20ème Baromètre de la consommation bio : une confiance à regagner

Page de couverture du baromètre des produits bio 2023 -© Agence Bio

 

L’Agence Bio vient de publier la 20ème édition du baromètre de perception et de consommation des produits biologiques, menée par l’ObSoCo[1].

Modification des comportements des consommateurs en 2022

Modification des comportements des consommateurs en 2022 – ©AgenceBio/L’ObSoCo

Ses résultats renforcent les mauvais résultats du marché depuis 2021 et confirment que les consommateurs se perdent dans les labels : la défiance des consommateurs envers les labels alimentaires de qualité et environnementaux (dont les labels bio Eurofeuille et AB) augmente. Mais également le manque d’informations sur le bio ressenti par les Français  : 52% d’entre eux estiment ne pas avoir assez d’informations sur l’origine des produits biologiques. Et seulement 37% des Français estiment avoir assez d’informations sur le contrôle des produits issus de l’agriculture bio et sa règlementation, ce qui accentue le doute sur le fait que ces produits, bien que labellisés bio, soient totalement bio!

Malgré la conjoncture inflationniste, le frein ‘coût élevé’ des produits bio n’évolue pas. Il demeure le premier frein à l’achat de bio cité mais sans augmentation comme on aurait pu s’y attendre.

On observe en revanche une très forte progression de la remise en question de la réalité du bio : la citation ‘Vous avez des doutes sur le fait qu’ils soient totalement bio‘ arrive en 2ème position des arguments invoqués par 57% des non-consommateurs de bio (+17 points par rapport à 2021). À cela s’ajoute que 44% des répondants « ne voit pas l’intérêt du bio« .

consommation de produits bio

Raisons de non consommation de produits bio – ©AgenceBio/L’ObSoCo

 

Les valeurs et principes de la bio sont à rappeler

Et pourtant, les consommateurs restent convaincus des bienfaits de l’agriculture et de l’alimentation biologique : 82% d’entre eux pensent que l’agriculture biologique contribue à préserver l’environnement, la qualité des sols et les ressources en eau, et 60% pensent que le bio permet une juste rémunération des producteurs.

Mais la consommation se concentre sur une part de consommateurs ‘réguliers’ qui ont intensifié leurs part d’achats bio mais qui sont de moins en moins nombreux (baisse de 16 points des produits alimentaires biologiques au moins une fois par mois).

Dans les détails, le baromètre met aussi en exergue une méconnaissance du Cahier des charges des produits bio (règle des 95% par exemple). Une mauvaise connaissance qui entraine une incompréhension qui augmente quant au prix plus élevé du bio. Alors
que 94 % des Français trouvent que les produits bio coûtent souvent plus cher, ils sont une majorité (59 %) à considérer anormal l’écart de prix avec le conventionnel.

Le bio, label qui répond aux enjeux actuels à la fois sur les sujets environnemental, santé et social, est aussi touché par la crise de défiance qui affecte plus largement la société : défiance envers les labels de qualité publics et privés, remise en cause des origines, doutes sur les méthodes de production.
Selon l’ObSoCo, l
’un des problèmes pourrait également résider dans l’accessibilité à l’offre bio. Dans ce contexte fortement concurrentiel, les enseignes de la grande distribution tendent à rationaliser les assortiments de bio pour favoriser d’autres offres, notamment locales. Une baisse de l’offre qui se ressent dans les résultats du baromètre : si 27% des consommateurs réguliers de bio en achètent au moins une fois par semaine au sein des GMS, cette part est en baisse de 6 points par rapport à 2021. L’insuffisance de l’offre est également fréquemment soulignée par les consommateurs réguliers comme frein à une intensification de leur consommation.

barometre consommateurs bio informations sur la bio

Manque d’informations sur le bio – ©AgenceBio/L’ObSoCo

 

L’Agence Bio entend poursuivre ses efforts

La Campagne #bioreflexe, pilotée par l’Agence BIO et reprise par 8 interprofessions en 2022 a fait la preuve de son efficacité à la fois sur la connaissance, la compréhension et la confiance du citoyen/consommateur pour le bio. Là où la campagne a été déployée, les ventes de bio ont augmenté de 5%. D’où l’importance de répéter, amplifier et pérenniser la communication sur les principes et valeurs de l’agriculture biologique.

6% de la consommation des Français est bio. La marge de progrès est encore large pour le premier producteur de bio européen, si on considère le marché de pays voisins comme le Danemark à 14% de bio ou encore l’Autriche à 11%.

Plus que jamais, il est nécessaire que les citoyens/consommateurs soient régulièrement informés sur les bienfaits du bio, et outillés sur les moyens pour manger plus de bio au quotidien quel que soit leur budget.
Pourquoi, et comment manger bio? : ce sont précisément les 2 messages clés que l’Agence BIO a souhaité faire passer à l’occasion du Salon de l’Agriculture.

Encore va-t-il falloir également que les politiques suivent… ce qui aujourd’hui n’est pas le cas si l’on en juge par l’annonce faite sur ce même salon d’une (petite) aide de 10 millions d’Euros pour les filières bio.

 

Pour voir l’étude complète : Baromètre des produits biologiques en France en 2023


[1] L’Observatoire Société et Consommation


De l’innovation en perspective sur l’Espace Ingrédients Bio du CFIA Rennes 2023

Espace Ingrédients Bio au CFIA 2022 - ©Ingrébio

 

Pour sa 26è édition, le salon CFIA (Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire) de Rennes sera incontournable pour détecter les dernières innovations dans le secteur des ingrédients bio, en particulier grâce au regroupement de cette offre sur « l’Espace Bio ». Cet Espace bio est proposé en partenariat avec Ingrébio. Un Tour Innovation dédié au bio permettra de compléter le parcours « ingrédients bio » dans les allées du Salon (Rendez-vous mardi 14 mars à 15h avec Nutrimarketing).

 

L’Espace Bio regroupera une offre d’ingrédients 100% Bio

Avec un Espace Bio (100% bio), le hall Ingrédients & PAI du CFIA Rennes propose de faciliter le parcours des acheteurs d’ingrédients biologiques. Une quinzaine de fournisseurs y présenteront une offre large d’ingrédients et matières premières bio, mais aussi locaux ou de filières directes, tracées, équitables et durables.

Ils reflèteront avec leur offre diverse, les tendances d’évolution du secteur bio, sur les segments d’application des aliments, des boissons voire même des compléments alimentaires.

La certification biologique garantit un socle minimal de pratiques de production et de transformation plus respectueuses de la nature, de l’animal et de l’homme. Mais face aux enjeux environnementaux et sociétaux, de nombreux acteurs, dont ceux qui seront présents sur l’Espace Bio, vont encore plus loin dans leurs pratiques : ils s’engagent dans la RSE, relocalisent les filières de production, valorisent des coproduits, mettent en place des politiques d’achats responsables, appliquent les principes du Commerce Équitable, s’engagent pour la biodiversité…

Retrouvez sur cet Espace Bio, une diversité de matières premières et d’ingrédients biologiques, équitables, durables, aux origines tracées, des plus bruts aux plus élaborés… Car ces fournisseurs engagés ne perdent pas de vue non plus les attentes fonctionnelles des industries agroalimentaires.

 

 

Retrouvez également l’équipe d’Ingrébio (stand 4-D2) pour toutes vos questions de formulation et de sourcing bio.

 

Les Innovations à découvrir sur l’Espace Bio au CFIA Rennes 2022

Certifié IFS Food V7 en juillet dernier, Actibio (stand 4-D1) propose une gamme très large de plus de 1500 références d’ingrédients biologiques pour l’alimentaire et la cosmétique. Actibio accompagne ses clients depuis leur R&D jusqu’à la mise en production et en marché, en étant force de proposition pour la formulation innovante de leurs produits bio. Actibio propose aussi des prestations de service grâce à un outil industriel permettant de proposer du conditionnement et des mélanges à façon.

