CFIA 2021 : les retrouvailles attendues pour l’agro-alimentaire avec des nouveautés pour le secteur Bio

Animation du Hall Ingredient & PAI au CFIA Rennes 2019

 

L’organisateur du salon CFIA a officialisé en ce début de semaine la tenue de sa 24ème édition, en présentiel, au Parc des Expositions de Rennes. Seule modification : le salon aura lieu les 9, 10 et 11 juin et non-plus les 8, 9 et 10 juin pour coller au calendrier sanitaire émis par le gouvernement.

« Nous sommes heureux de vous annoncer le maintien du CFIA Rennes », annonçait ce mardi Sébastien Gillet, directeur des salons CFIA, dans un communiqué. L’événement, incontournable depuis sa création en 1997 permettra aux 1 600 exposants d’accueillir les professionnels de l’agro-alimentaire, dans le plus strict respect des mesures sanitaires. L’organisation du CFIA a d’ailleurs affirmé travailler sur un protocole sanitaire en étroite collaboration avec les différentes autorités.

 

Côté ingrédients, un nouveau pôle dédié aux ingrédients biologiques

Une dizaine d’exposants pionniers des filières bio se regroupent pour plus de visibilité dans le Hall PAI/Ingrédients. Sur plus de 60 m2, ce Pôle matérialisé par une signalétique dédiée facilitera le Parcours Bio des visiteurs des stands 4-D1 à 4-D12. [Pour en savoir plus, retrouvez aussi Ingrébio : Stand 4-D9].
L’offre de ces fournisseurs bio reflètera également les tendances d’évolution du secteur des ingrédients bio. Nous trouverons donc sur ce Pôle Bio une diversité de matières premières et d’ingrédients certifiés biologiques, mais aussi équitables, aux origines tracées, voire locales, des plus bruts aux plus élaborés et fonctionnels. Car les fournisseurs proposent également des ingrédients bio de plus en fonctionnels et innovants, qui répondent aux contraintes des industries agroalimentaires en pleine transition.

 

Les innovations bio des 10 fournisseurs du Pôle Ingrédients Bio au CFIA Rennes 2021

Grossiste spécialisé dans les ingrédients et matières premières bio, Keramis (Stand 4-D7) mettra en avant sur le CFIA deux de ses filières spécifiques : Les amandes ouzbèques et le « sucre de coco » d’Indonésie. Les amandes bio d’Ouzbékistan sélectionnées par Keramis sont plus rondes et plus petites que les standards européens, mais ont séduit les premiers utilisateurs par leur goût légèrement toasté et leur croquant. Pour le sucre de sève de fleur de cocotier, Keramis a choisi de travailler en direct avec une entreprise familiale qui regroupe la production locale de 2000 « coco-culteurs ». Ce partenaire est certifié ISO22000 et engagé dans le commerce équitable.

Reconnus pour ses pâtes et purées exotiques, Le Coq Noir (Stand 4-D12) présentera cette année plusieurs nouveautés qui compléteront sa gamme de purées d’agrumes originales (yuzu, bergamote, lime, combawa…). Grâce à son savoir-faire traditionnel et unique, LE COQ NOIR propose des purées d’agrumes confits au sel 100% naturels et 100% BIO. Il faudra notamment venir tester la purée de combava bio issu de la structuration d’une filière directe au Maroc. Mais aussi, la purée de citron de Mention bio, origine France garantie, nouvelle née dans la gamme. Des alternatives inédites pour se différencier en aromatisation.

FRDP (Stand 4-D5) présentera une très large gamme de plus de 40 légumes bio surgelés différents, déclinés sous différentes coupes et emballages, une dizaine d’aromates et herbes aromatiques issus de l’agriculture biologique en différentes coupes ainsi qu’une gamme de fruits Bio surgelés à destination de l’industrie agroalimentaire, la RHD, et la distribution. Son produit phare du moment : le Haché végétal biologique surgelé IQF. Riche en protéines végétales, sans additifs et garanti sans OGM, cet ingrédient est fabriqué à partir de Soja « made in France » bio. Issu d’un procédé de fabrication inédit, ce haché végétal a une texture moelleuse et une teneur réduite en isoflavones.

Spécialiste du sourcing bio pour les artisans, transformateurs et industriels bio depuis plus de 25 ans, Senfas (Stand 4-D2) privilégie les filières d’approvisionnement courtes, avec des ingrédients d’origine France ou Europe, et les partenariats durables, notamment avec la Turquie pour les fruits secs et l’Amérique du sud pour les chocolats. Sa nouveauté pour le CFIA : les Éclats de Caramel au Beurre salé bio, idéal pour topping ou inclusion, et qui viendront compléter la gamme « Aides à la pâtisserie ». SENFAS collabore avec ses clients dans l’élaboration et la mise au point de produits sains, y compris en les soutenant dans leur conversion au bio.

Parmi sa large gamme d’ingrédients et matières premières bio, Actibio (Stand 4-D6) mettra l’accent sur ses nouveaux chocolats de couverture bio et équitables. Cette nouvelle gamme est conçue à partir de fève de cacao de République Dominicaine, de sucre du Paraguay et de vanille de Madagascar, certifiés Fair For Life.

Premier transformateur de protéines biologiques en France, la société UFAB (Stand 4-D4) collecte et transforme des graines de légumineuses et d’oléagineux biologiques pour offrir des ingrédients fonctionnels, naturels et origine France, aux industries agro-alimentaires : protéines, amidons, fibres. UFAB mettra en particulier l’accent sur ses Protéines Végétales Texturées Bio et Locales. Le procédé de fabrication exclut les produits chimiques et les additifs, pour des ingrédients biologiques 100% naturels.

On trouvera également des protéines de soja texturées chez Biolintec (Stand 4-D10). Avec 50% de protéines, ces ingrédients sans additifs et 100% issus de soja bio français, sans OGM, permettent de réaliser de nombreux Produits Traiteur Végétariens. Différentes présentations sont proposées selon

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Upcycling : tous les signaux sont au vert pour la valorisation des co-produits

Fabrication de biere au pain invendu - ©Brasserie de la Naine

 

Les secteurs agricole et agroalimentaire, on le sait, sont aussi source de gaspillage. Un tiers des productions seraient perdues selon la FAO. La lutte contre le gaspillage est donc un des leviers pour une alimentation plus durable. Elle s’inscrit dans les objectifs de développement durable de l’ONU et elle a fait l’objet d’une Loi en France dite « Loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) », qui vise à transformer notre système en profondeur. Si cette loi avec ses 5 grands axes vise avant tout l’usage des emballages, on y trouve 3 principes qui peuvent aussi être pris en compte au niveau de la formulation et du sourcing de produits biologiques : « mieux produire », « lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire » et « mieux informer le consommateur ».
Nombreux acteurs de l’agro-alimentaire l’ont bien compris et les produits valorisant des co-produits montrent un fort dynamisme. Aux États-Unis, un projet est même en cours pour une règlementation – et certification – pour ces produits issus de l’« upcycling ».
Suite à notre article « Valorisation des co-produits et lutte contre le gaspillage », paru début 2020, comment ce marché a-t-il évolué ? Quelles nouvelles initiatives ont vu le jour ?

 

Les produits finis explorent toutes les ressources

La prise de conscience à la fois de l’ampleur du gaspillage alimentaire et du potentiel des ressources jetées est de plus en forte. Elle est appuyée par des projets de recherche, mais surtout nettement propulsée par les start-ups.
La valorisation des co-produits des industries agroalimentaires utilisent principalement 4 débouchés aujourd’hui :

  • La valorisation agronomique (engrais et amendements organiques, compostage et épandage) est l’une des plus anciennes
  • L’alimentation animale représente la principale voie de valorisation des coproduits
  • Plus récente, la production d’énergie (méthanisation, incinération et combustion) est une voie intéressante localement et dans une recherche d’autonomie énergétique
  • Celle à plus forte valeur ajoutée est sans nul doute la production de matières premières à destination d’autres industries (agroalimentaire, cosmétique, pharmaceutique, …).

Pour ces derniers, les projets ont la particularité d’avoir comme point de départ une ressource « déchet » identifiée comme « vivier » disponible – et des entrepreneurs débordant d’imagination. En tous les cas suffisamment pour leur donner une seconde vie, révéler ses potentiels nutritionnels et la rendre alléchante pour le consommateur.

 

L’économie circulaire et l’upcycling autour des micro-brasseries

La valorisation des drêches de brasserie a marqué un tournant pour ce nouveau marché. Avec des initiatives telles que Résurrection qui se sont fait remarquées dès leur lancement en 2017 puis en gagnant plusieurs concours, on peut même dire, qu’elle a ouvert la voie en France. Depuis, on ne compte plus les marques lancées. Les Nouilles de Ramen tes Drêches ont été remarquées par plusieurs concours nationaux (1er prix Concours National de la Création Agroalimentaire Bio, Lauréat du concours startup MADE catégorie Nouveautés durables / Nouvelles initiatives environnementales et Prix de l’Engagement éco-responsable au Concours IdFood).
En Savoie, d’autres biscuits apéritifs se fabriquent avec


Légumes du soleil bio français : la filière se structure pour la transformation

Récolte de tomates - légumes du soleil - mécanisée pour la transformation - ©Deyan Georgiev-123RF

 

L’alimentation des Français évolue depuis quelques années, avec une consommation à la hausse en produits transformés biologiques. Selon les derniers chiffres de consommation de l’Agence Bio, le marché des produits d’épicerie salée a gagné +16% en 2019, et celui des produits surgelés a explosé de +31%[1]. Des segments qui comprennent entre autres des plats préparés, des conserves, des sauces… et donc nombreux produits transformés à base de tomates, courgettes et autres poivrons…

En 2020, 35% de la production de légumes français étaient destinés aux industries de transformation[2]. Difficile d’avoir les chiffres pour ce qui concerne les filières biologiques, mais on l’estime bien inférieur.

