Beurre bio, une filière en croissance boostée par la demande origine France

Filière beurre biologique et enjeux

 

Bien que l’on soit loin de la pénurie de beurre de l’année 2016[1], l’offre en beurre bio français ne répond toujours pas à la demande du marché. D’autant plus qu’aujourd’hui, la tendance est à l’approvisionnement local, les filières origine France sont fortement plébiscitées.

Pourtant, les vagues de conversions de ces dernières années ont amenés et amènent encore des volumes de lait bio importants et des opportunités de marché sur la poudre de lait infantile bio valorisent la partie protéique du lait. Mais c’est sans compter la demande, de plus en plus forte, des consommateurs sur les produits laitiers bio d’une part et des industriels d’autre part, notamment pour la matière grasse laitière.

Preuve de l’intérêt que les opérateurs portent sur cet ingrédient, en Auvergne-Rhône-Alpes, les acteurs de l’amont et de l’aval bio se sont réunis, en automne dernier, lors d’une “Journée filière beurre bio”, organisée par Cluster Bio AURA et Coop de France ARA afin de faire un état des lieux de la filière et de discuter de leurs besoins respectifs.

Où en est-on de la filière beurre bio ? Quelles sont les stratégies des laiteries françaises pour répondre à la demande ? Quelles sont les tendances tant en termes de marché que de production pour les prochaines années ?

 

Le beurre bio, un produit en forte demande

Le marché des produits laitiers bio est porteur. Les ventes de lait bio étaient en hausse de +16% en 2018 et les produits laitiers bio de +26%. La crémerie est la 2ème famille de produits la plus consommée en bio après les fruits et légumes. Elle représente 17% des achats des ménages en produits bio.

graphe achats catégories produits bio

Répartition des achats de produits bio par catégories – ©AgenceBio

Les Français sont de grands consommateurs de beurre, jusqu’à 7,4 kg par an et par habitant ! Et le beurre bio a le vent en poupe. Il représente plus de 5% des achats de beurre en volume d’après le panel consommateur Kantar en 2018 avec toujours plus d’acheteurs (+16% en 2018), qui en achètent plus souvent (+10% sur la fréquence en 2018), malgré une hausse des prix de +8%. Le chiffre d’affaires du beurre bio en GMS est en augmentation de 31% en 2018 par rapport à 2017.

Le beurre bio est aussi recherché par des transformateurs et industriels qui en ont besoin dans leurs recettes, notamment dans le secteur de la biscuiterie, de la viennoiserie, de la boulangerie et de la pâtisserie. Ces marchés sont également en croissance en bio. Notons que la vente de biscuit et gateaux bio en GMS est en augmentation de 13% en volume en 2018. Sachant qu’un biscuit bio peut intégrer entre 20 et 35% de beurre BIO, on comprend que la demande en beurre bio des industriels soit importante.

D’un autre côté, la collecte de lait bio en France a été très dynamique ces dernières années[2] avec des conversions massives d’éleveurs en 2015 et 2016. En 2019, l’Institut de l’élevage l’estime à 966 millions de litres de lait bio soit +15% par rapport à 2018 qui avait déjà été une année exceptionnelle avec +33 % de lait collecté.

Valorisation des collectes laitières bio et conventionnelles – ©GEB

 

On estime qu’en 2020, la collecte de lait bio dépassera le milliard de litres de lait, même si cela ne représente encore que 3,5% de la collecte de lait nationale.

 

Le lait bio collecté en France est d’abord valorisé en lait liquide comme le montre le graphe ci-contre. Notons que le beurre bio utilise 20% des volumes collectés.

 

 

La fabrication de beurre dépend de la valorisation de ses co-produits

La production de beurre est conditionnée par ce qu’on appelle l’équation laitière c’est-à-dire la valorisation de ses co-produits. Il faut, selon le taux de matières grasses (MG) du lait entre 22 et 28 litres de lait entier pour fabriquer 1 kg de beurre.

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[1] V. notre dossier Crise inédite du beurre : quelle visibilité pour la filière bio?, sept.2017
[2] V. notre dossier Le lait biologique rentre dans une nouvelle ère : point filière, sept.2019
[3] Source : FranceAgriMer d’après Enquête mensuelle laitière FranceAgriMer / SSP

 


Comment évaluer un procédé de transformation alimentaire biologique ? Étude de cas sur le pain

Procédé de fabrication du pain bio

 

Le contexte de la panification bio

Dans les années 1960 et 1970, le pain bio se distingue nettement du pain conventionnel (à l’époque, blanc et très aéré) par l’utilisation majoritaire de farines complètes et un retour au procédé de panification au levain[1]. Ces pains sont le plus souvent moulés et peu appétents.

Aujourd’hui, la croissance du Bio a permis la diversification de l’offre en pain bio et le développement de différents acteurs de la filière (paysan-boulanger, artisan boulanger et industriel). Ces pains sont retrouvés dans différents canaux de distributions (ventes à la ferme, boulangeries, magasins spécialisés ou grandes surfaces), chacun ayant ses propres contraintes notamment concernant la conservation de ce produit périssable. Cela a engendré une diversification des pratiques de panification par rapport au pain bio des années 60-70 : utilisation de la surgélation et de la précuisson des pâtons, panification à la levure, utilisation de farines plus raffinées, de diverses céréales et/ou variétés de blé…

Ces différents procédés de panification sont tous autorisés par la réglementation européenne qui précise l’ensemble des règles à suivre concernant notamment la production et la transformation des produits biologiques (règlement cadre (UE) n°834/2007 et règlement d’application (UE) n°889/2008). Cependant, ils ont un impact différent sur les divers aspects de la qualité du produit fini.