Reconnu pour la traçabilité de ses filières bio, Agro Sourcing (stand 4-C1bis) mettra en avant cette année sa filière égyptienne de sésame biologique. Souhaitant apporter une solution sécurisée au marché, c’est en Égypte qu’Agro Sourcing a développé un nouveau partenariat durable. Cultivé en agriculture biodynamique dans un objectif de restauration de la vie dans le désert, le sésame est trié et conditionné localement.

L’UFAB (stand 4-D4) collecte et transforme des légumineuses biologiques en Bretagne pour proposer une offre d’ingrédients fonctionnels nouveaux. Pour compléter sa gamme de protéines texturées et de billettes extrudées, l’UFAB propose des chapelures de pois et de fèveroles bio et sans gluten.

Connu pour ses huiles végétales et ses protéines texturées de soja biologiques, Biolintec (stand 4-D8) annonce le lancement de ses Protéines Texturées Tendres Aromatisées. Cette gamme sera développée sur mesure en fonction de la texture recherchée et la saveur souhaitée. Les TVP se déclinent également en version tournesol et mélanges de légumineuses.

Parmi ces nombreux ingrédients bio, SENFAS (stand 4-C6) met l’accent cette année sur sa gamme de sucres et alternatives sucrées. Sucre de canne, Sucre de betterave, Sucre de Fleur de Coco, Sirop d’Agave, Sucre glace,… des sucres certifiés Fair for Life et/ou possédant un indice glycémique bas. SENFAS dispose également d’une belle offre d’émulsifiants, épaississants et gélifiants bio grâce à ses nombreux partenaires. L’agar agar, la gomme arabique, la gomme de guar et le psyllium blond sont des incontournables pour améliorer la texture et la durée de vie de vos pâtes à tartiner, pains, bonbons, pâtisseries, sauces et bouillons Bio !

Après le déploiement en 2022 de son usine de surgélation dans les Hauts de France, FRDP (stand 4-D5) répond à la demande en légumes biologiques surgelés origine France, notamment des professionnels de la restauration collective et commerciale. Plusieurs de ses filières sont certifiées bio et équitable par Biopartenaire.

Tradin Organic (stand 4-C5) a mis en place des filières directes d’approvisionnement bio, avec des installations de transformation sur place pour des produits clés tels que le cacao, l’huile d’avocat et les produits à base de graines de tournesol. Ces investissements permettent de garantir l’intégrité biologique, la qualité des produits et les normes de sécurité alimentaire les plus élevées.

Toujours avec force innovations,

 

Pour plus d’infos sur le CFIA : https://www.cfiaexpo.com

Pour plus d’infos sur l’Espace Bio : contact@ingrebio.com

Inscription au Tour Innovation Espace Bio : sophie@nutrimarketing.fr


Pour un affichage environnemental fiable et contre les labels trompeurs

Quelles actions menées par les acteurs bio pour lutter contre le greenwashing ? - ©Stock Adobe_ jirsak_31921775

 

À la suite du report de la législation sur l’affichage environnemental au niveau Européen fin 2022, le mois de janvier – et ces derniers mois – ont été aussi riches en actualités françaises sur les questions d’impacts environnementaux de notre alimentation.

Face à l’urgence et dans le contexte antagoniste de difficulté du marché bio, plusieurs actions se superposent sur le plan politique et juridique pour :

  • Montrer ce que les consommateurs attendent de la transition agricole et alimentaire
  • Défendre un modèle d’affichage environnemental complet et fiable pour le consommateur
  • En finir avec la concurrence de labels trompeurs

Si ce sujet vous passionne autant que nous, voici un récapitulatif de ce qu’il faut retenir ce mois de janvier.

 

Ce qu’attendent les consommateurs en matière d’affichage environnemental

Le 12 janvier à l’Assemblée Nationale le collectif d’entreprises En Vérité[1] présentait lors d’une conférence de presse les résultats de l’étude BVA sur ‘Les Français et l’affichage environnemental des produits alimentaires’ conduite en décembre à leur demande. Ces résultats convergent avec les études menées depuis bientôt 2 ans par le Planet-Score. Si pour 86% des Français, un score environnemental est essentiel, il doit avant tout répondre à des critères précis et discriminants tels que l’utilisation de pesticides, le mode d’élevage et l’origine des ingrédients.

Cette étude a été largement relayée par la presse grand public.

Pour plus d’infos : lire le communiqué de presse ou consulter la présentation de l’étude En Vérité/BVA.

 

En échos à cette étude, l’étude Baromètre « Les Français, leur alimentation et la biodiversité », menée par l’association Noé indique également que le Planet-Score permet de répondre à l’attente d’informations des consommateurs. En effet, les résultats de cette étude montrent que les citoyens sont conscients de l’importance des enjeux liés à la préservation de la nature, et sont en demande d’informations sur ce sujet en lien avec les produits alimentaires qu’ils achètent.

Pour plus d’infos : consulter le rapport complet du Baromètre Noé.

 

Loi Climat & Résilience : il est urgent de ne pas se précipiter

La mission d’application de la Loi Climat & Résilience a publié un rapport parlementaire mercredi dernier, qui a été présenté à l’Assemblée Nationale le 11 janvier. Ce rapport fait suite aux auditions d’experts dont l’Ademe, le MTE, UFC-Que Choisir et le Planet-Score fin octobre.

Sur la question de l’affichage environnemental, les rapporteurs recommandent de ne pas précipiter le calendrier de la construction du score d’affichage environnemental pour permettre de résoudre les difficultés identifiées par les acteurs du secteur liées à la méthodologie qui sera retenue. Ils estiment que l’analyse du cycle de vie (ACV), comme seule base du futur score, n’est pas conforme aux politiques publiques environnementales de résilience, de relocalisation et de sobriété et ne permet pas de lutter contre le « greenwashing ». Ils préconisent une approche hybride, alliant ACV et référentiel externe. Ils souhaitent également que la base de calcul de l’ACV soit améliorée et puisse clairement différencier les produits en intra-catégories pour éclairer le choix des consommateurs. Enfin, il apparaît nécessaire selon les députés rapporteurs d’associer les administrations avec l’ensemble des parties prenantes, notamment les organisations citoyennes et de consommateurs dans les travaux, de manière ascendante et partenariale.

Dans le même souci de co-construction des solutions et d’aboutissement à un dispositif efficace et partagé, Sabine Bonnot, porte-parole du Collectif Planet-Score, et Emery Jacquillat, Président de la Communauté des Entreprises à Mission et Parrain de Planet-Score, avait adressé, fin décembre, une Lettre Ouverte à Madame la Première Ministre et aux ministres de la transition écologique, de l’agriculture et à la secrétaire d’État chargée de l’écologie.

Il apparaît important de l’avis de tous, de mettre à profit les 5 ans de la Loi Climat & Résilience (il reste 3,5 ans) pour que l’esprit de la loi votée par les parlementaires soit respecté, et que l’affichage environnemental constitue une réelle incitation à l’amélioration environnementale dans les pratiques des entreprises.

Pour plus d’infos : lire la Lettre Ouverte du Collectif Planet-Score

 

IFOAM Organics Europe attaque l’Eco-score en justice

En parallèle de ces actions politiques françaises, la Fédération européenne de l’agriculture bio et son entité française se sont élevés juridiquement contre des dispositifs d’affichage environnemental trompeurs. Le 25 janvier, IFOAM Organics Europe et l’Association Française des Adhérents de l’IFOAM ont annoncé avoir saisi le Tribunal Judiciaire de Paris pour « demander la cessation de l’usage d’un affichage environnemental des produits du secteur de l’alimentation considéré comme déloyal à l’égard de la production biologique et déceptif pour les consommateurs ». Dans cette action, l’ADEME et les plateformes YUKA, ETIQUETTABLE, et OPEN FOOD FACTS, sont clairement mises en cause, en raison des usages, en tant qu’affichage environnemental, de l’«Eco-score » .

Il est notamment reproché aux utilisateurs de cet « Eco-score », un usage contraire au règlement (UE) 2018/848 du terme « Eco » et possiblement confusant pour les consommateurs. Et l’IFOAM souligne également l’usage d’une méthodologie de notation basée essentiellement sur l’ACV et les données Agribalyse, ce qui, nous le savons maintenant, n’est pas adapté pour les produits agricoles et fournit une information biaisée aux consommateurs.