De plus, la consommation française de ce type de produits dépasse de loin ses capacités de production. Pour la tomate et ses dérivés, la France couvrirait aujourd’hui moins de 12% de ses besoins de consommation nationale en 2019[3] par exemple.

Dans un contexte où la demande pour des ingrédients français augmente, y compris dans ce type de produits, où les débouchés du frais restent toujours attrayants, et où il est encore toujours plus intéressant d’importer… comment l’offre en légumes du soleil biologiques pour la transformation se structure-t-elle aujourd’hui en France ?

 

Légumes pour l’industrie : des spécificités de culture à prendre en compte

La conduite des cultures de légumes destinées à la transformation est spécifique et nécessite :

  • Une sélection variétale des semences pour optimiser la production
  • Un itinéraire technique de plein champ pour produire du volume
  • Une mécanisation pour gagner en efficience
  • Un appui technique sur retour d’expériences pour assurer les rendements
  • La planification pour répondre aux besoins des transformateurs

Elle rivalise donc en premier lieu avec la culture maraichère destinée au marché du frais et aux circuits courts. Ce constat est particulièrement marqué en bio.

Les cultures de tomate et courgette d’industrie sont essentiellement présentes dans le sud de la France. Les productions d’aubergine et de poivron sont longues, et d’autant plus valorisées en circuits courts. Les conditions culturales de ces légumes en plein champ nécessitent de produire dans un climat méditerranéen, ce qui concentre ces productions dans quelques régions de France.
De plus, la transformation de ces légumes nécessite d’autres outils de transformation encore différents, et les opérateurs ne sont pas équipés. Ces productions à l’échelle industrielle nécessitent

 

Article préparé par Enora Berrou, Mathias Dumusois et Aurélie Verdier, dans le cadre de leur projet tutoré de Licence Pro ABCD / CFPPA Le Rheu.


La filière lait biologique française face aux défis du changement d’échelle

Le visage de la filière du lait bio évolue. ©HappyAlex 123RF

 

En Europe et plus particulièrement en France, l’agriculture biologique répond à de nouvelles attentes sociétales qui s’expriment par les chiffres de croissance du marché sur tous les secteurs. Pour la filière laitière, elle constitue aussi une opportunité de création de valeur majeure. Les taux de conversion des élevages laitiers sont parmi les plus forts depuis quelques années, avec deux grandes vagues observées depuis début 2010. Et la production de lait biologique français a dépassé le milliard de litres mi 2020. En 10 ans, elle est passée de 1 à 4% de la collecte nationale de lait de vache. Et alors que la restructuration de la filière laitière dans son ensemble s’est poursuivie avec une diminution du nombre d’exploitations laitières de l’ordre 4% chaque année, la part des exploitations en agriculture biologique a elle quasiment été multipliée par 5 (de 1,4% des exploitations laitières en 2008 à plus de 7% début 2020).

Dans ce contexte, des chercheurs de l’Institut de l’élevage et de l’ITAB se sont interrogés sur les défis à relever pour cette filière à l’heure du changement d’échelle global de la bio. Ils ont publié lors les dernières Journées 3R : Rencontres – Recherches – Ruminants, un article qui dresse un état des lieux de la filière lait bio, depuis le début des années 90 à nos jours. Cette publication est issue d’un travail de recherche réalisé dans le cadre du projet CASDAR RESILAIT « Résilience des systèmes laitiers biologiques ; optimisation des facteurs de compétitivité et mise au point de systèmes plus efficients dans la gestion des risques à venir ».

Selon cette étude, lors de la dernière vague 2015 – 2019, au-delà du niveau de conversion, une évolution considérable du paysage de la filière dans son ensemble a lui aussi été observé. De nouveaux transformateurs ont fait leur apparition sur le marché des produits laitiers biologiques qui aurait dépassé le milliard d’euros en 2018 contre 400 millions seulement 10 ans auparavant.
Et l’étude montre aussi, lors de cette vague, la géographie des conversions et les stratégies et jeux d’acteurs entre opérateurs de collecte et transformation. Elle analyse les forces et faiblesses de la filière, mais aussi les opportunités et menaces qui pèsent sur elle. À la suite de cette seconde vague de conversion, l’offre laitière est à nouveau supérieure à la demande, conduisant certains opérateurs à adopter des mesures de régulation. Et le fragile équilibre offre-demande est complexifié par le déséquilibre matière, et notamment la difficulté à valoriser la matière protéique par rapport à la matière grasse.
Dans les années à venir, et face à une demande qui reste croissante, la filière lait bio pourrait faire face à de nouveaux défis selon les auteurs. Au-delà de la nécessaire préservation de la valeur créée pour assurer une juste rémunération des producteurs, le renouvellement des générations et le maintien de la crédibilité du label Bio, malgré la tentation d’une segmentation, font partie de ces enjeux.

Pour consulter l’étude complète La filière lait biologique française à l’heure du changement d’échelle, BARON B., PAVIE J., EXPERTON C. – Journées 3R 2020


Un nouveau Plan d’action européen encourageant pour le développement de la production biologique

 

Le 25 mars 2021 sera à marquer d’une pierre blanche pour l’agriculture biologique. La Commission européenne a publié son Plan d’action pour la production biologique, avec en ligne de mire, l’objectif annoncé d’atteindre 25% des terres agricoles en bio d’ici 2030. Ce plan pour 2021-2027 montre une réelle ambition de soutien à la croissance du secteur biologique, de la production à la consommation.
Par ce Plan d’action renouvelé, la Commission Européenne reconnaît la production biologique comme un outil politique pouvant contribuer durablement à la transition de l’agriculture et de l’alimentation. Elle affiche les moyens et les mesures dont disposeront les États Membres pour atteindre les objectifs ambitieux de la stratégie ‘Farm to Fork’ approuvée au printemps 2020.

Des moyens au service du Plan d’action pour la bio

Le Plan d’action pour la bio s’appuie sur les réalisations du plan d’action 2014-20 et prend en compte les résultats d’une consultation publique sur les produits biologiques menée de septembre à novembre 2020.

Le plan d’action est structuré en trois axes interdépendants qui reflètent la structure de la chaîne d’approvisionnement alimentaire et les ambitions des objectifs de durabilité du pacte vert :

  • Axe 1 : Stimuler la demande et assurer la confiance des consommateurs
  • Axe 2 : Stimuler la conversion et renforcer l’ensemble de la chaîne de valeur
  • Axe 3 : Améliorer la contribution de l’agriculture biologique à la durabilité environnementale (les produits biologiques donnant l’exemple)

Ces trois axes seront déployés par 23 actions. Dans le même temps, la Commission Européenne annonce un renforcement de Politique Agricole Commune (PAC) pour soutenir ce Plan d’action, mais également du conseil technique aux agriculteurs. Au moins 30% du budget à la recherche pour l’agriculture, la sylviculture et les zones rurales sera également consacré aux actions de recherche et d’innovation sur des thèmes spécifiques au secteur biologique, tels que l’augmentation des rendements des cultures, la biodiversité génétique ou les alternatives aux produits controversés.

Au total, ce sont 49 millions d’euros, soit 27% du budget total, que la Commission européenne prévoit consacrer au financement d’activités de promotion des produits agricoles biologiques en 2021.

Un Plan d’action salué par les instances représentatives de la bio

La Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture Biologique (IFOAM Organics Europe) a salué le plan de l’UE en faveur de l’agriculture biologique, que Jan Plagge, son président, décrit comme « une nouvelle ère pour la transformation de nos systèmes alimentaires vers le biologique et l’agroécologie« . L’IFOAM-EU se félicite particulièrement des mesures concrètes annoncées, et de l’approche « push-pull » envisagée, qui vise à équilibrer l’augmentation de la production et de la demande de produits biologiques. « Compte tenu de l’importance des connaissances dans les systèmes alimentaires biologiques et du rôle que jouent les pratiques biologiques dans l’internalisation des coûts externes, l’affectation d’au moins 30 % du financement d’Horizon Europe pour l’agriculture, la sylviculture et les zones rurales à des sujets pertinents pour le secteur biologique, ainsi que la réalisation d’une étude sur le prix réel des denrées alimentaires et le rôle de la fiscalité sont des avancées opportunes« , explique Jan Plagge.

De son côté, l’Association européenne de la transformation et du commerce des produits biologiques (OPTA) accueille également favorablement ce nouveau Plan d’action bio. L’OPTA se félicite en particulier, parmi les 23 points d’action du Plan, des actions ciblant l’augmentation de la demande, avec un budget substantiel pour la promotion des produits biologiques dans les marchés publics.
Bavo van den Idsert, représentant de l’OPTA, ajoute : « Ce qui nous manque, ce sont des instruments permettant de créer un terrain de jeu équitable entre la production biologique durable et la production rentable qui externalise les coûts pour la biodiversité, le climat, le bien-être animal et la santé humaine. Le principe du pollueur payeur devrait être appliqué pour stimuler réellement la production biologique durable et saine ».