Dans ce contexte, le RMT ACTIA TransfoBio propose d’appliquer la méthode d’évaluation des procédés de transformation à ce cas d’étude (voir le poster en anglais). Cette méthode a été mise au point par les partenaires du RMT ACTIA TransfoBio, et est basée sur l’évaluation multicritères. Elle permet d’optimiser les procédés de transformation bio en caractérisant les différentes étapes de transformation, de la matière première à l’obtention du produit fini. Cette méthodologie tient compte de plusieurs aspects de la qualité d’un produit (sanitaire, nutritionnel, sensoriel, environnemental, économique et social).

L’objectif de cette évaluation est d’aider les transformateurs à préserver les qualités des matières premières qu’ils utilisent au cours des différentes étapes du procédé de fabrication du pain.

 

Les étapes préparatoires à l’évaluation d’un procédé de transformation

Construction du diagramme de fabrication du pain

Le diagramme de panification (en Figure 1) a été établi à l’aide d’experts de la filière et des travaux issus du programme de recherche Pain BIO[1]. Il regroupe les différentes options qui s’offrent au transformateur pour produire un pain Bio. Les étapes obligatoires sont

 


L’extrusion dans tous ses états ou… Comment faciliter la consommation de protéines végétales sur différents segments de marché ?

Extrusion protéines végétales

 

Au cœur de l’actualité, le marché mondial des protéines végétales ne cesse de se développer. Que ce soit pour des raisons nutritionnelles, environnementales ou en lien avec le bien-être animal, une forte volonté de rééquilibrer les apports alimentaires entre protéines animales et végétales a émergé ces dernières années.
Toutefois, il reste des freins à la consommation de protéines végétales qu’ils soient d’ordre nutritionnel, organoleptique ou d’usage. L’extrusion est un procédé aux multiples facettes qui peut contribuer à optimiser la qualité des matières premières végétales pour en faciliter la consommation.

Pour faire suite à la conférence proposée à ce sujet par NutriFizz dans le cadre du Forum des Ingrédients Biologiques sur le salon Natexpo 2019, faisons le point sur l’extrusion, un procédé voué à des applications prometteuses dans le domaine des protéines végétales.

 

La montée en puissance des protéines végétales

L’évolution vers une alimentation plus « végétale » est une tendance globale forte observée ces dernières années. Pour des raisons très variées (coût, impact environnemental, santé, idéologie…), les consommateurs sont sensibilisés à la recherche de sources de protéines alternatives aux protéines animales.

Les protéines végétales sont consommées sous forme d’aliments traditionnels comme les légumes secs et les produits céréaliers mais aussi par l’intermédiaire de matières protéiques végétales (MPV). Les MPV sont des fractions enrichies en protéines issues du fractionnement de grains (céréales), graines (légumineuses, oléagineux), feuilles (luzerne) ou tubercules (pomme de terre). En raison de leurs propriétés fonctionnelles et/ou nutritionnelles, l’utilisation des MPV augmente dans les produits transformés et préparations culinaires.

En réponse à cette demande accrue, c’est à l’échelle mondiale que le marché des protéines végétales ne cesse de se développer affichant une progression de 40% en l’espace de

 


La filière céréales bio, à l’équilibre, à condition de privilégier l’origine France

Céréales bio

 

D’après l’Agence Bio, la filière Grandes Cultures compte, fin 2018, plus de 500 000 hectares engagés en bio dont 38% encore en conversion. En 2018, les surfaces en 1ère année de conversion (C1) représentent 110 000 hectares ; volume qui pourra être collecté en bio en 2020/21.

Ces dernières années, cette filière est particulièrement en croissance tant d’un point de vue de l’offre – les surfaces engagées en bio ont plus que doublé en cinq ans – que du point de vue de la demande. La France a longtemps importé des céréales biologiques, notamment du blé meunier, pour répondre à la demande des transformateurs et du marché. Aujourd’hui, et notamment cette année, où la récolte est bonne, l’autonomie est atteinte sur la plupart des cultures. L’équilibre en blé meunier est quasiment atteint ou devrait l’être l’année prochaine. Le nouveau défi de la filière est de maintenir cet équilibre en favorisant l’origine France pour les transformateurs qui travaillent encore avec du blé importé et en continuant à dynamiser le marché. L’importation est encore nécessaire pour certaines cultures spécifiques – blé tendre à fort taux de protéines, blé dur, riz – dont les filières ne sont pas encore structurées pour répondre au marché.

 

La filière céréales bio en France : un assolement diversifié et des disparités nord – sud

En 2018[1], les céréales représentaient près de 80 % des volumes de grandes cultures collectés. Il s’agissait en majorité du blé tendre (36 % des volumes de céréales collectés), suivi du maïs (25 %), du triticale (15 %) et de l’orge (9 %). D’autres céréales secondaires étaient également collectées (avoine, épeautre, seigle, blé dur…), mais représentaient de petits volumes : moins de 10 000 tonnes collectées pour chacune d’entre elles, excepté

 

 


A partir de l’ACV, BJORG, BONNETERRE ET COMPAGNIE structure sa démarche d’éco-conception

ACV

 

  • Effectif : 480 personnes
  • Chiffre d’affaires 2018 : 372 M€ dont 78% issus de l’agriculture biologique.
  • Groupe : Wessanen (NL)

Parmi les entreprises pionnières du secteur de la bio, Bjorg, Bonneterre et Compagnie produit et commercialise sous diverses marques telles que Bjorg, Bonneterre, Alter Eco ou Clipper une large gamme de produits alimentaires.