Pour en savoir plus : lire le communiqué de presse de IFOAM Organics Europe

 

Le label HVE dénoncé comme trompeur en France

Sujet connexe et hasard de calendrier (?), un collectif d’associations et de syndicats[2] saisissait le Conseil d’État pour faire reconnaître la tromperie du consommateur induite par le label Haute Valeur Environnementale (HVE) et mettre un terme au greenwashing entretenu depuis plus de 10 ans par cette certification agricole.

En effet, l’analyse juridique demandée par le collectif à un cabinet d’avocats montre que le label HVE représente une tromperie du consommateur dans la mesure où la promesse d’excellence environnementale sous-entendue par le nom du label et exigée dans la loi n’est toujours pas remplie, même par le nouveau référentiel révisé et adopté fin 2022.

En effet, la loi française indique que le label HVE doit récompenser des modes de production particulièrement respectueux de l’environnement. Or deux études récentes, publiées par l’Office Français de la Biodiversité et l’IDDRI ont démontré que le contenu du label HVE n’était pas plus exigeant que la moyenne des pratiques agricoles françaises.

Selon les associations, ce label trompeur concurrence de façon déloyale le label Agriculture Biologique et contribue à brouiller la perception du consommateur.

Pour en savoir plus : lire le communiqué de presse
Et pour aller plus loin, consulter la synthèse de l’Évaluation des performances environnementales de la certification HVE de l’OFB (oct. 2022) et les conclusions de l’évaluation de l’IDDRI de 2021.

 

Rappelons enfin qu’est également entré en vigueur le 1er janvier 2023, la loi ‘anti-greenwashing’, l’une des mesures les plus emblématiques de la loi Climat & Résilience, qui vise à limiter les pratiques de greenwashing des entreprises et d’interdire de tromper les consommateurs.

A suivre donc de près pour les résultats de ces actions en justice.

 


[1] Le Collectif En Vérité réunit 60 marques alimentaires bio et conventionnelles, demandant la transparence sur les emballages.
[2] UFC-Que Choisir, Générations Futures, Agir Pour l’Environnement, Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB), Syndicat National des entreprises de l’agroalimentaire bio (Synabio), Bio Consom’acteurs, Réseau Environnement Santé.


Autorisation du terme ‘probiotique’ pour les compléments alimentaires

Capsules de probiotiques -©AdobeStock_213032834

 

Attendue depuis plusieurs années par les acteurs du secteur nutraceutique, la décision d’autorisation en France de la mention « probiotique » sur les compléments alimentaires a été annoncée en ce début 2023. Considérée comme une allégation de santé non spécifique en Union Européenne, elle n’était jusqu’ici pas autorisée comme dénomination en France, contrairement à d’autres États Membres qui passaient outre cette interprétation. Elle pourra donc dorénavant être utilisée sur les emballages de compléments alimentaires, sous conditions…

 

Les conditions spécifiques pour l’emploi du terme « probiotique »

La DGCCRF a officialisé en janvier la possibilité d’utiliser le terme « probiotique ». Elle a mis à jour sa page internet dédiée aux allégations nutritionnelles et de santé pour définir les conditions de son utilisation.

Le terme « probiotique » doit désigner des « microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont consommés en quantités adéquates, ont un effet bénéfique sur la santé de l’hôte en concourant à l’équilibre de la flore intestinale ». Il est considéré comme une allégation de santé non spécifique qui doit être accompagnée


L’UFAB, 50 ans au service de l’agriculture biologique

Collecte de féveroles bio pour UFAB - ©Coopérative Le Gouessant

 

Pionnier de l’agriculture biologique pour l’alimentation animale dans les années 70, l’UFAB a développé une gamme d’ingrédients alimentaires issues de légumineuses bio depuis 2016. Partenaire historique de 200 agriculteurs bio dans le Grand Ouest, la filiale du groupe coopératif breton Le Gouessant a à cœur de soutenir ces filières locales par la diversification et la valorisation de toutes leurs cultures. Après avoir construit en 2019, un nouveau silo de collecte et de stockage de céréales et oléoprotéagineux bio, l’UFAB a poursuivi ses investissements dans son usine d’alimentation animale à Noyal-sur-Vilaine et a inauguré l’an dernier un nouveau site pour la transformation des légumineuses bio. Ce site a une capacité de production de 700 tonnes de protéines végétales texturées biologiques à horizon 2025.

 

L’expertise au service de filières locales durables

L’UFAB entend développer une filière locale de culture et de valorisation des légumineuses bio dans le Grand Ouest.

Déjà en 2019, l’investissement dans un silo de collecte et stockage de céréales et oléoprotéagineux bio d’une capacité de 12 000 tonnes à Châteaubourg (35) marquait la forte volonté d’accompagner les agriculteurs. Unique en Bretagne avec ses 20 cellules de stockage, ce site permet de diversifier les espèces collectées et de trier les mélanges de graines récoltées au champ, grâce à un équipement aux normes de l’alimentation humaine. Le développement de l’activité ingrédients s’inscrit dans une volonté de complémentarité entre les productions animales et végétales.

Construire une offre de protéines végétales à partir des légumineuses bio cultivées localement permet à la fois de diminuer la part des protéines importées destinées à l’alimentation animale et de répondre aux attentes environnementales et alimentaires des consommateurs. « La logique du Groupe est de produire sur le territoire pour le rendre plus résilient et plus durable. Le contexte pousse à relocaliser la production. Il répond aussi à notre volonté de donner plus de valeur ajoutée aux agriculteurs », explique Carine Maret, directrice de l’UFAB. Cela passe aussi par un fort accompagnement technico-économique des agriculteurs.

Les légumineuses de l’UFAB sont produites en Bretagne, Pays-de-la-Loire et Basse-Normandie, collectées au silo de Châteaubourg (35) et transformées à l’usine de Noyal-sur-Vilaine (35). Elles sont de haute qualité, contrôlées à chaque étape depuis le champ jusqu’à la sortie usine, où elles sont transformées de façon éco-responsable.

En aval, l’UFAB privilégie aussi les partenariats commerciaux avec le tissu industriel local (IAA, RHD…).

 

Valoriser et faciliter la consommation des légumineuses grâce à des ingrédients innovants

L’UFAB a fait l’acquisition à Noyal-sur-Vilaine d’un bâtiment agro-industriel de 2500 m2 à proximité de l’usine historique de fabrication d’aliments pour animaux. En 2021, cet édifice a été adapté et agrandi pour accueillir la ligne de concentration (décorticage des graines et séparation des trois fractions, fibres, amidon et protéines). Celle-ci était installée depuis 2016 sur un site proche devenu trop exiguë. La seconde étape du process auparavant externalisé, a été réintégrée en interne. Pour cela, l’UFAB a investi dans une ligne de mélange, extrusion, séchage et conditionnement. « Avec cette nouvelle installation, nous gagnons en place, en capacité et en praticité », affirme Thomas Delourme, responsable Activité Ingrédients de l’UFAB.

En 2022, l’usine est opérationnelle. Elle est dimensionnée pour transformer 3 500 tonnes de légumineuses et produire à terme 700 tonnes de protéines végétales texturées. L’unité comprend deux lignes opérationnelles : une première pour l’étape de concentration et une seconde pour la texturation par cuisson-extrusion. Le process n’a recours qu’à des procédés mécaniques et thermiques, respectueux de la matière, sans chimie, sans solvants ni enzymes. Le site a été éco-conçu pour être le plus économe possible en eau et énergie.

 

Les ingrédients bio issus de cette nouvelle usine sont des farines protéiques, amylacées ou des fibres végétales, des protéines végétales texturées (PVT), des billettes extrudées de légumineuses, mais aussi depuis peu des chapelures.