« Ce plan d’action doit maintenant être mis en œuvre par les États membres »

L’OPTA apprécie aussi le fait que la nécessité d’inciter les pays de l’UE à élaborer des plans d’action nationaux en matière de produits biologiques soit appuyée dans ce Plan.

« Nous ne devons pas oublier l’importance de l’implication des acteurs nationaux, régionaux et même locaux pour que ce plan d’action soit aussi efficace que possible pour atteindre l’objectif de 25% de produits biologiques et assurer la transition vers des systèmes alimentaires plus durables« , a déclaré Eduardo Cuoco, directeur d’IFOAM Organics Europe. En effet, ce plan d’action fournit des outils aux États membres pour exploiter pleinement le potentiel de l’agriculture biologique afin de régénérer l’agriculture européenne et de réconcilier l’agriculture et la nature.
Mais « ce plan d’action doit maintenant être mis en œuvre par les États membres à travers leurs plans stratégiques nationaux pour la PAC », insiste-t-il. « Il est temps de récompenser correctement les agriculteurs biologiques ainsi que les agriculteurs conventionnels en transition vers le biologique pour les bénéfices qu’ils apportent à la nature et à la société, et de financer correctement les systèmes de conseil agricole orientés vers les pratiques biologiques et autres pratiques agroécologiques« .

IFOAM Organics Europe se réjouit aussi du fait que, par rapport au plan d’action biologique 2014-2020, ce nouveau plan d’action biologique comprenne des actions plus spécifiques, prévoie davantage d’actions à mener au-delà du niveau de l’UE et fournisse un calendrier pour la plupart des actions.

 


Pour en savoir plus :

Le Plan d’action européen pour la production biologique,
Le Plan d’action explicité par l’IFOAM EU
Le Plan d’action Farm to Fork proposé par l’OPTA
CAP negotiations and a ‘super trilogue’: An update

 


L’ADRIANOR un allié de taille pour lancer son activité de transformation bio

Le Centre technique Adrianor adapté pour la production de petites séries bio - ©Adrianor

 

Certifié ‘façonnier engagé’ bio depuis 2017, le Centre d’expertise alimentaire Adrianor dispose d’une plateforme technique utile à tous les opérateurs qui souhaitent concevoir ou développer des produits alimentaires sucrés ou salés. Ce qui est moins connu en revanche, c’est sa capacité de production de petites séries – ou préséries – sur une zone de fabrication dédiée… Une aubaine pour les porteurs de projets, les start-ups, ou les plus gros faiseurs industriels. Mais aussi pour les agriculteurs locaux, en recherche de solutions de transformation pour leurs produits en vente directe.

 

Paul Vandooren, Chef de projets chez Adrianor

 

 

Entretien avec Paul Vandooren, Chef de projets chez Adrianor

 

 

Conserves de viande, transformation de fruits ou légumes, sauces et plats cuisinés, pains et pâtisseries, ou encore analogues à base de produits végétaux… l’expertise d’Adrianor couvre une large gamme de produits alimentaires sur 650m2. Situé à Arras (62), le centre technique agroalimentaire est doté de plus de 100 équipements d’opérations unitaires variées, qui se combinent pour reproduire des lignes complètes de fabrication. Entre prestation de conseil, accompagnement à l’industrialisation, et contrôles qualité, l’Adrianor a de multiples cordes à son arc, et notamment la possibilité de se transformer en façonnier de taille idéale pour des préséries ou des productions de lancement. Grâce à ses agréments sanitaires et ses certifications (Bio, Halal…), les transformateurs bio disposent d’un véritable outil de production pour tester, démarrer ou produire.

 

Produire des petites séries ? Pour quoi faire ?

Un porteur de projet qui, après les premiers tests dans sa cuisine, souhaite valider sa recette en conditions industrielles. Une start-up qui se lance et qui a besoin de fabriquer ses premières séries pour tester son marché. Un fournisseur d’ingrédients qui a besoin d’un lot de biscuits avec ses ingrédients pour une dégustation sur un salon. Ou un agriculteur qui souhaite transformer ses produits avant d’investir en gros équipements sur son exploitation.

Tous ces exemples illustrent le besoin d’équipements spécifiques, adaptés aux normes, et à taille petite à moyenne. Une mini-usine qui peut rendre service ponctuellement ou sur le long terme, c’est ce que propose l’Adrianor depuis 2015. « La certification bio comme façonnier engagé est venue peu après, comme un service en plus à nos clients qui peuvent immédiatement apposer la mention BIO sur leur produit sans attendre d’avoir leur propre site ou de le faire auditer », ajoute Paul Vandooren.

Adrianor se positionne comme un acteur indépendant permettant d’accompagner ses clients dans leurs productions originales, avec la liberté de choix de leurs fournisseurs, tout en étant présent pour les conseiller selon leurs besoins.

 

L’expertise technique à 360° de l’Adrianor

Outre les équipements de transformation, de mélange, de cuisson, de conservation… et de stockage dont dispose le centre technique, les clients utilisant la prestation de préséries bénéficient des compétences techniques et humaines de l’Adrianor. « Nous sommes en mesure d’accompagner nos clients sur la gestion de la qualité, la traçabilité de leur production, la validation de la durée de vie, mais aussi sur le sourcing… », détaille Paul.
En effet, Adrianor dispose aussi de sa propre base de données de fournisseurs d’ingrédients, BAIA. Le Centre est également équipé d’un laboratoire d’analyse qualité et d’un laboratoire d’analyse sensorielle.
« L’intérêt aussi pour le client est de pouvoir participer aux fabrications, de se familiariser avec les équipements, de les sensibiliser aux divers points critiques à surveiller… des échanges très riches en général ».

 

Un service aux entreprises, au-delà des règles de base

Adrianor a choisi de se faire certifier Agriculture Biologique par Ecocert il y a 5 ans. Le centre est audité au moins une fois par an, comme toute autre usine agroalimentaire. « C’est un véritable engagement pour nous et pour nos clients ». Car au-delà des démarches obligatoires, Adrianor a développé une véritable expertise de la transformation bio. « Nous sommes en mesure d’apporter notre soutien en formulation, pour le transfert de recettes en bio, par exemple », précise Paul, qui est également impliqué dans le RMT ACTIA TransfoBio[1]. Mais ce qu’apprécient les entreprises, c’est le partage d’expérience et l’accès en toute transparence à la documentation technique liées aux essais et productions (fiches de fabrication, rendements matières, barèmes de pasteurisation…). Un savoir qui leur sera d’une grande aide lors du transfert de la production sur leurs propres équipements ou chez un futur sous-traitant.

Pour aller plus loin, le centre technique est également équipé pour pouvoir analyser les consommations énergétiques des fabrications. Pas moins de 50 compteurs d’énergie (gaz et électricité) et de consommation d’eau sont installés sur le site ou reliés aux équipements. Ainsi, des bilans de consommation peuvent être établis par journée de production ou par opération unitaire. Des informations très utiles pour comparer deux technologies avant un investissement plus durable par exemple.

 

Anticiper les besoins des entreprises : un leitmotiv pour accompagner la transition alimentaire

Les capacités de production en petites séries du Centre Adrianor sont assez uniques en France. Et elles répondent à des vraies problématiques de jeunes entreprises agroalimentaires qui se lancent, notamment en bio. Faciliter le développement de celles-ci et pouvoir en faire profiter le plus grand nombre est la volonté de toute l’équipe de l’Adrianor.

C’est pourquoi elle ne compte pas s’arrêter là. Après les certifications Bio et Halal, et bientôt la possibilité de production Kasher, l’Adrianor travaille notamment à faciliter et accélérer les procédures d’obtention des agréments vétérinaires pour tous les types de productions à base de matières premières animales.

Ces démarches volontaires sur le long terme permettent une meilleure réactivité face aux demandes des industriels de l’agroalimentaire mais aussi des agriculteurs de la région Hauts-de-France qui bénéficient ainsi d’un outil adapté pour démarrer la fabrication de leurs produits bio dans les meilleures conditions.

 

 


[1] Le RMT ACTIA TransfoBio est le Réseau Mixte Technologique dédié aux produits bio transformés. Ce Réseau d’expertise a pour mission d’apporter des réponses concrètes aux entreprises et aux pouvoirs publics sur la formulation et la transformation des produits Bio et leur adéquation avec les attentes des consommateurs.


We Care : une nouvelle norme de durabilité pour l’industrie alimentaire

Norme durable We Care

 

En évaluant la responsabilité des entreprises tout au long de la chaîne d’approvisionnement, la nouvelle norme We Care comble les lacunes des normes existantes et établit un nouveau référentiel global pour agir de manière durable et systématique à tous les niveaux.

L’Institut de recherche pour l’agriculture biologique (FiBL)[1] a lancé le 17 février dernier ‘We Care’, la nouvelle norme de durabilité pour l’industrie alimentaire, qui met l’accent sur la chaîne d’approvisionnement. We Care certifie que les entreprises respectent, avec leurs partenaires, des critères écologiques et sociaux complets depuis la culture dans les pays ou régions d’origine jusqu’au site de l’entreprise de transformation.

