Adapter sa gamme de produits bio pour livrer la restauration collective

restauration collective

 

Évolution des comportements et des attentes, réglementation ambitieuse, changement des pratiques et formation des personnels,… autant de facteurs qui devraient favoriser l’introduction de produits biologiques dans les circuits de restauration collective. Comment appréhender dès aujourd’hui le circuit de distribution de la restauration collective (RC) et quels sont les produits demandés ?

Un contexte qui favorise l’approvisionnement en produits bio et durables en restauration collective

De nombreux fournisseurs n’approvisionnent pas la restauration collective car c’est un secteur réputé complexe et concurrentiel : volumes importants, prix peu attractifs, logistique parfois complexe et souvent, des commandes encadrées par le code des marchés publics. Des grossistes spécialisés, d’envergure nationale, voire internationale, raflent beaucoup d’appels d’offre, offrant au secteur de la RC et à leurs convives une nourriture, le plus souvent, industrielle.

Même si les achats en produits bio ne représentent que 3 % des achats totaux, dans ce secteur comme partout ailleurs, les consciences changent et les comportements évoluent. D’après l’Agence bio, en 2018, 339 millions d’euros HT de produits bio ont été achetés par la restauration collective à caractère social, qui affiche un dynamisme record cette année (+28%). Depuis près de 10 ans, des restaurants collectifs introduisent des produits bio dans leur menu et s’approvisionnent localement. Parfois, cela nécessite de gros changements dans leur organisation ou dans l’attribution de leur budget.

La réglementation évolue aussi pour laisser plus de place à une alimentation de qualité et faire vivre les territoires. Lors de la rédaction d’appel d’offre, le donneur d’ordre a la possibilité de donner du poids à des critères autres que le prix ; il peut, par exemple, demander des produits uniquement bio ou faire en sorte de favoriser les entreprises ou producteurs locaux.

La loi Egalim pour « l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable » adoptée le 2 octobre 2018 par l’Assemblée nationale devrait booster la demande sur le marché de la restauration collective (RC). Au plus tard au 1er janvier 2022, les repas servis dans les restaurants collectifs publics devront introduire au moins 50% de produits issus d’une agriculture « durable » dont au moins 20% de produits issus de l’agriculture biologique ou en conversion.

Les services de restauration scolaire et universitaire, les établissements d’accueil des enfants de moins de six ans, les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux ainsi que les établissements pénitentiaires sont concernés.

Quels produits pour quels restaurants ?

Il existe une grande diversité de sites de restauration et approvisionner un hôpital public nécessitera une organisation différente de celle qu’il faudra mettre en place pour livrer un restaurant d’entreprise ou encore les écoles maternelles d’une commune. La concertation et le dialogue entre sites de restauration et fournisseurs sont des facteurs indispensables pour faire coïncider l’offre en produits alimentaires bio et locale avec la demande. Connaître les contraintes des sites de restauration permettra d’adapter son offre et son organisation en fonction.

Source : Guide pratique pour une restauration collective bio et locale, D. Ducoeurjoly, C. Dupetit

Composer un menu avec des produits de qualité, venant de fournisseurs locaux, en satisfaisant l’appétit de 20 à 10 000 convives selon les sites de restauration, en prenant en compte le code des marchés publics et ce avec des contraintes budgétaires très fortes, est un casse-tête qui relève parfois de l’héroïsme. Or les produits bio sont souvent

La suite de cet article est réservée aux abonnés.

Cet article d’Ingrébio vous intéresse ?

Ingrébio vous permet d’acheter des articles à l’unité pour vous aider dans votre veille !

S’ABONNER

INGREBIO MAG banner
Tous les contenus en illimité
à partir de 17€/mois

 

 


Pêche et aquaculture durable, où en est-on ?

Pêche en mer

 

Dans les années 90, les stocks de poissons de morue de Terre-Neuve s’effondrent. C’est le début d’une prise de conscience des effets néfastes de la pêche industrielle tant sur la destruction des écosystèmes marins que sur la sécurité alimentaire des populations. Aujourd’hui, d’après la FAO, 31% des stocks halieutiques mondiaux sont surexploités, et en Méditerranée ce chiffre grimpe à 93%. Les activités de pêche illégale et non réglementée contribueraient pleinement à ce phénomène mais également les techniques de pêches industrielles. L’aquaculture durable devient une priorité suite aux rapports alarmants de la FAO et de WWF.