Bjorg, Bonneterre et Compagnie est labellisée BioEntrepriseDurable® (label RSE indépendant portée par le Synabio) depuis 2015. Cette même année, une stratégie RSE avec des projets structurants a été initiée, sa démarche concernant l’ACV a, quant à elle, démarré courant 2018. Elle fait suite à un bilan carbone effectué chaque année depuis 2013 et des objectifs de réduction de CO2 définis en 2018.

Pour réduire ses émissions de CO2, l’entreprise a décidé de mener des ACV, c’est-à-dire de regarder à toutes les étapes du cycle de vie des produits les leviers de réduction du CO2 ne mettant pas en péril les autres paramètres environnementaux (consommation d’eau et eutrophisation des océans).

 

ACV

Cinq questions à Marie-Clémence BRUNO, Chef de projet RSE

 

 

ACV : par quoi commencer ? Comment se lancer ?

Le point de départ est d’en parler en interne. Il s’agit avant tout de : sensibiliser les divers services, vulgariser la démarche et la mettre à la portée des équipes. Une ACV doit être portée par tous les acteurs. Cette phase d’appropriation est cruciale : elle permet notamment de clarifier le rôle de chacun ainsi que les livrables attendus. Dans cette optique, nous avons organisé plusieurs ateliers pour embarquer toute l’équipe.

Le 2ème point consiste à identifier les produits stratégiques allant faire l’objet d’une ACV c’est-à-dire pour Bjorg, Bonneterre et Cie ceux qui enregistrent le plus gros volume de vente (pour avoir un impact plus important) et ceux dont l’impact en CO2 est le plus important.

Ensuite vient

 

 


ACV : cas pratiques dans le monde de la transformation bio

ACV

 

Dans un premier volet relatif à l’analyse de cycle de vie dans le secteur bio, nous avons défini les grands concepts, fait le point sur l’état de l’art en matière de recherche sur ce sujet et relevé quelques enjeux et défis d’application de cet outil dans le secteur du bio.

Dans ce second volet, nous nous attacherons à vous présenter des cas d’entreprises françaises engagées dans une démarche holistique visant à la réduction de leur impact environnemental grâce aux outils de l’ACV. Ces cas méritent d’être mentionnés ne serait-ce que par leur caractère précurseur dans ce domaine d’activité.

Ils concernent des filières diverses (plantes aromatiques en pot, produits d’épicerie, compléments alimentaires, etc…), ainsi que des démarches portant sur certains maillons en particulier : l’emballage et le transport.

Ils visent à donner un retour d’expérience d’acteurs privés sur ce sujet, somme toute récent.

 

BIOPLANTS France : l’ACV au service de l’éco-conception du pot à la plante

La société s’est lancée en premier lieu dans l’écoconception de ses pots et de ses emballages à partir de 2005. 100% des pots sont maintenant certifiés OK Compost et Ok Biobased selon la norme EN-13432. Elle continuera sur la partie production. A noter que le fait de produire en vase-clos présente à l’évidence un avantage au niveau du bilan et de l’impact environnemental par rapport à une culture plein-champ.

Lire le témoignage d’Angel Rodriguez, Directeur Général de Bioplants France SA

 

 

LA VIE CLAIRE s’investit dans une démarche d’amélioration par l’ACV

ACVLa Vie Claire constitue aujourd’hui la 2ème enseigne (après Biocoop) de la distribution spécialisée de produits biologiques.

La Vie Claire est engagée dans une démarche d’écoconception depuis une dizaine d’années pour ses produits sous sa propre marque, en s’attaquant aux emballages en premier lieu. Mais la société a très vite pris conscience que c’était un sujet qui allait au-delà de l’emballage et qui devait prendre en compte l’ensemble du cycle de vie du produit.

Lire le témoignage d’Anne-Catherine WIRTH, chargée de mission RSE, LA VIE CLAIRE.

 

 

LÉA NATURE utilise l’ACV pour minimiser son impact environnemental

ACVFabricant français de produits bio et naturels en alimentation, santé, cosmétique et soin de la maison, depuis plus de 25 ans.

Une équipe de 20 personnes en Innovation, Recherche et Développement en alimentation, santé et diététique travaille au quotidien à l’amélioration des produits et de leurs emballages. Pour les emballages, l’objectif de LÉA NATURE est de limiter la production de déchets, d’optimiser leur recyclage et de réduire les plastiques d’origine fossile. Aujourd’hui, 64% des emballages alimentaires sont recyclables, et 21% du plastique a été supprimé ou remplacé par des matériaux plus vertueux (PET recyclé ou PE végétal issu de canne à sucre non OGM). Pour les emballages carton, les étuis sont constitués à 80% de fibres recyclées ou issus de forêts gérées durablement. LÉA NATURE est membre du projet européen MyPack dont le but est de parvenir à une approche globale du cycle de vie de l’emballage, d’origine non fossile et non OGM, jusqu’à une fin de vie a minima recyclable, voire biodégradable, ou mieux encore compostable chez le consommateur.