En incluant la chaîne d’approvisionnement, We Care va plus loin que les autres systèmes de contrôle. Selon le FIBL, de nombreuses normes ou labels utilisés dans le secteur alimentaire se concentrent sur le système « produit » seulement, mais pas sur les entreprises dans leur ensemble. Ils ne prennent en compte que certains aspects de la production ou des achats, mais pas tous les critères essentiels de la durabilité. We Care comble ces lacunes, intègre d’autres normes de durabilité exigeantes et les complète de manière significative.

 

164 critères écologiques et sociaux et un focus sur la chaîne d’approvisionnement

We Care se fonde sur le principe de l’équité envers les personnes et l’environnement. La nouvelle norme évalue les activités durables d’une entreprise sur la base de quatre domaines d’action :

  • gouvernance d’entreprise
  • gestion de la chaîne d’approvisionnement
  • gestion environnementale
  • responsabilité des employés

Ceux-ci sont à leur tour divisés en un total de 164 critères.

Sur le site de l’entreprise, par exemple, l’attention est portée sur les questions de gammes de produits sans OGM, de préservation de la biodiversité, de bien-être des animaux, de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de salaires minimum…
Le domaine d’action lié à la ‘gestion de la chaîne d’approvisionnement’ spécifie comment une entreprise doit façonner activement sa responsabilité tout au long de la chaîne d’approvisionnement, la formuler et documenter sa mise en œuvre. Par exemple, We Care exige d’une entreprise certifiée qu’elle prenne des mesures immédiates si les normes sociales, environnementales ou de bien-être animal sont violées dans sa chaîne d’approvisionnement. En outre, l’entreprise doit prouver qu’elle travaille avec ses fournisseurs sur le long terme et dans un esprit de partenariat. Les achats jouent un rôle essentiel à cet égard. Elle veille notamment à ce que des prix adéquats soient payés pour les matières premières. Les fournisseurs doivent également se conformer aux critères We Care afin de pouvoir travailler avec des entreprises certifiées We Care.

Et si certains de ces critères sont déjà couverts par d’autres normes environnementales et sociales que respecte l’entreprise, ces certifications sont reconnues pour le champ d’action qui leur correspond. « Par exemple, une déclaration environnementale validée conformément à EMAS ou une certification ISO 14001 sont reconnues pour le champ d’action de la gestion environnementale », explique Dr Jenny Teufel, de l’Öko-Institut, présidente du comité de pilotage.

 

Les premières entreprises certifiées ‘We Care’

We Care est une norme basée sur l’expérience pratique. En 2015, l’entreprise commerciale Alnatura, le fabricant de produits alimentaires Lebensbaum et le certificateur international Kiwa avaient formulé le besoin d’une norme de durabilité plus complète et incluant la chaîne d’approvisionnement. En tant que partenaires pratiques, ils ont donné l’impulsion et les premiers retours concrets sur cette norme. Alnatura et Lebensbaum ont été les premières entreprises à se soumettre à la certification pilote.

Avec Walter Lang GmbH, Peter Riegel Weinimport, PrimaVera Naturkorn, Tradin Organic, Midsona et Bohlsener Mühle, six autres entreprises ont été certifiées ou inscrites à l’audit depuis. Le label de certification We Care permet une certification à un niveau de base ou à un niveau supérieur, plus exigeant. À ce dernier niveau, une entreprise est autorisée à afficher le label We Care sur l’emballage de ses produits.

La norme We Care a été élaborée indépendamment du projet de loi sur la chaîne d’approvisionnement. Néanmoins, We Care et la Loi sur la chaîne d’approvisionnement poursuivent des objectifs comparables : Respect des normes sociales et environnementales tout au long de la chaîne d’approvisionnement, dans l’intérêt des personnes et de l’environnement. Toutes les entreprises qui importent, transforment ou produisent elles-mêmes des aliments, qui font également ou exclusivement produire des aliments par d’autres entreprises et qui distribuent également leurs matières premières ou leurs produits finis en tant que grossistes ou détaillants peuvent être certifiées.

Selon Dr Jenny Teufel, We Care peut idéalement accompagner et compléter les labels biologiques ou du commerce équitable. « Car tous ces labels encadrent le produit et sa production », précise-t-elle. « We Care évalue l’entreprise concernée dans son ensemble : à savoir si, au-delà de ces labels, elle pratique et développe une gestion durable globale ».

 

Science et pratique au sein du comité de pilotage

FiBL Deutschland e.V. est le détenteur de We Care et donc également du label. Sous l’égide du FiBL, l’assurance qualité et le développement de la norme sont assurés par un comité de pilotage indépendant. Cet organe de décision suprême est structuré


Tendances à Biofach eSpecial : les produits bio engagés se démarquent

biofach especial captures ecran innovations bio

 

Biofach eSpecial 2021, 1442 exposants, 13800 participants de 136 pays différents, et plus de 500 nouveaux produits bio soumis aux votes de ces participants pendant ces 3 jours de salon digital. Pour les experts de Biofach qui ont animé une table ronde sur les tendances 2021 dans l’alimentation bio, les 5 grandes tendances étaient les suivantes : « Produits à base de plantes », « Produits à teneur réduite en sucre et sans sucre », « Aliments avec avantages supplémentaires », « Durabilité et responsabilité sociale » et « Plaisir sain ».
Nous avons aussi exploré les nouveautés pour compléter cette synthèse et vous partageons nos découvertes, nos surprises et notre analyse. Avec en point commun ce constat, « bio tout court » ne suffit plus, cela est sûr. Et les grandes innovations ne se font plus sur les originalités d’ingrédients, mais sur les démarches, les engagements… à commencer par la lutte contre le gaspillage…

 

Développer bio et réduire les déchets : Upcycler

Pas toujours simple d’innover dans les barres bio vu l’explosion de ce marché avec des produits tous plus sains et gourmands les uns que les autres ces dernières années… La start-up Banabar a trouvé l’idée : utiliser la banane séchée comme base. Alternative à la pâte de dattes, la banane séchée provient exclusivement d’écarts de tri de producteurs de bananes biologiques, à qui Banabar s’engage à reverser en plus 1% de son chiffre d’affaires. La banane est le fruit le plus apprécié au monde, mais c’est aussi la deuxième culture la plus intensive en produits chimiques après le coton. Et sur le plan social, ce n’est pas mieux… C’est pourquoi Banabar souhaite avec ce projet recréer un impact social et environnemental positif autour de cette ressource. Avec déjà 4 variétés différentes d’agréments, sans sucres ajoutés, et la banane comme booster d’énergie naturel, les Banabar sont un en-cas idéal et sain.

C’est sur la filière Olive qu’Oliocru a vu des perspectives de déploiement d’économie circulaire. Issue de la production d’huile d’olive, le tourteau est transformé en poudre d’olive riche en fibres. OlioCru en a créé un produit innovant et nutritionnellement intéressant : des sticks crunchy à ajouter aux soupes ou aux salades pour une touche croquante et savoureuse, mais aussi au petit déjeuner ou dans des desserts.

Et pour valoriser le marc issu de la fabrication de jus de légumes, Beetgold a eu l’idée de transformer cette pulpe en tortillas. Ces tortillas de carottes ou de betteraves sont à 80% à base de légumes, donc riches en fibres mais pauvres en glucides (qui partent majoritairement dans les jus). Elles sont précuites et donc prêtes à l’emploi… mais à conserver au frais car sans conservateurs… Et elles ont plus aux visiteurs de Biofach eSpecial car elles ont été nommées Meilleur Produit Nouveau 2021 dans la catégorie ‘Produits frais’.

 

Au-delà du bio : des produits climatiquement neutres

Proposer des produits biologiques au-delà du bio, c’est ce qu’a fait

 


Biofach eSpecial : une autre façon de sourcer les ingrédients bio les plus innovants

L'édition Biofach eSpecial 2021 a été riche en nouveautés.

 

Une édition vraiment inédite, une multitude de conférences et tables rondes en ligne, un foisonnement d’informations grâce aux 1 442 exposants du monde entier. Si Biofach 2021 eSpecial aura manqué en « vrais » contacts, le salon virtuel aura été riche en partages autour de la bio (l’agriculture), du bio (le marché) et de leurs forces et enjeux.
Dans cet article, un concentré des informations partagées avec les fournisseurs de l’amont, côté ingrédients et matières premières. Comme vous le savez, Biofach n’est pas seulement un salon d’exposition de produits finis, c’est aussi une grande place de marché pour les acheteurs d’ingrédients et matières premières biologiques. Avec des producteurs de produits semi-finis et des distributeurs d’ingrédients du monde entier, nous y comblons notre soif de nouveautés et d’innovations.

Focus sur les nouveautés d’ingrédients biologiques sur quelques segments particulièrement tendances.