Informés par les ONGs et les experts scientifiques sur la nécessité de pérenniser les ressources halieutiques, les consommateurs sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à se tourner vers des produits issus de la pêche durable et de l’aquaculture biologique.

Entre labels et certification bio, où en est-on aujourd’hui pour un approvisionnement en produits de la mer ?

 

Pêche et aquaculture durable : une prise de conscience des consommateurs français

La production de poisson au niveau mondial

D’après la FAO, en 2016, la production mondiale représente 171 millions de tonnes environ, le secteur de l’aquaculture comptant pour 47% de ce chiffre. La Chine et la Norvège étant les premiers pays exportateurs. Dans l’Union européenne, les principaux pays producteurs sont l’Espagne, le Royaume-Uni, le Danemark et la France.

Les français, de grands consommateurs de poisson

Graphique conso poissonLes français consomment en moyenne 34 kg[1] de poissons et crustacés par an contre une moyenne de 20,5 kg dans le monde. Leurs mets préférés sont les poissons de pêche (58%), thon, cabillaud, lieu principalement et les coquillages et crustacés d’élevage (21%), surtout des moules et des huîtres.

En France, les volumes de captures (pêche) et de ce qui est produit par l’aquaculture s’élèvent à 698 milliers de tonnes en 2016 soit 2714 millions d’euros[1]. Bien qu’elle représente une activité économique importante en France, les 2/3 de ce qui est vendu sur le territoire est issu de l’importation principalement de Norvège, du Royaume-Uni et d’Espagne. Les importations concernent surtout le saumon, les thons, les crevettes et le cabillaud.

Des consommateurs de plus en plus soucieux des critères de durabilité

D’après l’étude de Globescan 2018 réalisée pour le Marine Steward Council (MSC) sur les attentes des consommateurs français en produits de la mer durables[2], 8 français sur 10 reconnaissent que la sauvegarde des océans passe par une consommation de produits de la mer durables et ils sont de plus en plus nombreux (74% en 2018 contre 69% en 2016) à se dire prêts à changer leurs habitudes d’achat en faveur d’une alternative durable.

Ils sont également nombreux à souhaiter que les entreprises communiquent davantage sur la durabilité des produits de la mer et à exiger de la traçabilité notamment

 


Les FODMAPs : éclairage scientifique et évolution du marché

Fodmaps

 

Après le lactose et le gluten, les « FODMAPs » sont aujourd’hui identifiés comme de nouveaux responsables potentiels des troubles digestifs qui perturbent le quotidien de consommateurs de plus en plus nombreux. Bien que le régime sans FODMAPs reste encore confidentiel pour le grand public, il présenterait un intérêt démontré scientifiquement dans le cadre de la prise en charge du Syndrome de l’Intestin Irritable. Des produits « sans FODMAPs » ou « A faible teneur en FODMAPs » commencent également à émerger sur le marché. Valorisation médiatique vs. réelle pertinence de cette pratique / ces produits ? Notre dossier spécial vous propose une mise au point concernant le niveau de connaissances scientifiques dans le domaine des FODMAPs…

 

Qui sont les FODMAPS ? Portrait de famille

FODMAP est l’acronyme anglo-saxon pour Fermentable Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols. Cette famille regroupe des hydrates de carbone à chaîne plutôt courte, peu ou non absorbés au niveau intestinal et fermentescibles.