L’UFAB propose une large gamme de PVT bio de tailles (0,5 à 3 cm), de formes (gros, émincé, égrainé) et de couleurs différentes (de jaune clair à brun foncé). Elles sont proposées en version 100 % pois, 100 % féveroles, ou en mélange de 70 % / 30 % des deux légumineuses, pour une teneur entre 55 à 65 % de protéines. Une fois réhydratées, les PVT procurent une mâche agréable, c’est-à-dire de l’élasticité sous la dent, une texture filamenteuse et un goût végétal. Elles ont une forte capacité d’absorption : Un gramme de protéines sèches capte 3 grammes de sauce, par exemple. Et elles sont aussi riches en fibres alimentaires et minéraux, pauvres en matières grasses, sans OGM (<0,9%) et sans additifs.

De la fèverole aux ingrédients alimentaires performants – ©Coopérative Le Gouessant

 

Les farines concentrées en amidons de pois ou de fèveroles bio ont des propriétés texturantes, épaississantes ou liantes intéressantes pour les soupes, sauces, crèmes dessert, simili-carnés… Mais c’est aussi à partir de ces farines extrudées ou soufflées que l’UFAB a lancé une offre unique de billettes craquantes (petit-déjeuner, barres ou snacks apéritifs) et de chapelures (panure, gratins…).

Enfin, la partie fibres des graines est micronisée et débactérisée pour fournir un ingrédient permettant d’enrichir les préparations culinaires salées en fibres.

Une partie des volumes est aussi utilisée en nutrition animale : les fibres pour les ruminants, les amidons pour les porcs. Car l’UFAB valorise 100 % de la matière. Les débouchés en nutrition animale sont essentiels pour valoriser les coproduits de la concentration.

 

Des ambitions de diversification pour l’avenir

De la graine au produit fini, l’UFAB valorise aujourd’hui les pois et féveroles bio dans une démarche de filières intégrées locales. Pour les agriculteurs qui apprécient la culture de légumineuses en rotation ou en mélange, c’est aussi une fierté de travailler pour ces débouchés qualitatifs.

L’entreprise bretonne poursuit donc ses travaux de recherche et développement pour à terme transformer d’autres graines produites localement (tournesol, chanvre, lin…).

L’idée est de répondre aux besoins de l’industrie agroalimentaire toujours en recherche de nouvelles sources de protéines locales. C’est aussi une opportunité de diversification des rotations et de sécurisation du revenu des agriculteurs. Pour mettre en culture les 1750 hectares de légumineuses nécessaires à la pleine capacité de l’usine, l’UFAB travaillera avec 250 agriculteurs à horizon 2025.

 

Pour plus d’infos : https://www.ufab-bio.fr

 

RETROUVEZ LA GAMME D’INGRÉDIENTS DE LÉGUMINEUSES BIO DE L’UFAB DANS L’ANNUAIRE INGRÉBIO


Colloque RMT ACTIA TransfoBio : des outils d’aide à l’optimisation des qualités des produits bio

Colloque RMT TransfoBio à Nantes

 

Le RMT ACTIA TransfoBio[1], réseau national d’experts sur la transformation des produits bio a proposé son colloque annuel le 13 décembre dernier à Nantes. Auprès d’acteurs de l’agro-alimentaire et d’étudiants du Campus Nantes Terre Atlantique qui l’accueillait sur le site Jules Rieffel, les experts du réseau ont partagé les résultats des travaux engagés depuis 2014.

Après une ouverture introductive sur le contexte du secteur bio par Magali Jost, co-dirigeante de Nature & Aliments, Cyril Bertrand a rappelé les objectifs du RMT ACTIA TransfoBio qui sont d’« évaluer et optimiser les qualités des produits bio transformés pour accompagner la mutation du marché ». Dans ce cadre, ce colloque annuel était placé sous le thème de la réduction des impacts et de la contribution à la transition écologique par les produits bio. Thème auquel les travaux sur l’évaluation des procédés ou la perception des consommateurs auront pu contribuer.

 

Les actions du RMT TransfoBio en résumé

Le RMT ACTIA TransfoBio rassemble des centres techniques, des centres de recherche et de formation et des fédérations professionnelles autour des produits bio transformés[2]. Rappelons que le rôle principal du groupe d’experts du RMT ACTIA TransfoBio est de produire des outils et méthodes qui permettront aux entreprises d’améliorer les qualités des produits biologiques. Pour se faire la ‘qualité’ s’entend comme un critère global englobant les aspects nutritionnels, sanitaires, sensoriels, environnementaux, sociaux et économiques.

Le RMT TransfoBio connecte aussi les réseaux de recherche et les projets français aux plateformes européennes.
Ses objectifs incluent aussi l’apport d’arguments pour faire évoluer la réglementation bio et la construction de projets de recherche pour lever les freins identifiés à la transformation de produits bio.
Ces travaux sont partagés aux entreprises via un site internet publique, des outils de formation et un Guide pratique de la transformation bio, dont la deuxième édition sera publiée ce premier trimestre 2023.

Pour compléter l’outil d’aide à la formulation déjà accessible, une grille de comparaison des substances est en cours d’élaboration. Celle-ci permettra d’aider au choix des ingrédients selon différentes critères.
De même, un outil d’information complet sur les emballages sera prochainement disponible. Élaboré en partenariat avec le RMT ACTIA Propack Food, il permettra de faciliter le choix ‘éclairé’ d’emballages pour les produits bio.
Enfin, une grille d’autodiagnostic sortira également en 2023, qui permettra aux entreprises, nouvelles ou en conversion, de s’auto-évaluer pour savoir si elles sont prêtes à transformer en bio…

Évaluation des procédés de transformation Pro-Org

Le bilan de cette action a été présenté lors du colloque du 13 décembre. Comme nous l’avions relayé en début d’année dans cet article sur les impacts des procédés sur les qualités nutritionnelles, sensorielles et environnementales d’un produit alimentaire, une méthodologie a été développée par l’ITAB pour évaluer les impacts des procédés sur les produis bio. Elle


[1] Réseaux Mixtes Technologiques (RMT) mis en place et soutenus par le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour favoriser le rapprochement entre les acteurs du développement, de la recherche et de la formation sur des thèmes d’intérêt national, sous la coordination de l’ACTIA, le réseau français des Instituts techniques de l’agro-alimentaire.
[2] V. la liste des partenaires sur le site Transfobio
[3] Pour le contexte, voir Produits de nettoyage et désinfection en bio : les changements de l’annexe VII à l’annexe IV, INGREBIO, 29/10/21

 

 


FI Europe : des ingrédients bio moins présents mais néanmoins innovants

le bio au Salon FI Europe 2022

 

Pour sa nouvelle édition à Paris Porte de Versailles, le salon FI Europe a rencontré l’affluence attendue. Plus de 900 fournisseurs d’ingrédients du monde entier ont pu rencontrer l’industrie agroalimentaire européenne. L’offre bio y était également présente… en demi-teinte selon nous. Un pavillon bio relégué au fond du salon et boudé par les fournisseurs bio français, pas d’animations dédiées au secteur bio comme en 2019 (à l’exception de notre conférence sur la réglementation bio et ses impacts sur la formulation), peu d’ingrédients bio innovants retenus dans la galerie des nouveautés, et de nombreux exposants en berne sur leur communication bio… reflet d’un marché qui repose trop souvent sur une stratégie opportuniste, à défaut de conviction.

Malgré tout, l’offre en ingrédients bio présentée était qualitative, laissant présager de beaux potentiels d’innovation pour les transformateurs. Et les fournisseurs engagés savent toujours faire preuve d’imagination pour faciliter l’utilisation et la consommation de matières premières biologiques.

Développement de filières, valorisation des légumes et légumineuses, améliorations fonctionnelles, travail sur le goût… voici un avant-goût (justement) des ingrédients que nous vous rapportons dans ce nouveau ‘retour de salon’.

 

Sur le pavillon bio, on approche au plus près des filières

Le pavillon ‘Organic’ était principalement animé par la présence d’importateurs de matières premières biologiques, tels que Tradin Organic qui approvisionne directement plus de 240 ingrédients biologiques provenant de plus de 60 origines différentes. Le fournisseur hollandais a implanté des installations de transformation locale pour certains produits clés tels que le cacao, le sésame ou les graines de tournesol, ce qui lui permet de garantir l’intégrité biologique, la qualité des produits et les normes de sécurité alimentaire les plus élevées.