Nexira atteint son objectif de neutralité carbone avec sa marque engagée bio et durable inavea™

inavea premiere marque a neutralité carbone

 

inavea™ est la première gamme d’ingrédients durables et biologiques combinant deux promesses : une promesse scientifique forte (validée par diverses études) et une promesse environnementale ambitieuse : l’engagement ‘neutralité carbone’.
Cette démarche 100% volontaire s’inscrit dans une logique de développement durable engagée depuis les années 70.
logo de neutralité carboneLe projet inavea™ CARING BY NATURE mené par Nexira vise à préserver les ressources naturelles et à soutenir les communautés locales. Véritable aboutissement dans la démarche de développement durable porté par Nexira, la gamme d’ingrédients naturels et biologiques inavea™, aux bénéfices santé prouvés, annonce, en ce début d’année 2021, la concrétisation d’une empreinte carbone neutre.

 

Entretien avec Mathieu DONDAIN, Directeur Général de Nexira.

 

Le bilan carbone : prochain critère de choix ?

Le réchauffement climatique nécessite désormais l’accélération des actions et des investissements pour limiter les émissions de carbone. Les lois actuellement à l’étude appellent à des projets sanctionnés par le gouvernement, qui sont en cours pour soutenir la décarbonisation de l’industrie, précipitant l’arrivée de l’étiquetage environnemental.

Nexira a atteint la neutralité Carbone avec inavea™Le score carbone, ou score CO2, doit permettre d’informer les consommateurs sur l’impact environnemental des produits qu’ils achètent. Ce futur indicateur devrait mentionner sur les emballages les émissions de gaz à effet de serre.
Pour un fabricant de produits finis, les matières premières pourraient représenter une part importante de son empreinte carbone.

En réponse à ces nouvelles attentes, Nexira est désormais en mesure de fournir des ingrédients neutres en carbone, en comptant pour zéro dans leur calcul.

 

inavea™, une gamme neutre en carbone d’ingrédients prébiotiques biologiques et durables

Deux ingrédients s’inscrivent déjà dans les engagements de la marque inavea™ :

 

inavea™ PURE ACACIA est une fibre alimentaire entièrement naturelle, biologique et sans OGM issue d’une sélection spécifique de gommes d’acacia. La fibre d’acacia est un ingrédient reconnu pour sa haute tolérance digestive et un effet prébiotique dès 10g/jour, idéal pour l’enrichissement en fibres de nombreuses matrices alimentaires.

En associant la pulpe de baobab à la fibre d’acacia, Nexira a créé l’ingrédient inédit inavea™ BAOBAB ACACIA, une formulation synergique de deux trésors africains et engagée durablement dès sa conception. La pulpe de baobab et l’acacia sont traditionnellement consommés depuis des siècles pour leurs propriétés nutritionnelles et médicinales.
inavea™ BAOBAB ACACIA offre un effet prébiotique prouvé à 5 g/j[1] qui contribue à l’équilibre de la microflore pour une meilleure santé digestive et un bien-être général.

Logo FodmapDe plus, inavea™ PURE ACACIA et inavea™ BAOBAB ACACIA conviennent à un régime pauvre en FODMAP, c’est-à-dire que leur consommation ne génère pas d’inconfort intestinal, contrairement à certaines fibres riches en fructo-oligosaccharides.

Les ingrédients inavea™ sont commercialisés sous forme de poudre, facile d’utilisation, pour tous types d’applications.
Dans l’industrie alimentaire, ces ingrédients permettent d’enrichir en fibres prébiotiques et de mettre en avant un bénéfice pour la santé digestive. Ils sont utilisés dans des aliments ou boissons fonctionnels comme les produits laitiers ou les barres de céréales, sachets de poudre, stick packs…

 

Comment Nexira est-elle parvenue à cette neutralité carbone pour sa gamme inavea™ ?

Pour relever cet ambitieux défi, Nexira a été accompagné par EcoAct, une entreprise leader dans les stratégies de l’environnement et du carbone. La démarche de neutralité carbone se décline en 3 étapes :

Mesurer l'empreinte carbone avec le GHG Protocol1/ Mesure de l’empreinte carbone avec le GHG Protocol, une méthodologie reconnue internationalement.
A ce stade, tout est évalué : l’énergie (gaz, électricité, fioul…), le hors énergie, le fret (amont, interne et aval par voies routières, aériennes, ferroviaires ou maritime), les intrants (achats matières premières, emballages, produits de maintenance/nettoyage), les déplacements, les déchets, les fins de vie des produits, les immobilisations (informatique, …).
Les efforts de Nexira devront se concentrer sur le poste Énergie qui pèse pour 45% des émissions de CO2.

2/ Plan de réduction des émissions suivant une méthodologie scientifique, la Science Based Target initiative (SBTi) pour aligner les objectifs d’émissions de Nexira et les délais.
« C’est notre première priorité : réduire les émissions de carbone de 18% sur l’ensemble de notre périmètre à horizon 2025, ce qui est aligné à la trajectoire de contenir l’augmentation des températures à nettement en dessous de 2°C », souligne Mathieu Dondain.
Réduction des émissionsCe plan, validé en octobre 2020 porte sur deux volets :
L’ENERGIE : réduire les émissions liées à l’énergie de 29% à horizon 2025 grâce à l’amélioration de la performance énergétique des installations et par l’utilisation d’électricité verte.
LES EMISSIONS INDIRECTES : à réduire de 11% à horizon 2025 en travaillant sur des solutions de transport moins émissives et en privilégiant le sourcing local lorsque cela est possible.

compensation carbone3/ Compensation carbone des émissions incompressibles de CO2. Pour compenser sa gamme inavea™, Nexira a choisi de contribuer à un projet soigneusement sélectionné par EcoAct et labellisé par Gold Standard® pour mettre en place un programme de compensation conforme aux normes internationales les plus strictes, dans une démarche d’améliorations sociale et économique.

 

Fort de ces expériences à la fois scientifiques et engagées localement, Nexira ne compte pas s’arrêter là… « Avec inavea™, nous nous sommes lancé un défi ambitieux, celui de la neutralité carbone » confie Mathieu Dondain. « Mais il concrétise finalement toutes les actions que nous menons depuis longtemps. Et je souhaite qu’un maximum d’entreprises s’engage dans cette direction », conclut-il.

En savoir plus sur la gamme d’ingrédients biologiques de Nexira dans l’Annuaire INGREBIO

 


[1] La nouvelle étude de Nexira, utilisant le modèle SHIME®, a démontré pour la première fois les effets prébiotiques du Baobab à 10 g/j et l’effet prébiotique synergique d’ inavea™ BAOBAB ACACIA à 5 g/j.

 

 


Passion & responsabilisation, PROVA accélère son développement sur les solutions aromatiques biologiques et durables

Cueilleur de vanille biologique à Madagascar

 

PROVA est l’un des principaux extracteurs/producteurs mondial de vanille et spécialiste des arômes aux notes brunes. Avec son expertise des filières en amont et un processus d’innovation rodé, PROVA développe des solutions aromatiques biologiques depuis 25 ans. Une étape naturelle pour cette entreprise passionnée aussi bien par son métier que par les matières premières si précieuses qu’elle sublime. Si « Savoir extraire l’essentiel » reste sa mission première, PROVA se veut aussi dorénavant une entreprise motrice en matière de sourcing responsable et de développement durable.

Entretien avec Muriel ACAT-VERGNET, Alessandra OGNIBENE-LEROUVILLOIS, Anne-Aurélie DUVAL et Marie LE BELLER chez PROVA.

 

PROVA, un développement bio-logique

C’est en 1996, que PROVA lance sa première gamme bio certifiée, une grande première sur le marché. En tant qu’expert des arômes bruns depuis 1946, il était tout à fait naturel que PROVA soit l’un des premiers fournisseurs européens à proposer des solutions aromatiques biologiques.
Les aromaticiens de PROVA ont élaboré une large gamme d’extraits et d’arômes naturels de vanille, de cacao, de café et de châtaigne, ainsi que d’autres notes brunes, certifiée biologique et/ou issue du commerce équitable.
Disponible sous forme liquide ou en poudre, la gamme BIO répond déjà à la demande du marché en matière de naturalité, traçabilité et développement durable.
Mais dans le contexte de l’évolution de la réglementation bio sur les arômes, les équipes PROVA la font évoluer pour qu’elle puisse répondre aux exigences législatives qui entreront en vigueur en 2022.

Les nouvelles références d’arômes naturels de noisette et de noix de coco bio sont déjà conformes à ces critères.
La noix de coco est maintenant disponible sous différents profils, qui s’adaptent aux préférences de tous les clients : noix de coco fraîche, chair de noix de coco & crémeux et gourmand. Quant aux arômes naturels de noisette bio, ils apporteront la note idéale aux préparations culinaires, glaces, yaourts, confiseries ou pâtisseries.
Des arômes naturels de miel, d’amande ou de caramel viendront bientôt étoffer la gamme de solutions aromatiques biologiques.

 

Une expertise qui repose sur un engagement fort en amont

L’expertise de PROVA s’exprime en premier lieu par l’excellence de ses approvisionnements. « Seule une bonne connaissance du terrain et des rapports de confiance avec ses partenaires permettent de garantir une qualité de produit optimale », appuie Muriel ACAT-VERGNET, Présidente de PROVA, dans un souci constant de répertorier et réserver les matières premières les plus précieuses, une collaboration fidèle s’est établie au fil des années avec ses fournisseurs.
Cet approvisionnement conséquent situe PROVA parmi les plus grands importateurs de gousses de vanille au monde et contribue fortement à l’assurance de la qualité et de la compétitivité que PROVA garantit à sa clientèle.
L’entreprise s’engage également dans la durabilité de la filière vanille de Madagascar, en aidant les planteurs à devenir plus résilients face à l’instabilité de la filière. C’est l’objectif du projet Vanille Durable Bemanevika créé en 2012.

