’alimentation locale. Réduire les distances pour s’alimenter : est-ce vraiment plus vertueux ? La consommation locale permet certes de réduire les temps de stockage, les temps de transport et potentiellement de réduire aussi la quantité d’emballage nécessaire. Mais est-ce que cela suffit à réduire l'impact global de l'alimentation?

La suite de cet article est réservée aux abonnés.

Cet article d'Ingrébio vous intéresse ?

Ingrébio vous permet d'acheter des articles à l'unité pour vous aider dans votre veille !

S'ABONNER

INGREBIO MAG banner
Tous les contenus en illimité
à partir de 17€/mois

image_print