Lire le témoignage de Luc Gauduchon, Directeur Innovation Technologique Alimentaire de LEA NATURE

 

 

A partir de l’ACV, BJORG, BONNETERRE ET COMPAGNIE structure sa démarche d’éco-conception

ACVParmi les entreprises pionnières du secteur de la bio, Bjorg, Bonneterre et Compagnie produit et commercialise sous diverses marques telles que Bjorg, Bonneterre, Alter Eco ou Clipper une large gamme de produits alimentaires.

Bjorg, Bonneterre et Compagnie est labellisée BioEntrepriseDurable® (label RSE indépendant portée par le Synabio) depuis 2015. Cette même année, une stratégie RSE avec des projets structurants a été initiée, sa démarche concernant l’ACV a, quant à elle, démarré courant 2018. Elle fait suite à un bilan carbone effectué chaque année depuis 2013 et des objectifs de réduction de CO2 définis en 2018.

Pour réduire ses émissions de CO2, l’entreprise a décidé de mener des ACV, c’est-à-dire de regarder à toutes les étapes du cycle de vie des produits les leviers de réduction du CO2 ne mettant pas en péril les autres paramètres environnementaux (consommation d’eau et eutrophisation des océans).

Lire le témoignage de Marie-Clémence Bruno, Chef de Projet RSE de Bjorg, Bonneterre et Compagnie

 

 


Filière baobab, émergence timide entre alimentaire et cosmétique

filière baobab

 

Qualifié d’« arbre magique », « arbre de vie » ou « arbre pharmacien », le baobab n’est commercialisé que récemment dans les pays occidentaux. Il trouve des applications dans le secteur alimentaire et dans celui de la cosmétique. Du fait de ses diverses propriétés nutritionnelles, il est positionné d’un point de vue marketing en tant que super fruit et n’a rien à envier aux ingrédients amazoniens mais il reste globalement encore peu connu. Point sur la filière baobab.

Article issu de la conférence « Filières internationales : enjeux et débouchés pour le baobab » présentée par Bettina Balmer, Directrice AKA ZEBRA et Hervé Mücke, Directeur des achats GROUPE EMILE lors du Forum des Ingrédients Biologiques au Salon Natexpo 2019. Voir la vidéo (réservé aux abonnés).

 

Botanique et biodiversité

Profondément ancré en Afrique sub-saharienne, le baobab (famille des Bombacaceae) se décline selon 8 espèces dont 7 endémiques à Madagascar. Seule l’une d’entre elles a migré sur le continent africain, l’Adansonia digitata, et se retrouve actuellement dans 31 pays. C’est elle qui est exploitée et autorisée pour la consommation alimentaire en Europe. La 8ème espèce est australienne, localisée dans le Nord-Ouest du pays.

Espèces de baobab et localisation[1]

Zone Espèces
Madagascar Adansonia digitata
Adansonia grandidieri
Adansonia madagascariensis
Adansonia perrieri
Adansonia rubrostipa
Adansonia suarezensis
Adansonia za
Mayotte Adansonia digitata, Adansonia madagascariensis
Afrique sub-saharienne et La Réunion Adansonia digitata
Australie Adansonia gregorii ou gibbosa

 

 

Hélas, 6 des 7 espèces endémiques de Madagascar sont inscrites sur la liste rouge de l’IUCN : parallèlement au changement climatique (sécheresse intense), le baobab subit les pressions humaines sur les paysages, la densité trop importante en gibier et en bétail dans certaines zones ainsi que la récolte trop importante des feuilles. Pour contrer ces effets néfastes, des programmes de protection et de replantation ont été mis en place, notamment par ceux qui exploitent le baobab à des fins commerciales hors Afrique.

 

Les divers débouchés du baobab

Tout est utilisé par les populations locales : racine, tronc, feuilles, pulpe et graines, voire même le pollen et la sève. En matière de commerce, diverses parties du baobab font l’objet de valorisation pour obtenir les produits suivants :

  • Poudre de pulpe de fruit déshydratée
  • Graine : de faibles volumes sont exportés en Europe pour y être pressés
  • Huile de graine


Céréales et graines germées : Une plus-value nutritionnelle et pour la santé ?

graines et céréales germées

 

Les graines germées et produits dérivés bénéficient d’une image positive auprès du consommateur évoquant naturalité, bien-être, boost nutritionnel et santé. L’alimentation vivante par excellence !
La germination engendre de nombreuses modifications biochimiques au sein de la graine pour permettre son développement en jeune pousse. Mais quelles sont-elles exactement et engendrent-elles vraiment une plus-value nutritionnelle et un bénéfice pour la santé ? Faisons le point concernant les données scientifiques à disposition à ce jour, à partir d’une revue de la littérature récemment publiée (Lemmens et al, 2019).
Dans le cadre du salon Natexpo et du Forum des Ingrédients Biologiques organisé par Ingrébio, une conférence sera présentée par Céline Gryson, co-gérante de la société NutriFizz Dimanche 20 octobre à 15h sur le sujet.

La germination : de quoi parle-t-on ?

Germination et graines germées

Il n’existe pas à ce jour de définition mondialement reconnue de la germination.
Du point de vue physiologique de la plante, la germination d’une graine débute avec l’absorption d’eau et se termine avec l’apparition du radicule (Nonogaki, Bassel et Bewley, 2010). Le grain germé désigne donc généralement une graine avec un radicule visible.