Zoom sur le projet Vanille Durable Bemanevika

Le projet VDB est attentif à l’évolution de la filière et à sa stratégie d’accompagnement, avec des actions qui s’adaptent aux besoins réels des planteurs de vanille et des clients. La majorité des exploitations familiales font moins de 2 hectares, la dépendance économique des producteurs à la vanille ainsi que la mauvaise gestion de leurs revenus engendrent une longue période d’insuffisance alimentaire lors de la soudure.
« Nos actions contribuent à améliorer durablement le niveau de vie des planteurs de vanille, en visant leur autonomie et leur résilience par le renforcement de leurs compétences techniques et financières » explique Alessandra OGNIBENE-LEROUVILLOIS, Directrice de l’ONG VDB. Des actions sociales sont également menées en faveur de l’éducation, de la santé et de l’accès à l’eau potable et à l’énergie pour toute la communauté.
Pour la vanille, il s’agit de l’amélioration de la productivité et de la qualité en production, transformation, stockage et dans l’approche directe des planteurs avec l’élimination des collecteurs au bénéfice des planteurs.
VDB s’engage aussi à sensibiliser les communautés sur le danger que représente le travail des enfants dans la vanille avec un partenariat pour la mise en place d’un centre de formation pour les jeunes.

 

Cet engagement tend à se généraliser avec un objectif de plus de 50% de sourcing durable dans les 10 ans à venir pour PROVA, sur toutes les matières premières utilisées. Cela passe par exemple par un approvisionnement au plus près des centres de production quand cela est possible.
Cet objectif est l’un de ceux exprimés via la stratégie RSE mise en place par l’entreprise.

 

Prova met en place une stratégie RSE ambitieuse

Malgré sa croissance, PROVA reste une entreprise à visage humain, qui prend soin de ses collaborateurs, clients et fournisseurs, et qui agit avec audace et créativité dans l’esprit d’un développement durable de ses activités.
« Les valeurs sur lesquelles repose notre savoir-faire sont inscrites dans notre identité depuis toujours. Plus qu’une ligne de conduite, « Savoir extraire l’essentiel » est notre promesse envers l’ensemble de nos parties prenantes. À chaque étape de notre intervention, c’est la garantie d’une expertise pointue et d’une maîtrise parfaite de la transformation de nos matières premières, un savoir-faire au cœur de notre activité. Mais c’est également, et surtout, le travail d’une équipe engagée et passionnée par ses métiers, tout à la fois libre d’agir et responsable de ses actes », détaille Anne-Aurélie DUVAL- Responsable Opérationnel RSE et Développement Durable.

La notion de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est ainsi devenue naturellement un pilier fort et indissociable de la stratégie PROVA. Un service RSE a été mis en place depuis bientôt 3 ans pour renforcer les opérations en la matière.
Elle peut se résumer à toutes les bonnes pratiques mises en place visant à avoir un impact positif sur des sujets clés concernés par nos activités tels que l’environnement, la gouvernance, les conditions de travail ou encore les questions relatives aux consommateurs.
En plus de l’objectif d’étendre la RSE aux achats, PROVA a formalisé ses objectifs, dont le développement d’une organisation respectueuse de la personne dans une culture d’entreprise fondée sur la Liberté Responsable. L’entreprise a amorcé un travail d’analyse de ses flux énergétiques, d’utilisation de l’eau, de production et de valorisation des déchets sur les sites de production PROVA. Ainsi qu’un bilan carbone sur tous ses sites.
« Nous souhaitons faire du Respect de la Terre, notre 5ème valeur » conclut Muriel ACAT-VERGNET.

 

Garantir une qualité innovante et irréprochable à ses clients

La relation client est une valeur forte pour le partenaire PROVA qui l’exprime par ainsi : « Le SUCCES DE NOS CLIENTS notre objectif ». Constamment ouvert aux innovations technologiques et culturelles du monde, sources de notre inspiration, PROVA crée et développe pour puiser l’essentiel des arômes qu’elle travaille. À la recherche de goûts reconnus pour leur excellence et leur authenticité, PROVA propose des solutions adaptées, pertinentes et parfois originales, clés de sa réussite. « Et c’est en étant sans cesse attentifs et proactifs que nous construisons des relations durables avec nos partenaires, clients et fournisseurs » précise Alessandra LEROUVILLOIS-OGNIBENE, Directrice Marketing et Communication et RSE.

La gestion de la qualité est primordiale. PROVA a adapté ses procédures pour être en conformité avec la réglementation biologique et a accentué son plan de vigilance sur les approvisionnements bio. La validité des certificats BIO de ses fournisseurs est vérifiée à chaque référencement d’une nouvelle matière première BIO et avant chaque commande. Des analyses pesticides sont effectuées de façon systématique à réception de toutes les matières premières Biologique Agricole (Gousses, Cacao, Café).

Pour capturer au mieux l’essence de ses matières premières, PROVA a imaginé des techniques d’extraction innovantes et particulièrement bien adaptées aux produits qu’elles vont aromatiser. C’est la diversité technologique de ses outils de production qui constitue la force de PROVA mais également sa différenciation.
« Les arômes sont multiples et leurs nuances font de la dégustation un jeu aux combinaisons infinies. Une nouvelle formulation naît à la fois de nos expériences sensorielles, d’une excellente connaissance de l’ensemble des matières premières et d’une bonne dose de créativité et de curiosité. Nuances olfactives et gustatives se mêlent harmonieusement pour raconter à chaque fois une nouvelle histoire » conclut Marie LE BELLER, Chef de Produit.
Aromaticiens et techniciens d’application, tous experts de l’organoleptique, travaillent de concert pour solliciter nos papilles. Créer un nouvel arôme, masquer une note indésirable, modifier le profil sensoriel d’un produit en changeant sa signature aromatique…

 

Pour en savoir plus sur les gammes biologiques de PROVA

PROVA dans l’Annuaire INGREBIO


Agriculture intensive vs Agriculture bio : les incohérences du nouvel outil Agribalyse dénoncées

Agribalyse doit prendre en compte les externalites positives

 

Le 14 décembre dernier devant la Convention Citoyenne pour le Climat, Emmanuel Macron s’engageait à encourager la mise en place d’un nouveau « score carbone », qu’il citait comme un « Yuka du carbone ». La loi relative à la lutte contre le gaspillage[1] prévoit aussi l’entrée en vigueur fin 2021 d’une étiquette environnementale, dite « Ecoscore », pour les produits agricoles et alimentaires. La méthodologie envisagée pour servir de support à ce premier score environnemental officiel[2] serait principalement l’ACV (Analyse du Cycle de Vie). L’« Ecoscore » s’appuierait sur les résultats de la nouvelle version de la base Agribalyse, outil en open data, développé par l’Ademe et l’INRAE et rendu public le 30 septembre dernier.

L’ensemble des acteurs de l’agriculture et de l’agro-alimentaire approuvent pleinement cet objectif d’affichage environnemental, pour les consommateurs et pour soutenir les professionnels dans leur démarche d’éco-conception. Mais il y a un hic ! Les résultats d’Agribalyse favorisent aujourd’hui les systèmes agricoles intensifs !

Après l’ITAB qui, après avoir testé le logiciel sur différentes productions, a donné l’alerte[3], c’est un collectif de 17 organismes[4], dont la FNAB et le Synabio, qui dénonce les biais de la méthodologie Agribalyse. Toute la filière élevage et viande, par la voix d’Interbev[5], se joint à cette alerte et propose même de contribuer avec ses données à l’amélioration de l’outil. Tous demandent aux autorités la suspension de la publication de la base de données Agribalyse tant que la méthode demeure incomplète. Le calendrier de mise en place de l’affichage environnemental devrait aussi être revu en conséquence.

Les biais de la méthode ACV

Pour les différents organismes, si les conclusions d’Agribalyse 3.0 sont erronés, c’est essentiellement parce que les données prises en compte sont incomplètes. En effet, avec celle-ci, l’Ecoscore ne prendrait par exemple pas en compte les conséquences sur la biodiversité ou l’impact des pesticides.

L’Analyse du cycle de vie, sur laquelle se base en premier lieu Agribalyse a déjà été critiquée pour son inadéquation à la comparaison de systèmes agricoles. « Ces incohérences sont connues de longue date », souligne Interbev qui cite des biais identifiés dès 2012 . Dans sa publication en mars 2020, le chercheur de l’Inrae Hayo Van der Werf démontrait que l’ACV n’était pas suffisante pour évaluer les systèmes agroécologiques, et qu’une amélioration de l’outil était nécessaire pour éclairer les politiques publiques[6].

Appliquée à l’agriculture, cette méthode calcule les impacts environnementaux en fonction des rendements, à savoir au kg ou au litre de produit fini. Ainsi le score d’Agribalyse mesure essentiellement le degré? d’intensification des pratiques (rendement des productions végétales, concentration et durée de vie des animaux). Elle favorise les cycles de production les plus courts donc les plus industriels. Cela explique qu’elle donne un avantage significatif aux modes de production les plus intensifs. Concrètement, cela revient à attribuer la meilleure note à ceux qui produisent le plus sur la plus petite surface, quelle que soit la façon dont on produit.