L’allemand Ziegler Organic est lui spécialisé dans


Labels et certifications : ce que veulent les clients, ce que peuvent faire les producteurs

Alexandra Farnos experte certifications bio

 

Quelles différences entre labels et certifications ? Lesquels sont indispensables aux clients et pour quelles raisons ? Comment les producteurs s’adaptent-ils à ces demandes ?

Nous avions sollicité Alexandra Farnos, consultante experte des filières fruits et légumes biologiques, pour répondre à ces questions lors du Forum des Ingrédients Bio à Natexpo. Retrouvez l’intégralité de cette conférence en fin d’article ou sur la chaîne Youtube de Natexpo.

 

Quelle est la différence entre un label et une certification ?

Alexandra Farnos : Labels et certifications permettent d’assurer aux clients que le produit, la prestation, le procédé ou le système qui leur est fourni présente les caractéristiques attendues ou sont conformes à un référentiel.
C’est un moyen de rassurer les clients sur leurs achats de matières premières…


Matières Protéiques Végétales biologiques : les leviers de l’essor de l’offre

poudres de protéines végétales biologiques

 

Que ce soit en bio ou en conventionnel, le marché des matières protéiques végétales atteint son apogée. Il a suivi la croissance observée des ventes de produits d’origine végétale qui par exemple ont augmenté de 21% en valeur et 18% en volume entre 2018 et 2020[1]. En parallèle, les surfaces de productions de légumineuses bio en France n’ont cessé de croître depuis plus de 5 ans, avec par exemple un doublement de la culture de lentilles bio[2]. Mais le marché des alternatives végétales absorbera-t-il cet afflux de l’offre ?

Pour en savoir plus : commandez le rapport complet de l’étude sur les protéines végétales bio du Cluster Bio AURA menée en collaboration avec Nutrifizz et Ingrébio.
Remise de 15% pour les abonnés Ingrébio ! Pour en savoir plus nous contacter.

L’étude menée par le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes sur la perception des consommateurs envers les protéines végétales montre que les légumineuses brutes sont la forme la plus consommée et appréciée par les consommateurs bio. Cependant le manque de temps et le fait de ne pas savoir les cuisiner restent un frein pour nombre d’entre eux. Par opposition, une poudre de protéines végétales qui leur apporterait la praticité d’utilisation, est un produit que peu connaissent et qui peut avoir une image de ‘produit transformé’.

Pourtant ces ingrédients sont recherchés par les transformateurs bio pour leurs propriétés nutritionnelles et fonctionnelles. L’offre en protéines végétales bio quelques soient leurs formes explose véritablement. Rien qu’en France, une vingtaine d’acteurs proposent aujourd’hui près d’une centaine d’ingrédients protéiques biologiques variés. Ces matières protéiques végétales (MPV) sont utiles selon leur composition et leur forme pour enrichir les produits alimentaires en protéines et améliorer leur texture, voire substituer directement les matières premières carnées.

 

Un déploiement rapide de l’offre en matières protéiques végétales bio

Historiquement, le marché des protéines végétales a été longtemps dominé par les seules protéines de soja. En poudre pour concurrencer les protéines laitières en nutrition sportive ou en version texturée dans les rayons des magasins spécialisés bio, elles restent dominantes par leur relative neutralité et les forces nutritionnelles du soja.

L’offre en protéines végétales s’est depuis largement diversifiée selon deux axes majeurs

 


2 webinaires pour comprendre les enjeux des indicateurs de ‘performance’ environnementale

Etiquetage environnemental - ©Planet-score

 

Après la conférence de presse organisée au parlement européen le 26 octobre dernier à laquelle il participait, le collectif Planet-score annonce pour ce mois de décembre deux évènements majeurs. Le premier, porté par Make-sense sera dédié à la mesure de la performance et questionnera les indicateurs au service de la transition écologique de l’agroalimentaire. Le deuxième, organisé par l’équipe Planet-score présentera le détail de la méthodologie de cette proposition d’affichage environnemental. « Il est primordial de faire prendre conscience aux entreprises et aux consommateurs que la méthode proposée par la Commission Européenne à ce jour (Product Environmental Footprint ou PEF) est conçue pour les biens industriels. Lorsqu’il s’agit de mesurer l’impact des produits du vivant (dont alimentaires), le PEF favorise l’agriculture intensive et omet ou minore largement des facteurs tels que la biodiversité, les pollutions chimiques par les emballages plastiques, les pesticides et autres intrants de synthèse », explique Sabine Bonnot, porte-parole du Planet-score.

 

De nouveaux indicateurs au service d’une vraie transition agroalimentaire de la fourche à la fourchette

« Les modèles et les méthodes de calcul environnemental peuvent être des outils merveilleux pour penser les mutations à engager. Ils peuvent aussi nous rendre aveugles aux véritables enjeux »… et favoriser le greenwashing. Tel est présenté le thème de la conférence organisée par Make-Sense qui aura lieu le 8 décembre de 9h30 à 12h. Les différents intervenants, chercheurs, entrepreneurs, étudiants, directeurs RSE… poseront les questions des métriques et des indicateurs pour accélérer la transformation écologique de l’agroalimentaire et faire en sorte qu’elle s’inscrive dans les limites planétaires. « Pour aller vers de nouveaux modèles, il faut changer la manière dont on conçoit et mesure la ’performance’ ».

En savoir plus sur cet évènement.

 

Tout savoir sur la méthodologie du Planet-score

Lors d’un webinaire le 15 décembre prochain de 10h à 12h30, le collectif Planet-score présentera, dans le détail, la méthodologie du système Planet-score et répondra à toutes les questions qui se posent sur celle-ci.
La méthodologie et l’algorithme Planet-score ont été testés et consolidés sur la base de données réelles, partagées sous NDA par plus de 180 entreprises pionnières dans 12 pays. Ces données concernent plus de 20 000 produits et ont permis de constituer la plus importante base de données sur des produits alimentaires réels en Europe. De plus, les travaux sont prolongés actuellement avec un scoring de masse sur 500 000 produits sur la base de l’open data.
Le résultat est un outil d’évaluation différenciant, capable de restituer les démarches de progrès, et de servir d’authentiques trajectoires positives pour la planète, de l’amont à l’aval.

En savoir plus sur cet évènement.

 

Le Planet-score a poursuivi son déploiement en France et en Europe ces derniers mois. Le Planet-score est maintenant visible sur plusieurs centaines de produits. Mais il est aussi utilisé par certaines chaînes de restaurant comme les Lyonnais Ninkasi qui l’utilisent pour améliorer leur stratégie globale d’approvisionnement et de formulation.


Des sucres de betteraves bio et locaux comme ingrédients alternatifs et innovants

Visite d'un producteur de betteraves bio dans les Hauts de France - ©Bio en Hauts de France

 

Lors de son intervention sur le Forum des Ingrédients Bio à Natexpo Lyon 2022, Eva Coudray de l’association Bio en Hauts-de-France présentait les avancées du projet de sucre de betterave bio et local alternatif. Retrouvez aussi le replay de la conférence en fin d’article.

Depuis 2016, des producteurs de betteraves sucrières bio accompagnés par Bio en Hauts-de-France ont enclenché la création d’une filière sucre alternative qui s’attache à démontrer la nécessité de réinventer de nouveaux modèles économiques capables de répondre aux enjeux sociaux, écologiques, économiques et agronomiques.

Au démarrage du projet, en 2016, la filière de valorisation de la betterave bio était inexistante en région Hauts-de-France, malgré un intérêt pour déverrouiller et faciliter les conversions 100% bio ainsi que pour diversifier les assolements. De plus, les transformateurs régionaux bio étaient à la recherche d’un sucre bio local. Pour répondre aux enjeux d’une filière territorialisée, le postulat initial en région était alors :

  • Le process des sucreries est surdimensionné, complexe et peu polyvalent.
  • Le modèle économique et logistique doit être réinventé.