Le processus de germination peut être décomposé en différentes étapes :

1 – Pré-germination = Trempage pour hydrater et « activer » la graine
2 – Germination = Sortie du radicule
3 – Post-germination = Utilisation des réserves de la graine pour le développement de la plante

 

                                                                                           

 

Que dit la règlementation et les codes des usages

Selon le Codex Alimentarius (1978, annexe IV), un grain germé est un grain qui a été germé ou dans lequel le processus de germination est visible dans l’embryon. Cependant, il ne précise pas quelles modifications doivent être visibles dans l’embryon pour l’appeler « germé ».
Au niveau de la règlementation européenne, le règlement n°1272/2009 précise que le « l’embryon a subi des modifications clairement visibles qui permettent de distinguer facilement le grain germé du grain normal ».
Le règlement n°208/2013 détaille quant à lui les normes d’hygiène et sécurité applicables à la production des germes.

Une image positive auprès des consommateurs

Globalement, la germination est perçue très positivement par les consommateurs. Les produits germés sont décrits comme « naturels », « plus sains », « plus nutritifs » et avec un « meilleur goût » (Mattucci, 2015).

Les céréales germées sont également associées aux céréales complètes ou grains entiers qui présentent un meilleur profil nutritionnel/santé (Grains & Legumes Nutrition Council, 2018 ; Old Whole Grain Council, 2018).

 

Intérêt nutritionnel lié à la germination

Impact de la germination sur la teneur en amidon

La germination initie la synthèse d’enzymes dégradant l’amidon, telles que l’?-amylase et l’?-glucosidase.
La teneur totale en amidon diminue

 


LÉA NATURE utilise l’ACV pour minimiser son impact environnemental

ACV

 

Fabricant français de produits bio et naturels en alimentation, santé, cosmétique et soin de la maison, LÉA NATURE œuvre depuis plus de 25 ans.

  • Date de création : 1993
  • Chiffre d’affaires 2018 : 310,5 M€
  • 15 marques disponibles de produits bio et naturels : produits alimentaires et compléments, cosmétique, produits d’entretien pour la maison, soit plus de 1500 références.
  • 65% des produits sont fabriqués en France et 77% sont bio
  • 800 collaborateurs

Une équipe de 20 personnes en Innovation, Recherche et Développement en alimentation, santé et diététique travaille au quotidien à l’amélioration des produits et de leurs emballages. Pour les emballages, l’objectif de LÉA NATURE est de limiter la production de déchets, d’optimiser leur recyclage et de réduire les plastiques d’origine fossile. Aujourd’hui, 64% des emballages alimentaires sont recyclables, et 21% du plastique a été supprimé ou remplacé par des matériaux plus vertueux (PET recyclé ou PE végétal issu de canne à sucre non OGM). Pour les emballages carton, les étuis sont constitués à 80% de fibres recyclées ou issus de forêts gérées durablement. LÉA NATURE est membre du projet européen MyPack dont le but est de parvenir à une approche globale du cycle de vie de l’emballage, d’origine non fossile et non OGM, jusqu’à une fin de vie a minima recyclable, voire biodégradable, ou mieux encore compostable chez le consommateur.

 

ACV

Cinq questions à Luc Gauduchon, Directeur Innovation Technologique Alimentaire de LEA NATURE

 

 

ACV : par quoi commencer ? Comment se lancer??

L’Analyse de Cycle de Vie est une démarche scientifique normée qui évalue l’impact global d’un produit sur l’environnement via une approche multicritères très encadrée. S’il est tentant de réaliser une ACV pour communiquer auprès des consommateurs, l’objectif est avant tout de mieux connaître nos produits et de réduire leur impact environnemental.

Avant de se lancer, il faut bien cadrer le besoin?:

  • ACV simplifiées («?screening LCA?» en anglais), ou ACV complète??

L’ACV simplifiée permet de comparer beaucoup de produits entre eux en utilisant des données générales issues de bases de données existantes, en s’intéressant avant tout aux structures et matériaux d’emballage, poids et recettes. A l’opposée, l’ACV complète va très en profondeur sur tous les composants et process de fabrication. Elle donne des données robustes et «?absolues?», pas seulement des comparaisons entre produits. Il va sans dire que le temps à passer pour recueillir et formaliser les données-sources, et le coût de prestation pour réaliser les ACV, est sans commune mesure entre les deux approches?!

  • En interne ou en externe?? Quel outil et quel prestataire??

Il est possible de réaliser des ACV en interne, mais à condition d’acquérir un outil et de former au moins une personne. Cela peut s’avérer intéressant si l’objectif est d’intégrer la démarche d’ACV en routine dans les développements. Cette solution requière beaucoup de temps et de compétences en interne, et ne permet pas de communiquer sur les résultats s’ils sont comparatifs.

Le recours à un prestataire externe est plus simple à mettre en place, il donnera davantage de crédibilité et d’objectivité à la démarche, et permettra de bénéficier constamment des outils, bases de données et normes les plus récentes. Dans le cadre d’une ACV complète, même réalisée par un prestataire externe, il est important de bien connaitre le produit ainsi que toutes les étapes depuis la récolte jusqu’à la distribution, et le temps à consacrer en interne reste important.

  • Avec ou sans revue critique??

La revue critique par un tiers expert est une option qui permet ensuite de communiquer en externe sur les résultats de l’ACV – et notamment de valoriser les produits les plus vertueux et/ou les progrès accomplis. Cette option est coûteuse mais elle est la seule à garantir une totale objectivité et exhaustivité de la démarche.