A l’inverse, les bénéfices de l’agriculture biologique ou de l’élevage en plein air sur la biodiversité et le bien-être animal ne sont pas intégrés dans les indicateurs. L’ACV ne tient aucun compte de l’usage de pesticides ou des antibiotiques ni de leurs impacts sur la santé, la qualité des sols, de l’air ou de l’eau. Toutes les externalités positives apportées par les systèmes de production alternatifs ne sont pas prises en compte, de même que les effets de seuils et de saturation des écosystèmes aux échelles locales. Pour les élevages, Interbev ajoute aussi qu’elle ne comptabilise pas l’ensemble des services rendus par les élevages d’herbivores français, tel que le stockage de carbone dans le sol.

« Les méthodes de calcul d’Agribalyse ne sont pas mûrs aujourd’hui, et ne permettent pas de faire de l’éco-conception ou d’améliorer les pratiques « au champ », à l’échelle des changements de systèmes de production », conclue l’ITAB.

 

Les risques de communication trompeuse vers les consommateurs et les pouvoirs publics

« On va laisser croire au consommateur que la ferme des 1000 vaches ou l’élevage de poules en cage c’est ce qui se fait de mieux pour l’environnement ! » explique Agathe Gignoux de CIWF. « En bref, une viande issue de parcs d’engraissement américains affiche un meilleur score environnemental qu’une viande issue de bovins pâturant en France sur de grandes surfaces de prairie qui stockent du carbone et protègent la biodiversité? ! », ajoute Interbev.


Si les réactions sont fortes, c’est que les inquiétudes sont grandes de la part des différents organismes, qui craignent l’utilisation à contre-sens de ces données – on le rappelle – en open data.  « Le risque n’est pas négligeable de provoquer des incohérences avec les politiques publiques en faveur de la transition écologique de l’agriculture, mais aussi avec les préoccupations des citoyens et les attentes sociétales (bien-être animal, paysages…) », souligne l’ITAB dans son communiqué.
Un appel à la plus grande prudence sur l’usage de ces données pour communiquer sur ses performances environnementales est lancé.
« Tout cela est très préjudiciable à l’information des consommateurs » dit Alain Bazot, Président de l’UFC-Que Choisir.
« Les professionnels de l’agriculture biologique ont bâti au fil du temps une relation de confiance avec les consommateurs sur la base d’un haut niveau d’exigence environnementale. Le projet d’Ecoscore ne doit pas créer la confusion et fragiliser cet acquis. Nous avons besoin de plus de cohérence du côté des politiques publiques sur le contenu et le sens qu’on veut donner à la transition agricole et alimentaire. En l’état, le projet d’Ecoscore brouille les messages de manière très préoccupante. » explique Didier Perréol, Président du Synabio.

 

Les organismes se portent volontaires pour aider à améliorer l’outil Agribalyse

A l’instar d’Interbev et du programme OEKOBEEF porté en partenariat avec l’Institut de l’Elevage et cofinancé par l’ADEME, plusieurs acteurs proposent de s’investir auprès de l’ADEME pour enrichir de leurs données la base. « En l’état, cette méthodologie met en avant des systèmes agricoles qui sont à l’opposé de ceux qui sont réellement favorables à l’environnement et que nous souhaitons promouvoir ! Nous sommes prêts à transmettre nos propositions pour transformer Agribalyse en véritable outil de progrès pour l’environnement, la santé des consommateurs et le monde agricole. Nous espérons pouvoir travailler avec les promoteurs du projet pour avancer. » déclare Cécile Claveirole, Secrétaire nationale de France Nature Environnement.

Dans cet objectif également, l’ITAB monte un projet spécifique afin de proposer une méthodologie alternative permettant « d’éviter une dangereuse confusion sur le label bio ».

Et concernant l’éco-score qui doit être calibré dans les mois qui viennent, sur la base « principale » des ACV d’Agribalyse à laquelle seront adjoints des « indicateurs complémentaires », les travaux en cours, auquel l’ITAB participe, montrent la difficulté d’un exercice qui malgré la rigueur des experts impliqués aboutira à des choix partiellement arbitraires qui ne manqueront pas d’être questionnés. Comme l’indique en conclusion le document de travail ADEME[7] sur ce sujet des indicateurs complémentaires : « les pondérations à donner à chacun des critères pour la construction d’un score agrégé ne peuvent à ce stade être basées sur des données scientifiques et relèvent clairement de choix politiques. »

« De nombreux travaux de recherche sont encore en cours sur la quantification de la biodiversité et du stockage de carbone. Il est absolument nécessaire d’en attendre les résultats avant de diffuser des données environnementales incomplètes qui conduiraient à une information biaisée des consommateurs. », conclut Interbev dans son communiqué.

 

Quelques exemples d’évaluations environnementales comparatives issues d’Agribalyse 3.0

Issues de la partie agricole de la base de données Agribalyse 3.0, voici ce qu’on peut être amené à conclure en première lecture sur différentes comparaisons de productions animales et végétales.

L’empreinte environnementale est mesurée par un score, valeur sans unité, qui agrège un ensemble d’indicateurs (empreinte carbone, ozone, acidification du milieu, eutrophisation…). Pour la lecture des résultats, il faut comprendre que : plus le score est faible, plus l’impact environnemental est faible, donc meilleur est le produit. Globalement on observe que les produits sous signes de qualité et/ou issus de modes de production extensifs sont moins bien notés que les produis issus de l’agriculture conventionnelle et des élevages intensifs.

 

Productions végétales : Les pommes et le blé

Certains impacts négatifs essentiels ne sont pas correctement pris en compte, en particulier ceux liés à l’utilisation des pesticides, ni ne prennent en compte les impacts liés à l’usage des antibiotiques et antiparasitaires, et des impacts sur la qualité des sols. Dans le cas de la pomme et du blé, les résultats s’expliquent par le rendement maximum, qui n’est accessible que par les méthodes conventionnelles intensives (pesticides, azote minéral…) et sur des territoires offrant les potentiels de rendement correspondants.

 

Productions avicoles : le poulet et les œufs

Concernant les œufs, non seulement les œufs conventionnels obtiennent un meilleur score environnemental que les œufs Bio, mais le meilleur impact environnemental ACV est atteint avec les œufs produits par des poules élevées en cages.Dans le cas du poulet, la différence s’explique notamment par une durée de vie plus longue des animaux (en bio et en label rouge), et donc une quantité d’intrants (notamment alimentation des animaux) plus importante pour la production d’un kg de viande. Le meilleur impact environnemental est atteint par le poulet Bleu-Blanc-Cœur et les systèmes conventionnels (durée de vie courte, claustration, etc).

 

Les élevages à croissance lente pénalisés

L’ACV ramène les impacts au kg ou au litre de produit fini, ce qui donne systématiquement l’avantage aux modes de production les plus intensifs. Tous les systèmes d’élevage à croissance lente sont donc disqualifiés par cette méthodologie.

Empreinte environnementale du lait selon Agribalyse

 

Dans le cas du lait, pour avoir un bon score, les vaches laitières ne doivent pas être au pâturage mais en bâtiment et nourries avec plus de 30% d’ensilage de maïs. Pour d’autres productions animales comme le porc, l’image globale est identique aux constats précédents : les porcs Bio ont l’impact environnemental le plus mauvais. Et les 2 cas Label Rouge sont un peu moins bons que les porcs conventionnels. Le porc Bleu Blanc Cœur a un impact environnemental ACV presque aussi bon que le porc industriel.

Précisions concernant les scores et les moyennes
Il existe plusieurs méthodes permettant de calculer l’empreinte environnementale d’un produit à partir des données d’Agribalyse 3.0.
La méthode EF2t agrège les 16 indicateurs d’impact ACV, dont la toxicité. Elle a été remplacée par EF3, une version plus récente également basée sur les 16 indicateurs, mais qui n’est pas encore communiquée pour tous les produits.
Pour réaliser les graphes ci-dessus, nous avons utilisé les empreintes communiquées par l’Ademe par type de production (EF3), ou calculé ces empreintes à partir des données disponibles dans la base agricole d’Agribalyse 3.0 (EF2t). Nous avons calculé des moyennes issues des scores EF2t ou EF3.

 


[1] Article 15 LOI n° 2020-105 du 10 février 2020
[2] En application de la loi économie circulaire de février 2020, une expérimentation a été lancée pour préfigurer l’Ecoscore. Pilotée par l’Ademe et l’Inrae, elle doit notamment permettre de définir les indicateurs à retenir et les formats d’étiquetage.
[3] Communiqué de presse et note d’information et d’analyse sur les données ACV d’Agribalyse 3.0 complète (52 pages), ITAB, 14/12/20
[4] Communiqué de presse du Collectif d’associations environnementales et bio, 17/12/20
[5] Communiqué de presse Interbev, 17/12/20
[6] Van der Werf, H.M.G., Trydeman Knudsen, M., Cederberg, C. Towards better representation of organic agriculture in life cycle assessmentNature Sustainability (2020) doi: 10.1038/s41893-020-0489-6
[7] « L’affichage environnemental des produits alimentaires : quelles modalités, quelles données, quels usages? », mars 2020

 


FIE Connect : des innovations bio nombreuses pour un salon inédit

rapport Ingrédients biologiques au FIE Connect

 

Une version inédite pour le salon FIE-HIE s’achève. 100% en digital, 5 fois moins d’exposants mais une ouverture sur 2 semaines... Ces conditions exceptionnelles n’auront cependant pas empêché l’événement FIE Connect d’être riche en innovations prometteuses, notamment pour le secteur bio. 