Depuis, la majorité des groupes sucriers se sont positionnés sur la filière de betterave sucrière bio[1]. Cependant, il semble cohérent de repenser le modèle économique de cette filière pour construire un outil de transformation de taille intermédiaire, polyvalent, avec un process simplifié peu énergivore, qui permette à long terme un maillage du territoire et une rémunération juste des producteurs.

Le pari osé devient réalité, après le lancement d’un premier sirop de sucre en 2021, le premier sucre complet de betterave bio 100% fabriqué en Hauts-de-France verra le jour en 2024. Pour concrétiser ce projet régional, la coopérative « La FABrique à sucres » avec une gouvernance partagée est née cette année.

 

PREMIÈRE ÉTAPE : Produire de la betterave sucrière bio en Hauts-de-France

Oui, mais à quel prix ?

Dans un premier temps, il était nécessaire de récolter des données technico-économiques sur la production de betteraves en fonction des itinéraires techniques.

L’ensemble de ces éléments a permis de définir qu’en dessous de 100€/T, la betterave sucrière bio ne pouvait pas trouver de valorisation juste pour les producteurs.

 

DEUXIÈME ÉTAPE : Produire du sucre bio en Hauts-de-France

Un sucre liquide : le sirop de betterave

Le sirop de betterave est l’aboutissement de la réflexion visant à trouver un schéma de transformation plus simple, moins énergivore et conservant les valeurs nutritionnelles de la matière première.

Produit culturellement réputé en Allemagne, celui-ci est très peu connu sur le marché français. C’est pourquoi, des tests de commercialisation sont effectués depuis 2018 pour valider le débouché français pour ce sirop sucrant innovant.

En 2021, ce sont donc 16T de sirop de betteraves bio qui ont été commercialisées à plus d’une trentaine de partenaires ainsi qu’une vingtaine d’entreprises en test pour de nouvelles recettes. En testant ce sirop, les entreprises s’engagent dans une aventure collective pour démontrer la nécessité de réinventer le modèle économique des filières agricoles !

Pour le moment, il a conquis le domaine des sauces, de la distillerie, des granolas et muesli ainsi que la brasserie. Son utilisation pionnière dans le pain d’épice de France Cake tradition lui a value le Trophée de l’excellence BIO en 2020[2].

Le sirop présente des atouts nutritionnels par sa diversité en sucres et la présence de minéraux et oligo-éléments (ex : potassium). De plus, il possède de nombreuses propriétés technologiques : il évite le dessèchement précoce des pâtes, il apporte du moelleux et se présente comme un colorant naturel.

Pour finir, celui-ci est une bonne alternative aux sirops de sucres, et une alternative française aux sirops de riz, coco, agave et canne.

 

Un sucre en poudre : Et pourquoi pas ?

Pour aller plus loin dans la réflexion, depuis 2020, une phase de recherche et développement est menée dans l’objectif de proposer, à terme, un sucre de betterave complet en poudre dans la lignée des valeurs inculquées pour le sirop.

Pour cela, de nombreux experts ont été consultés permettant de confirmer la possibilité de produire ce sucre innovant, à partir de betteraves bio.

En 2021, des essais à échelle laboratoire ont permis de valider un process correspondant aux attentes du projet. Cet été 2022, la construction d’une ligne pilote a permis de valider son industrialisation à l’échelle d’un outil intermédiaire.

De plus, une analyse sensorielle sur un panel de 100 consommateurs a permis de confirmer l’intérêt pour un sucre non raffiné, bio et local, avec des atouts nutritionnels.

La fiche technique du sucre est disponible sur demande. Celui-ci dans la continuité du sirop, est un sucre complet, coloré, avec une texture humide similaire à un sucre de canne Rapadura.

Il sera disponible à la vente lors de la mise en route de l’outil de production en septembre 2024. Cependant, il est déjà possible de réaliser des tests R&D en amont, sur des quantités limitées, pour élaborer de délicieuses recettes.

 

TROISIÈME ÉTAPE : Un outil pour une gouvernance partagée entre amont et aval

En mai 2022, 14 partenaires se sont engagés et donc lancés dans l’aventure de la gouvernance partagée d’une SAS coopérative autour de ce projet sucrier alternatif : 6 producteurs de betteraves, 7 acteurs de l’aval et 1 partenaire. Celle-ci portera les activités d’achat des betteraves, de transformation et de commercialisation des sirop et sucre de betterave.

La SAS coopérative « La FABrique à sucres » réunira 3 collèges :

  • Collège A, celui des producteurs de betteraves (51% des voix) ;
  • Collège B, celui des utilisateurs de sucre
  • Collège C, celui des partenaires, soutiens et investisseurs.

L’émergence de la micro-sucrerie est prévue, au plus tôt, pour la campagne 2024. Son implantation est prévue entre Arras, Cambrai, Douai et Lens. Son dimensionnement est de 400ha à terme, soit une production annuelle de 3 000 T de sucre.

 

Quel rôle des IAA dans la filière ?

La construction de la filière est en cours, et la nouvelle coopérative a besoin de toutes les forces vives notamment celles des entreprises agroalimentaires de l’aval, que ce soit pour :

  • S’engager à contractualiser sur des achats de sucre
  • Faire des tests R&D et des retours qualitatifs sur les sucres
  • S’investir dans la SAS coopérative en tant que partenaire du Collège B
  • S’investir dans la SAS coopérative en tant que partenaire du Collège C

 

Pour en savoir plus : « La fABrique à sucres » : d’un pari osé à l’émergence d’une micro-sucrerie inédite

Replay de la conférence ‘Créer de la valeur ajoutée par des filières locales bio : illustrations avec la filière sucre’ avec Eva Coudray, Bio en Hauts-de- France.

 


[1] Les nouvelles filières de betterave à sucre bio françaises, Ingrébio, 11/03/2019
[2] Un premier succès pour la filière sucre de betterave bio portée par Bio en Hauts-de-France, Ingrébio, 06/03/2020


Natexpo 2022 : retour sur les Circuits Découverte Ingrédients Bio

Circuits Découverte Ingrédients Bio - ©Ingrébio

 

Une effervescence particulière a animé cette année le Pôle Ingrédients & Matières Premières de Natexpo Lyon. La nouveauté, les Circuits Découverte Ingrédients, a permis de mettre l’accent sur l’offre Ingrédients Bio du salon, moins connue des visiteurs. Pourtant, le Pôle Ingrédients regroupe une quarantaine d’exposants fournisseurs d’ingrédients, et ce sont près de 130 entreprises qui proposent une offre d’ingrédients ou de matières premières sur le salon, que ce soit pour l’alimentaire, les compléments alimentaires ou la cosmétique.

Les Circuits Découverte Ingrédients, menés par Gaëlle Frémont, fondatrice d’Ingrébio, ont permis à des professionnels acheteurs ou développeurs de produits bio de découvrir plus de 40 fournisseurs d’ingrédients et leurs innovations, selon des thématiques ciblées : le local, le bio durable+, les protéines végétales, les ingrédients cosmétiques ou nutraceutiques.

Sur le Pôle Ingrédients ou sur le salon, quelles étaient les pépites qui enrichiront vos produits bio demain ? Découvrons-le ensemble avec ce nouvel article de « Retour de salon ».

 

Des ingrédients bio et durables environnementalement et socialement

Si la certification bio apporte les garanties nécessaires en termes de restriction des pesticides, de bien-être animal ou de contrôle des intrants, elle ne couvre pas malheureusement les critères sociaux dans les échanges commerciaux par exemple, ou même dans les entreprises. Nombreuses sont celles qui pour cela font alors appel à des labels complémentaires.