Sur la base de mon expérience, je conseille de commencer par une ACV complète avec un prestataire externe, sur un produit-phare fabriqué en interne, où toutes les informations seront quérables et où des leviers d’amélioration existent. Cette démarche

 

 


Le lait biologique rentre dans une nouvelle ère : point filière

Lait biologique

 

Une conférence sur les perspectives de développement de la filière laitière bio a été organisée par Initiative Bio Bretagne (IBB) et Interbio Pays de la Loire, le 10 septembre dernier au salon agricole Space. Cette conférence qui rassemblait plusieurs acteurs de la filière bio, dont l’Agence Bio, IBB, le CNIEL et IDELE ainsi que de grands groupes laitiers comme Biolait, Sill, Agrial et Les Près Rient Bio. L’organisation de cet événement est l’occasion de faire un point sur la filière lait biologique en France.

Pour la collecte de lait bio, l’année 2018 a été une année exceptionnelle, avec une augmentation de 33% soit 200 millions de litres lait. Selon l’IDELE, il faut remonter à 2012 pour retrouver une augmentation de la production aussi significative (+37%). Ces deux augmentations qui sont les plus importantes depuis 2001, date du début des relevés économiques de la filière du lait bio, s’expliquent grâce aux vagues de conversions en 2009 et 2010 dues à la crise du lait en 2009 et à celle de 2015 dont le lait se retrouve dans les collectes de 2017 et 2018.

Cette dynamique n’est pas près de s’arrêter là, car les projections pour 2019 prévoient une augmentation de la collecte de 15%. La production de lait bio dépassera d’ailleurs le milliard de litre à l’horizon de 2020. La région Grand Ouest représente plus de 50% de la production de lait biologique en France[1].

Le lait bio a le vent en poupe, mais est-on à l’abri de pénuries comme en 2016 pour le beurre ? Comment se portent les produits laitiers sur le marché français ?

 

Les produits laitiers dans la dynamique du bio

 

Lait biologiqueLe chiffre d’affaires du bio ne cesse de croître chaque année. Il a augmenté de +16% en 2018 et atteindra selon les prévisions plus de 10 milliards d’euros en 2019. La part des produits laitiers bio représente 17% des achats de produits bio pour un ménage en 2018 juste derrière les fruits et légumes frais (19%). Mais c’est surtout l’évolution des achats des ménages qui montre

Auteur : Matthieu Euzen

 

 


BIOPLANTS France : l’ACV au service de l’éco-conception du pot à la plante

 

  • Producteur d’herbes aromatiques fraîches, en pot, sous marque ‘Tout frais, tout bio’
  • Filiale du groupe suisse Max Schwartz AG[1]
  • Effectif : 16 personnes
  • Chiffre d’affaires : 2,5 M€
  • Date de création : 1/10/2010

 

La société BIOPLANTS France s’est lancée en premier lieu dans l’écoconception de ses pots et de ses emballages à partir de 2005. 100% des pots sont maintenant certifiés OK Compost et Ok Biobased selon la norme EN-13432. Elle continuera sur la partie production. A noter que le fait de produire en vase-clos présente à l’évidence un avantage au niveau du bilan et de l’impact environnemental par rapport à une culture plein-champ.

 

 

ACV
 

Cinq questions à Angel Rodriguez, Directeur Général de Bioplants France SA

 

Par quoi avez-vous commencé avec l’ACV ?

Faire la démarche de mesurer notre impact environnemental va bien au-delà de la simple auto-évaluation. L’ACV peut être conduite à partir de l’élément clé et différenciant d’un nouveau développement ‘produit’.

Dans le cas de la démarche propre à BIOPLANTS d’éco-concevoir nos produits, nous avons d’abord cherché à remplacer les plastiques issus du pétrole de nos pots horticoles par une matière première que nous voulions biosourcée et renouvelable. C’est donc par la R&D Produit que nous avons initié notre démarche. Car il a fallu évaluer les matériaux proposés avant de se lancer dans le prototypage puis la production industrielle de pots à base de matières premières clairement identifiées, testées et challengées quant à leur empreinte carbone prévisible. Ensuite, une fois levés les contraintes de la transformation, nous avons observé les résultats et confirmé notre postulat par une Analyse de Cycle de Vie des pots horticoles obtenus.

Avec ces pots, nous avons apporté un nouvel élément tangible à notre production bio d’herbes aromatiques : non seulement nous produisons des produits alimentaires frais, bio et sécurisés mais nous avons veillé à mesurer et à minimiser notre impact sur le réchauffement climatique en remplaçant le polystyrène et le polypropylène par une matière biosourcée et renouvelable. L’ACV en était la preuve irréfutable qui posait les fondations de notre démarche éco-conceptuelle dans nos filières de production.
 

Quelles sont les principales difficultés rencontrées ou pressenties ?

Nous connaissons tous les difficultés liées aux fonctions de R&D. L’écoconception en amène une nouvelle : sourcer des produits à faible impact environnemental. Et les outils d’évaluations ne sont pas si nombreux car les bases de données sont encore en construction. Par exemple, il n’existait pas encore en 2004-2005, dates à laquelle j’ai entamé mes recherches, de bases de données fiables sur la consommation d’énergie pour la transformation de biopolymères sur les chaines de transformation de l’industrie du plastique.

Ensuite, la transparence totale étant nécessaire de la part des opérateurs tout au long de la chaine, il faut avoir établi une relation de confiance avec tous les partenaires pour

 


LA VIE CLAIRE s’investit dans une démarche d’amélioration par l’ACV

Magasin Bio spécialisé

 

  • Chiffre d’affaires 2018 : 300 M€ pour l’ensemble du réseau
  • 355 points de vente dont 115 en propre
  • 980 collaborateurs
  • 1900 produits en marque propre sur un total de 6000 références.