Le salon intervient également dans un contexte de prise de conscience fort des enjeux alimentaires. Les fournisseurs d’ingrédients s’efforcent donc aussi de revoir leurs pratiques et diversifient leur offre pour aider l’industrie agro-alimentaire à répondre à ces défis. Lors du FIE Connect, les segments les plus dynamiques en innovations bio étaient connectés au goût et à la santé. Celle-ci s’exprime en particulier par l’émergence de plus en plus d’ingrédients issus de la fermentation ou de la germination, alliant procédés ancestraux et hightech. Et pour appuyer leurs pratiques plus durables, les fournisseurs communiquent « traçabilité », « origine », ou partenariats producteurs.  

Suivez-nous dans ce nouveau décryptage des innovations bio au salon FIE (Connect)… 

 

Variations autour de la germination

A commencer par l’innovation d’une jeune entreprise finlandaise qui a réussi à se hisser sur le podium des ingrédients innovants nominés au FIE Innovation Awards, les ingrédients issus de graines germées n’ont pas fini de faire parler d’eux.

Viking Malt Oy présentait donc ses fèves germées comme un ingrédient qui redevient accessible et sans inconvénient : La fève germée Sprau™ est plus digestible et est riche en protéines, fibres alimentaires, minéraux et de vitamines biodisponibles. De plus, des études ont été menées sur l’évolution de la teneur en alpha-galactosides lors de la germination. Ces FODMAPS sont en cause dans les maux digestifs de nombreux consommateurs. Or la fève en germination élimine naturellement les alpha-galactosides, tout en gardant des fibres alimentaires pour favoriser la santé de l’intestin. Sprau™ est donc bien plus qu’une protéine. Et son traitement unique lui confère un goût plus doux, permettant un large éventail d’applications. L’ambition est donc de faire de Sprau un ingrédient pour favoriser le passage à une production et à une consommation alimentaire plus durables.

De son côté en France, Millbäker lance une gamme (conventionnelle) de graines germées dans un


Le nouveau règlement Bio européen n’entrera en vigueur qu’en 2022

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Le report d’un an de l’entrée en vigueur du règlement bio (UE) 848/2018 est maintenant confirmé. La publication du règlement (UE) 2020/1693 du Parlement Européen et du Conseil Européen ce 11 novembre 2020 l’officialise. Le nouveau règlement bio européen entrera donc en application au 1er janvier 2022.

Ce nouveau texte modifie le règlement (UE) 2018/848 relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques en ce qui concerne sa date d’application et plusieurs autres dates.

Compte tenu de la pandémie de COVID-19, des difficultés de tous les acteurs et des conséquences générées notamment dans l’avancée de l’adoption des actes secondaires du nouveau règlement, l’entrée en application de ce règlement, initialement fixée au 1er janvier 2021, est reportée d’un an. Après demande des opérateurs de la bio dès le printemps, et proposition de la Commission Européenne, et grâce aux votes favorables du Parlement européen le 20 octobre, puis du Conseil le 3 novembre, le texte qui régira le futur cadre de la production et de la transformation de produits bio entrera donc en vigueur le 1er janvier 2022.

D’après l’INAO, « les échéances définies dans ce règlement, comme par exemple celle du 31 décembre 2035 pour la suppression d’une grande partie des dérogations exceptionnelles, sont également reportées d’un an« . C’est également le cas des dates qui gouverneront les évolutions des régimes d’importations et d’équivalences de pays tiers. Cela ne sera pas forcément le cas de toutes les dates qui concernent la formulation de produits biologiques.

La Commission Européenne fera également en sorte qu’il n’y ait pas de discontinuité dans les dispositions transitoires. Ainsi, la réglementation actuelle, notamment le règlement (UE) 889/2008, et les deux actes secondaires du règlement (UE) n°2018/848, à savoir le règlement délégué (UE) 2020/427 et le règlement d’exécution (UE) 2020/464 vont également être mis à jour.

Pour en savoir plus : RÈGLEMENT (UE) 2020/1693 du 11 novembre 2020


Vers un cacao durable : potentiels et défis d’une chaîne de valeur complexe

Visuel de la conférence en ligne Cacao durable

 

Ingrédient emblématique de notre consommation quotidienne (!), le cacao est aussi le parfait exemple pour illustrer les problématiques de Développement Durable.

La filière ‘cacao-chocolat’ est suspectée tout au long de sa chaîne de valeur globalisée : dans la déforestation, la dégradation des terres, la rémunération indécente des producteurs, le déséquilibre des répartitions de la valeur économique… Et tout cela pour produire un bien alimentaire à popularité toujours croissante partout dans le monde, et finalement souvent utilisé pour des usages peu qualitatifs en confiserie-biscuiterie.

 

Le 5 novembre 2020 dernier, l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) et l’Agence française de développement (AFD) ont organisé une journée de quatre conférences digitales pour partager les différents enjeux de la durabilité du cacao-chocolat. Son titre : « Vers un cacao durable : potentiels et défis d’une chaine de valeur complexe ». C’était aussi l’occasion, après un projet de 3 ans de recherche partenariale AFD-IDDRI, de restituer les résultats, pistes et réflexions pour agir, ainsi que de mettre en avant des projets d’acteurs publics et privés engagés.

 

Session n°1 : Cacao et biodiversité : les promesses de l’agroforesterie en discussion

Après l’ouverture de la journée par Bérangère Abba, secrétaire d’Etat à la Biodiversité et de Bertrand Walckenaer, directeur général délégué de l’AFD, cette première session avait pour objet de discuter le rôle des plantations de cacaoyer pour la biodiversité, et l’impact de ses différents systèmes… jusqu’à remettre en question l’agroforesterie. Patrick Jagoret (CIRAD) explique notamment que si « l’intérêt de l’agroforesterie ne fait pas de doute », il est cependant important de ne pas sous-estimer ses contraintes. « Ils doivent être adaptés à la stratégie et aux objectifs des agriculteurs » ; mais aussi faire l’objet d’aides pour que ceux-ci puissent s’adapter aux standards imposés. Selon Frédéric Amiel (Iddri), il est aussi « primordial de maintenir les bassins de production actuels tout en y restaurant la biodiversité à l’intérieur et à l’extérieur des cacaoyères ». Manuel Toledo (Université de Göttingen) a pu quant à lui illustrer comment les systèmes d’agroforesterie pouvaient rendre des services aux écosystèmes (biodiversité, bioconservation), avec deux exemples de projets en Indonésie et au Brésil. Les projets se poursuivent grâce au réseau Global Agroforestry Network pour comprendre les systèmes d’agroforesteries cacaoyères dans leur globalité.

 

Session n°2 : Une chaîne de valeur dure à croquer

Cette session avait pour but de présenter les enjeux liés aux chaînes de valeur pour cette filière typique de la mondialisation. Frédéric Amiel résumait les travaux de l’IDDRI sur la question, au-delà des flux monétaires ou de marchandises, des chaînes de pouvoir entre les acteurs. Marion Feige-Muller (BASIC) démonte quant à elle la chaine de valeur et surtout la répartition de la valeur, des coûts et des marges sur cette filière cacao-chocolat, en particulier en Europe. Le BASIC a pu également analyser les facteurs explicatifs de cette répartition, sur des tablettes de chocolat noir ou au lait, ainsi que sur le cacao en poudre et les barres chocolatées, à partir de 4 origines (Côte d’Ivoire, Ghana, Cameroun et Equateur). L’impact des certifications bio et/ou équitables ont également été prises en compte.

Adeline Dontenville (European Forest Institute) a pu compléter en soulignant les efforts de transparence sur la chaîne d’approvisionnement cacao, en particulier grâce aux coopératives et aux approvisionnements directs. L’Institut constate que la transparence et le suivi de la durabilité à l’échelle territoriale contribuent conjointement à la gestion des risques. L’outil Trase.earth permettra de plus en plus de connecter les différents acteurs aux lieux de production et d’apporter plus de transparence sur les filières à risque de déforestation.

Après ces explications, Régis Meritan (Commission européenne, DG DEVCO) a pu éclairer l’audience sur les actions et projets de la commission européenne pour la filière Cacao-chocolat et son développement durable.

 

Session n°3 : Certification du cacao et biodiversité : revue des limites et des progrès

Parmi les démarches vertueuses de durabilité, la plus prometteuse et la plus connue du grand public est la certification. « Les certifications (bio, équitable…) permettent une rémunération supérieure aux producteurs et apportent une certaine sécurité », introduit Yann Laurans (Iddri). Cette 3è session va plus loin en questionnant dans quelle mesure cette certification peut aussi contribuer à soutenir les enjeux de biodiversité ?

Après avoir dressé un état des lieux et une analyse des initiatives de durabilité dans la filière cacao-chocolat,