FRDP travaille les légumes et fruits bio surgelés depuis 25 ans. Soucieuse de ses impacts sociaux et environnementaux, l’entreprise est engagée dans la certification RSE BioED, dans la localisation de ses installations à proximité des zones de cultures européennes et dans des associations de protection de la biodiversité. Elle travaille notamment à réduire ses consommations d’énergie, poste clé pour les entreprises de surgélation.
S’appuyant sur sa double activité de grossiste et de transformateur, Senfas mettait en avant son savoir-faire dans la sélection de ses matières premières bio et équitables et dans la transformation respectueuse et simple de celles-ci. Pour exemple, le broyage à froid sur meule de pierre pour l’obtention de ses crèmes d’amandes ou de noisettes.
Agro Sourcing présentait sa gamme de fruits secs et à coques bio et équitables issus de filières certifiées BIOPARTENAIRE®. En particulier, l’accent a été mis sur de nouvelles farines d’amande et autres oléagineux, comme la noix de cajou… Une filière sur laquelle Agro Sourcing travaille pour une traçabilité et une transparence totale.

 

Prova se veut présent durablement à Madagascar pour ses approvisionnements en vanille. La création de l’ONG VDB (Vanille Durable Benamavika) depuis 2013 et le plus récent programme Care & Act présenté au Natexpo permet au fournisseur de garantir une vanille bio, éthique et durable.
S’appuyant sur deux fermes partenaires dans le

 

 

 


Un nouveau site de transformation de légumineuses bio pour fêter les 50 ans de l’UFAB

Cérémonie d’inauguration du nouveau site de transformation de l'UFAB - ©Ingrébio

Tout en fêtant 50 ans d’activité dédiée à l’agriculture biologique, l’UFAB (Union Française d’Agriculture Biologique), inaugurait le 30 septembre dernier sa nouvelle usine de transformation de légumineuses à Noyal-sur-Vilaine (35).

Filiale du groupe coopératif Le Gouessant, l’UFAB poursuit ses investissements pour développer et valoriser les filières légumineuses biologiques du Grand Ouest. Elle avait déjà inauguré en 2019 un nouveau silo de collecte et de stockage de céréales et oléoprotéagineux bio. Avec ce nouveau site de transformation à proximité, l’entreprise pionnière va pouvoir produire des ingrédients issus de pois et de féveroles, comme des protéines végétales texturées (PVT), mais aussi des farines natives ou concentrées en amidons, en protéines ou en fibres. Une gamme inédite de chapelures a été également lancée cet été.

Équipée de deux lignes opérationnelles (concentration et texturation par cuisson-extrusion), cette usine a une capacité de production de 700 tonnes de PVT qu’elle vise à horizon 2025, soit 3500 tonnes de pois et féveroles transformées. « Avec cette nouvelle installation, nous gagnons en place, en capacité et en praticité », constate Thomas Delourme, responsable Activité Ingrédients à l’UFAB. Les procédés utilisés, uniquement mécaniques et thermiques, ont été conçus pour être durables et respectueux des ressources (eau) et des matières premières. L’UFAB valorise 100% de ces matières en utilisant les coques, riches en fibres pour la nutrition animale notamment.

L’UFAB entend ainsi développer une filière locale de culture et de valorisation de légumineuses biologiques dans le Grand Ouest.
« La logique du groupe est de produire sur le territoire pour le rendre plus résilient et plus durable, explique Carine Maret, directrice de l’UFAB. Le contexte pousse à relocaliser la production. Nous diversifions nos activités pour offrir aux agriculteurs plus de valeur ajoutée et de nouveaux débouchés ». En misant sur le végétal, l’UFAB n’en oublie pour autant son activité historique de fournisseur pour l’alimentation animale. « L’activité ingrédients est un nouveau challenge et s’inscrit dans une complémentarité entre les productions animales et végétales », souligne Carine Maret.

Retrouvez la gamme d’ingrédients bio de L’UFAB dans l’Annuaire INGRÉBIO.


Où en sont les filières animales biologiques aujourd’hui ?

Table Ronde filieres biologiques au SPACE 2022 - ©Initiative Bio Bretagne

 

Le SPACE est un salon agricole connu pour être un lieu de rencontre des productions animales au niveau européen. L’agriculture biologique y est aussi présente grâce aux acteurs régionaux du Grand Ouest notamment.
Organisée par Initiative Bio Bretagne, une table-ronde sur le thème « Où en sont les filières bio aujourd’hui ? » a permis d’échanger les points de vue sur la situation actuelle. Elle a réuni une 100aine de participants. En cette période de ralentissement du marché Bio, analyser les causes des difficultés et envisager les perspectives étaient les objectifs de cet événement. Initiative Bio Bretagne a également profité de ce salon pour publier une Fiche de synthèse sur « Les filières animales en agriculture biologique ».
Après une introduction du président de l’Agence Bio, Loïc Guines, pour rappeler les chiffres de production et de marché bio 2021 et les tendances 2022, la table ronde réunissait plusieurs acteurs des filières animales bio :

Intervenants table ronde filieres bio - ©Initiative Bio Bretagne

  • Julien Sauvée, président FRAB Bretagne
  • Daniel Haener, responsable filière œufs EUREDEN
  • Arnaud Ménard, responsable filières laiterie OLGA, ex-Triballat
  • Pascal Balle, administrateur TERRENA, représentant de la Coopérative Agricole Ouest
  • Jérôme Jacob, président BVB (Bretagne Viande Bio).

 

Une offre croissante, une demande volatile

Le rappel des chiffres du marché est sans appel avec la baisse de 1,3% constatée entre 2021 et 2020 (à relativiser du fait de l’effet Covid en 2020) et le recul des ventes au 1er semestre 2022 estimé à -8,3% en GMS[1] et à -15% en magasins spécialisés[2] : « La filière Bio fait face à une situation inédite : dans un contexte de fin de pénurie de produits, il est nécessaire de stimuler la demande pour accueillir les agriculteurs toujours plus nombreux à vouloir passer en Bio », constate Loïc Guines, Président de l’Agence Bio.
Les produits laitiers biologiques sont particulièrement touchés (sauf lait liquide en grande surface), tandis que la part des œufs bio se maintient, au-dessus de 30%. Les ventes de viande Bio connaissent un net recul.
Et pourtant, selon l’Agence Bio, en 2021, les surfaces engagées en Bio ont progressé de 9%, portant à 58 413 le nombre des fermes engagées, couvrant 10,3% de la SAU française.
Les régions Bretagne et Pays de Loire sont particulièrement touchés par cette baisse du marché car :

  • La Bretagne et les Pays de Loire rassemblent plus de 41% du cheptel laitier, la Loire-Atlantique étant en tête des départements avec 24 079 vaches laitières certifiées Bio, suivie de l’Ille-et-Vilaine qui en comptait 22 252.
  • 41% des mises en place de poules pondeuses Bio se situent dans le Grand Ouest, avec aux premières places les Côtes d’Armor (1,19M) et le Morbihan (789 441).
  • Les Pays de la Loire rassemblent près de 40% des mises en place de poulets de chair certifiés.

Pour relancer la consommation de produits Bio, une campagne de communication a été lancée à l’initiative de l’Agence Bio dans l’objectif de remettre en lumière les fondamentaux de la Bio. Le baromètre consommateur 2021 (Agence Bio/Institut CSA) indiquait que seul 1 français sur 2 s’estimait suffisamment informe?. Il semble donc fondamental de rappeler les effets bénéfiques de la consommation de produits biologiques, notamment sur l’environnement et la sante?. Et « il faut saisir toutes les opportunités de développer la consommation de produits Bio : à la maison, à la cantine, au restaurant », concluait Loïc Guines.

Des difficultés variables selon les filières

Toutes les filières sont impactées par la crise à des degrés divers. Les causes mises en avant par les participants à la table ronde relèvent à la fois de la situation économique générale (contexte covid, inflation/coût des intrants liés à la guerre en Ukraine, contexte climatique…) mais aussi du degré d’autonomie des exploitations, voire d’orientations qui paraissent non appropriées pour certains acteurs (« certains nouveaux projets sont parfois surdimensionnés », selon Julien Sauvée, président FRAB Bretagne).

Focus Filière lait

Les exploitations qui ont un lien au sol important ont été moins impactées. Mais « pour certains éleveurs conventionnels qui ont engagé une conversion en Bio sans réfléchir à l’autonomie de la ferme, c’est compliqué ! », constate David Duguépéroux.
Côté laiteries, le retournement du marché implique une grande prudence, avec un arrêt des engagements en conversion, mais les conversions en cours sont maintenues, selon les observations des entreprises OLGA et Terrena. Le déséquilibre matière et la saisonnalité sont les deux principaux challenges des laiteries, qui ont été contraintes de déclasser une partie des volumes. Arnaud Ménard (OLGA collecte 50% de ses volumes en Bio) demeure toutefois assez confiant pour l’avenir de la filière laitière Bio : « la croissance va repartir ! ».

