Ces dernières années, les professionnels de l’agroalimentaire s'accordent sur la nécessité de relocaliser les approvisionnements, pour réduire la dépendance alimentaire française et son empreinte climatique. Les démarches engagées de « relocalisation » montrent leurs limites, y compris en bio, car elles n’impliquent pas forcément chaque maillon d’une filière, ni tous les acteurs concernés.
« Chaque filière, chaque marché, chaque territoire a ses caractéristiques… Il existe autant de problématiques qu'il existe de filières de production et de territoires [1]».
L’expression de reterritorialisation apparaît ainsi comme la démarche la plus adaptée au contexte économique actuel. Aujourd’hui, nous sommes nombreux à partager ce constat. Interrogeons-nous pour aller plus loin, sur la façon dont les filières bio peuvent se construire, s’engager localement et perdurer sur leur territoire.
Dans ce vocable de « territoire », on entend la notion de “terre” (sol) associée à celle “d’histoire”. “Reterritorialiser” implique donc de reconquérir des terres arables - avalées par la bétonisation et la concentration urbaine - tout en préservant les surfaces agricoles existantes et en se réappropriant l’histoire des savoirs faire paysans, pour certains oubliés ou perdus.
Regardons en quoi cette démarche de reterritorialisation s’avère indispensable pour soutenir, faire évoluer les pratiques agricoles, de transformation et de consommation de produits bio, pour les adapter au mieux, aux nouvelles contraintes environnementales.
La reterritorialisation des filières s’inscrit dans les orientations favorables à une alimentation plus durable. Depuis la pandémie de Covid, la demande en produits locaux, d’origine France, notamment en fruits et légumes, s’est renforcée. Elle s’accélère, alors que les problèmes d’importations se multiplient et que le climat continue de se détériorer.
Les filières bio, dans un monde en mutation
Il y a quelques années[2], une enseigne de distribution - soucieuse de se rapprocher de ses sources d’approvisionnement - s’interrogeait sur l’existence ou non de filières Bio (animales ou végétales) – en France. Leur objectif étant, déjà, de promouvoir des projets de développement durable. Tout en se questionnant sur les conséquences environnementales de leur activité ; l’impact des flux de leurs marchandises sur le climat, impliquant l’obligation de revoir leurs coûts d’acheminement.
En parallèle, l’agriculture bio s’est développée, faisant apparaître des effets d’offre,
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