La Vie Claire constitue aujourd’hui la 2ème enseigne (après Biocoop) de la distribution spécialisée de produits biologiques.

La Vie Claire est engagée dans une démarche d’écoconception depuis une dizaine d’années pour ses produits sous sa propre marque, en s’attaquant aux emballages en premier lieu. Mais la société a très vite pris conscience que c’était un sujet qui allait au-delà de l’emballage et qui devait prendre en compte l’ensemble du cycle de vie du produit.

 

 

ACV

Cinq questions à Anne-Catherine WIRTH, chargée de mission RSE, LA VIE CLAIRE.

 

 

La Vie Claire est singulière. Entreprise française de distribution spécialisée dans la vente de produits biologiques, elle a été inspirée par Henri-Charles Geffroy, un homme visionnaire et humaniste qui souhaitait faire partager sa conception d’une alimentation naturelle, simple et d’une vie saine.

70 ans après ses premières prises de parole, nous ne nous sommes jamais sentis aussi proches des convictions de notre fondateur. Plus que jamais, nous avons à cœur de défendre les valeurs de la Bio, de transmettre et partager une autre façon de se nourrir en adoptant un comportement écologiquement responsable.’

 

Comment vous êtes-vous lancé dans l’ACV ?

Les principales étapes de la démarche que nous avons suivie sont les suivantes :

  1. Cadrer la démarche : Identifier les enjeux pour l’entreprise pour choisir le produit pilote
  2. Réaliser une évaluation environnementale d’une situation de référence
  3. Rechercher des pistes d’écoconception en faisant appel à la créativité des équipes et en impliquant les partenaires et fournisseurs
  4. Prendre en compte les critères tels que les attentes des clients, la faisabilité et les coûts, l’environnement pour l’aide à la décision
  5. Réaliser une évaluation environnementale comparative
  6. Communiquer et informer toutes les parties prenantes de la démarche et des résultats

 

Quelles sont les principaux défis auxquels vous vous êtes heurtés ?

L’écoconception est un vaste chantier qui consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit et lors de toutes les étapes de son cycle de vie. Il n’y a pas de « juste choix » et il s’agira de faire des compromis entre les attentes et l’environnement tout en

 

 


Le DHA : Un acide gras essentiel trop peu connu et consommé

DHA

 

Le DHA appartient aux acides gras polyinsaturés de la famille des oméga 3. Malgré un nom scientifique difficile à prononcer (acide docosahexaénoïque), de nombreux bénéfices santé lui sont pourtant associés. Trop peu consommé au sein de la population française, le DHA mérite d’être mieux connu des professionnels agroalimentaires et du consommateur. L’offre disponible en ingrédients et denrées alimentaires vecteurs de DHA est encore très limitée, et encore plus en bio.

 

Le DHA : un acide gras indispensable

Classification

Le DHA ou acide docosahexaénoïque appartient à la famille des matières grasses et plus spécifiquement, aux acides gras.
Le DHA appartient à la large classe des acides gras polyinsaturés et plus spécifiquement, de type oméga 3 (avec une 1ère double liaison en position 3 à partir du groupement méthyle).

Figure 1 : Conversion des acides gras de type oméga 6 et oméga 3

 

Une nouvelle classification des acides gras, basée sur leur caractère indispensable ou non a été proposée par l’ANSES en 2011. Il s’agit en effet de différencier les matières grasses qui doivent être apportées par l’alimentation pour couvrir les besoins des individus (dites indispensables) de celles qui ne le sont pas.
Le DHA est dit indispensable (au même titre que l’acide linoléique (LA) ou l’acide alpha-linolénique (ALA), son précurseur) car 1/ rigoureusement requis pour assurer la croissance normale et les fonctions physiologiques des cellules de l’organisme et 2/ non synthétisables par l’Homme ou en quantité insuffisante dans le cas du DHA. Certains acides gras sont également appelés « conditionnellement indispensables », car requis si leurs précurseurs sont absents ce qui est le cas de l‘acide arachidonique (AA) et de l‘acide eicosapentaénoïque (EPA). L’ensemble des acides gras indispensables et conditionnellement indispensables constituent les acides gras « essentiels »[1].

 

Origine et biodisponibilité

Les principales sources de DHA sont d’origine marine issus de poissons, de crustacés (notamment le krill), de microalgues, de bactéries et de leurs dérivés (huiles). Le DHA est également présent dans

 

 


Pectine biologique : l’impossible défi ?

Pectine

 

Dans un climat de suspicion générale autour des additifs, la pectine tire son épingle du jeu en bénéficiant d’une relativement bonne perception par les consommateurs. Dans un récent communiqué de presse[1], Yann Brégeon, responsable technique et développement chez Arlès Agroalimentaire parle d’un véritable engouement pour les pectines en agroalimentaire. Il l’explique par l’usage ancestral et traditionnel des pectines – ou des fruits riches en pectines – bien connu des consommateurs.

Selon les dernières évaluations du marché global[2], la demande en pectines serait en croissance, notamment pour les secteurs de la boulangerie (fourrages), des confitures et gelées, des confiseries, des boissons mais aussi des compléments alimentaires. Et l’explosion du marché bio n’y serait pas pour rien, puisque pour substituer certains ingrédients ou additifs dans le but de développer des produits bio – ou clean label -, la pectine est encore une alternative possible.