 

Focus Filière viandes

Dans un contexte de diminution globale de la consommation de viandes, un des enjeux de la filière notamment bovine, est l’équilibre matière. La valorisation des morceaux nobles est difficile face à la prédominance de la demande en steaks hachés. Un problème qui s’explique par le manque de professionnels des métiers de la viande, mais aussi par la perte d’habitude des consommateurs de préparer des morceaux nobles, selon Jérôme Jacob. Par ailleurs, les filières bovines mises en place peuvent être déstructurées par la vente de vaches laitières de réforme vendues en conventionnel en raison du prix. Côtés porcins, le développement important du nombre d’élevages ces dernières années a déstabilisé le marché, avec des mises en place importantes dans l’espoir de contrats conséquents. Comme pour les autres filières animales, la situation des exploitations diffère selon le degré de lien au sol (et d’achats d’aliments).

Focus Filière œufs

Le fort développement récent de la filière œufs a entrainé une surproduction dans un contexte de moindre consommation. Certaines coopératives comme Eureden (47 élevages Bio) n’ont pas opéré jusqu’à présent de déclassement, ayant stoppé le développement des élevages Bio depuis plusieurs années. « Il est cependant possible que certains contrats qui arrivent à terme ne soient pas renouvelés dans les prochains mois », regrette Daniel Haener.
Pour Julien Sauvée, la surproduction est liée au développement d’ateliers de grande taille par certains opérateurs, avec des ateliers de plus de 12 000 poules, qui selon lui « détournent le cahier des charges ».

Comment expliquer la situation actuelle ?

En plus des éléments cités ci-dessus, Julien Sauvée évoque également d’autres facteurs aggravants tels que les « débats dévastateurs » sur la PAC, ou le manque de moyens attribués à la communication sur la Bio dont le « manque de transparence sur l’affectation des Cotisations Volontaires Obligatoires ». Le non-respect de la loi Egalim est aussi souligné par l’ensemble des intervenants à la table ronde.
Pour David Duguépéroux, « les consommateurs de produits Bio sont volatiles : on a pensé que le Bio c’était une évidence, mais dans un marché hyper contraint, c’est difficile. Le Bio ce n’est pas qu’un produit, c’est un service à l’environnement, à la santé… ». Une perte de sens dans un contexte de multiplication des labels ? « Avec la multiplication des labels, l’arrivée du local et du HVE qui n’ont pas les mêmes exigences que le cahier des charges Bio, le message reçu par le consommateur est brouillé », souligne Arnaud Ménard.
Avec les bons résultats d’avant 2021, les acteurs de la Bio se sont endormis. « Nous devons réaffirmer nos fondamentaux».
Loïc Guines rappelle également que le problème actuel « c’est bien la consommation qui n’est plus au rendez-vous ». Le décrochage de la consommation est un phénomène général qui touche tous les produits qu’ils soient Bio ou non. « L’alimentation reste toujours un élément d’arbitrage », regrette Arnaud Ménard.

Idées et perspectives pour soutenir les filières bio

Tous les intervenants s’accordent à dire qu’il faut « reprendre la parole pour expliquer aux consommateurs les fondements de la Bio » et regagner leur confiance. La communication sur la qualité des produits Bio, les bénéfices sur l’environnement (pas de pesticides, favorise la biodiversité, etc) et la santé. Réexpliquer qu’acheter un produit frais vs congelé, local, coûte moins cher et modérer l’image du « Bio cher » (le prix de certains produits Bio se rapproche aujourd’hui de celui des produits conventionnels). Certains rappellent par ailleurs que le coût de la pollution issue de la production intensive n’est pas inclus dans le prix de ces produits. D’autres émettent l’idée que, à l’opposé de la production, la distribution n’a sans doute pas été assez innovante et qu’il faut se pencher sur ce sujet.
En dépit des difficultés que traversent les filières Bio actuellement, les participants à la table ronde restent optimistes quant au développement à moyen terme de la filière Bio en général. La crise impose de se poser les bonnes questions pour rebondir. L’autonomie et le lien au sol des fermes ont été cités par plusieurs intervenants comme leviers essentiels, tout comme la communication auprès du consommateur. Du fait du déphasage entre la contractualisation à la production qui peut se faire sur plus de 10 ans, et les contrats passés avec la distribution (max sur 3 ans), les projets de développement doivent se penser en garantissant des débouchés sécurisés.
A la question de savoir si l’on peut encore s’installer en Bio aujourd’hui, les réponses varient selon les filières. En production de viande ou d’œuf, le contexte est actuellement compliqué et il convient sans doute d’avoir un peu plus de visibilité sur le marché avant de mettre en œuvre son projet. En production laitière, il y a de la place pour installer des jeunes en reprise d’exploitations. Dans tous les cas, les candidats à l’installation doivent avoir une bonne maîtrise technique de la production, mais aussi comptable.
Dans moins de 10 ans, près de 50% des fermes seront à reprendre, des opportunités d’installation en Bio existent et existeront. Certes, le marché Bio actuel est sous tension. Nous sommes sur un palier, la situation actuelle appelle à la vigilance et à se recentrer sur les fondamentaux de la Bio. Il ne faudrait pas se retrouver dans quelques années en pénurie de produits Bio…

Auteur : Fabienne Delaby

Pour plus d’informations : Initiative Bio Bretagne : Goulven OILLIC, Coordinateur Filières, Restauration Collective, Études et Développement économique – 02 99 54 03 50 – goulven.oillic@bio-bretagne-ibb.fr


[1] Source : Nielsen IQ
[2] Source : Bio Panel


Le SYNABIO dresse le bilan des 9 premiers mois du nouveau règlement bio

Conference Bernard Lignon SYNABIO Natexpo 2022

 

Lors de son intervention sur le Forum des Ingrédients Bio à Natexpo Lyon 2022, Bernard Lignon, chargé de missions Réglementation & Qualité au SYNABIO dressait un bilan un peu amer de la mise en œuvre du « nouveau règlement bio ». Après 9 mois d’entrée en vigueur du règlement (UE) 2018/848, et quelques 40 documents législatifs complexes, voici le point à date du SYNABIO.

Retrouvez le replay de cette conférence en fin d’article.

 

Gaëlle Frémont (INGREBIO) : En 2013, la Commission Européenne envisageait la révision du règlement Bio pour la simplifier. La nouvelle règlementation bio est-elle plus simple ?

Bernard Lignon (SYNABIO) : Le mieux pour tenir une promesse est de ne pas la faire…
La Commission nous avait promis en effet que le « futur règlement bio » (depuis devenu le règlement (UE) 848/2018 mis en application le 01/01/2022) serait moins complexe !
A fin juin 2022, il y a 40 documents sur la réglementation Bio ce qui la rend illisible.
Bien sûr, il y a une version consolidée sur le site Euralex. Mais cette version ne comporte pas l’ensemble des actes délégués (ce qui est encore plus trompeur) et ne devrait pas inclure les actes secondaires. Les derniers règlements parus fin 2021 sur l’importation des produits bio sont labyrinthiques.

Pour faciliter la lecture et faire les liens entre les différents articles de l’acte de base et des actes secondaires, le SYNABIO a mis en place un tableau de correspondance, disponible pour ses adhérents.

 

GF : Où en est-on aujourd’hui de la parution des actes secondaires ? Certaines évolutions du règlement ne sont pas encore en œuvre, n’est-ce pas?

Le plus triste en effet, est de se dire que ce n’est pas terminé. Un acte délégué sur le sel devrait paraitre fin d’année (mais décevant car très « light » ; il y a très peu de différenciation avec du sel conventionnel)[1]. Un règlement sur les insectes est également en cours d’écriture…

Certaines annexes sont encore