En 2014, les experts EGTOP[3] lui reconnaissaient même une certaine valeur environnementale par rapport à d’autres hydrocolloïdes du fait de leur obtention à partir de co-produits de l’agroalimentaire. Ils encourageaient donc déjà le secteur bio à développer des filières pour la production de pectines à partir de cultures de pommes ou d’agrumes biologiques.

Et pourtant, la pectine biologique n’existe toujours pas aujourd’hui… Comment expliquer ce paradoxe ?

 

Les pectines : un marché en croissance pour l’additif clean label

D’après Pagliaro et al.[4], la production globale de pectine était de 60000 tonnes en 2016, essentiellement issue d’agrumes (85%) et de pommes (14%). L’un des principaux acteurs,

 


Analyse du cycle de vie dans le secteur bio : où en est-on ?

Agriculture bio

 

D’aucuns s’accordent aujourd’hui pour affirmer que l’analyse du cycle de vie (ACV) est devenue l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux. Néanmoins, les ingrédients alimentaires bio issus de systèmes de production agricole extensifs montrent souvent une ‘éco-efficacité’ moindre sur des enjeux quantifiables comparativement à des systèmes plus intensifs (conventionnels ou bio d’ailleurs aussi). Se pose alors la question de la pertinence des seuls indicateurs de l’ACV pour juger de l’éco-efficacité et de la durabilité environnementale des itinéraires techniques en agriculture biologique.

Rappel : ACV, késaco ? [1]

L’ACV est une méthode normalisée permettant de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l’environnement. Elle recense et quantifie, tout au long de la vie des produits, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines. Elle en évalue les impacts potentiels puis interprète les résultats obtenus en fonction de ses objectifs initiaux. Sa robustesse est fondée sur une double approche :

1) Cycle de vie : qu’il s’agisse d’un bien, d’un service, voire d’un procédé, toutes les étapes du cycle de vie d’un produit sont prises en compte pour l’inventaire des flux, du « berceau à la tombe » : extraction des matières premières énergétiques et non énergétiques nécessaires à la fabrication du produit, distribution, utilisation, collecte et élimination vers les filières de fin de vie ainsi que toutes les phases de transport.

2) Approche multicritère : Une ACV se fonde sur plusieurs critères d’analyse des flux entrants et sortants. On appelle « flux » tout ce qui entre dans la fabrication du produit et tout ce qui sort en matière de pollution. Parmi les flux entrants, on trouve, par exemple, ceux des matières et de l’énergie : ressources en fer, eau, pétrole, gaz. Quant aux flux sortants, ils peuvent correspondre aux déchets, émissions gazeuses, liquide rejeté, etc.

La collecte des informations relatives aux flux est une étape importante de l’ACV. Ils sont quantifiés à chaque étape du cycle et correspondent à des indicateurs d’impacts potentiels sur l’environnement. La complexité des phénomènes en jeu et de leurs interactions est une source d’incertitude sur la valeur réelle des impacts, c’est pourquoi on les qualifie de « potentiels ».

L’analyse du cycle de vie est un outil d’aide à la décision. Ces résultats peuvent être utilisés pour des besoins d’éco-conception, d’affichage environnemental ou encore d’aide à la décision en matière d’option stratégique de production et de distribution. Au niveau industriel, elle permet notamment d’orienter ses choix de conception et d’amélioration de produits ainsi que ses choix de procédés.

La normalisation internationale ISO (14040 à 14043), développée à partir de 1994, a fixé les bases méthodologiques et déontologiques de ce type d’évaluation, favorisant une harmonisation de la méthodologie employée, davantage de robustesse et de fiabilité des résultats et une communication plus formalisée (exigence d’une revue critique pour les ACV comparatives). D’après la norme ISO 14040, l’ACV est une « compilation et évaluation des intrants, des extrants et des impacts environnementaux potentiels d’un système de produits au cours de son cycle de vie ».

Une analyse comparative

L’évaluation environnementale est fréquemment utilisée de manière comparative : comparer deux options techniques pour un concepteur ou comparer deux produits pour un acheteur. La force de l’ACV est de restituer la complexité de l’environnement et d’éviter des choix qui auraient pour conséquence de dégrader des milieux qui n’avaient pas été considérés, ou de déplacer les impacts d’une étape du cycle de vie à une autre. L’ACV rend compte de transferts de pollution potentiels dans la comparaison de deux scénarios alternatifs. Dans le cas de l’agriculture, la comparaison pourra porter pour un même produit sur les pratiques culturales : bio versus conventionnel par exemple.

Éviter le risque de transfert d’impact

L’intérêt de l’ACV est d’évaluer plusieurs natures d’impacts environnementaux et toutes les étapes du cycle de vie. Lors d’une comparaison, elle pourra montrer qu’un produit a moins d’impact qu’un autre à l’aune d’un critère (les émissions de gaz à effet de serre, par exemple), mais en a davantage sur un autre critère (l’acidification de l’air, par exemple)… L’ACV peut aussi souligner qu’un gain à une étape de cycle de vie peut avoir des conséquences dégradant une autre étape.

Les résultats d’ACV reflètent la complexité des systèmes étudiés : ils permettent d’en identifier les points forts et les points faibles, mais difficilement d’en proposer une hiérarchisation absolue en termes de qualité écologique. C’est en ce sens que l’ACV ne doit être considérée que comme un outil d’aide à la décision.

 

ACV et IAA bio

Un rapide tour d’horizon en France du secteur de la transformation alimentaire bio mène au constat suivant :