F – Fermentable (fermentescible en français) = Capacité des glucides non digérés par l’Homme à être fermentés par les bactéries intestinales.
O – Oligosaccharides (oligosides) = Glucides présentant un degré de polymérisation – soit le nombre d’oses de la molécule – compris entre 3 et 9 (DP3-9). Ce groupe comprend notamment les fructanes, dont l’inuline et autres fructo-oligosides ou FOS, présents par exemple dans les artichauts, l’ail, l’oignon, le topinambour, le blé ou le seigle ; et des galactanes, avec, en particulier, les alpha-galactosides ou GOS présents dans la plupart des légumes secs (haricots, pois chiche, lentilles…).
D – Disaccharides (diosides) = Glucides composés de deux oses. Le principal dioside concerné est le lactose (galactose + glucose), sucre naturellement présent dans le lait, en cause chez les sujets ne présentant qu’une faible activité lactasique et/ou qui sont « intolérants au lactose ».
M – Monosaccharides (oses) = Le principal ose concerné est le fructose qui peut être ingéré en tant que « sucre ajouté » ou naturellement présent, en quantité supérieure au glucose, dans des fruits (poire, pomme) ou dans le miel.
A – And
P – Polyols (sucres-alcool) = Glucides naturellement présents dans des fruits et légumes ou obtenus par synthèse chimique ou par voie fermentaire. Principalement utilisés comme additifs pour leurs propriétés édulcorantes (Exemple : xylitol ou E967) ou stabilisantes (maltitol ou E965, sorbitol ou E420), les polyols présentent une teneur réduite en calories avec un pouvoir sucrant inférieur à celui du saccharose.

Principales sources alimentaires de FODMAPs :

 

 


Du sel bio à l’horizon 2021 ? Les avancées de la nouvelle réglementation européenne

Sel bio, marais salants

 

Le 22 mai 2018, l’Union Européenne a officiellement adopté un nouveau règlement européen sur l’Agriculture Biologique. Celui-ci entrera en application à partir du 1er Janvier 2021. Dans ce nouveau règlement est prévue une extension du champ d’application des principes de l’agriculture biologique à différentes substances, afin de proposer un panel de produits certifiés plus large aux consommateurs. Le sel figure parmi celles-ci. En effet, aujourd’hui le sel tout comme l’eau, font partie des produits ne pouvant pas être certifiés bio et ne rentrant pas dans le calcul du pourcentage d’ingrédients biologiques. Considéré jusqu’à présent comme un produit minier, son intégration dans le cahier des charges Européen pourrait remettre en question son statut selon le positionnement qui sera adopté par la commission Européenne sur les règles et méthodes de production applicables à cette certification. Dans tous les cas, ce changement dans la réglementation ne se fera pas sans impacter producteurs, transformateurs et acteurs de l’agroalimentaire Biologique.

 

Une certification pour protéger un métier et un produit artisanal

C’est la

 

Auteurs : Jeanne Marinier, Matthieu Euzen, Alexis Gobé, Natacha Rideau, Licence professionnelle ABCD 2018-2019

 


Bioplastiques : la panacée au problème de pollution par les plastiques ?

 

Les bioplastiques sont souvent vantés comme étant respectueux de l’environnement mais sont-ils à la hauteur des attentes qu’ils suscitent ? Rien n’est moins sûr, surtout dans cette conjoncture dense qui mêle vraies et fausses innovations et communication tout azimut qui ne permet pas toujours au consommateur d’y voir clair.

Pour la filière biologique, pour laquelle la prise en compte des impacts des emballages doit être aussi importante que la formulation des produits, les bioplastiques peuvent constitués une alternative intéressante. Encore faudrait-il que ceux-ci ne soient pas issus de l’agriculture intensive ou d’autres industries aussi néfastes… Ce point sur les connaissances actuelles des bénéfices-risques liés aux bioplastiques est donc nécessaire, tout autant que notre revue des dernières innovations biosourcées à suivre pour s’inspirer… et garder une longueur d’avance.

 

QUELQUES DÉFINITIONS

Les termes biodégradation, matériaux biodégradables et/ou compostables sont de plus en plus communément utilisés mais fréquemment mal employés, mal compris par le consommateur et sources d’équivoques. La norme européenne EN 13432 de 2001 définit les caractéristiques qu’un matériau doit posséder pour être considéré comme compostable (dans un site industriel) et biodégradable. La norme 17556 de 2012 spécifie une méthode pour l’évaluation de la biodégradabilité aérobie ultime des matériaux plastiques dans le sol.

Dégradable : tous les plastiques sont dégradables, même les plus classiques. Mais ce n’est pas parce qu’ils peuvent être réduits en micro-fragments ou en poudre qu’ils retournent à la nature. Loin de là et c’est bien là où réside le problème.

 

 


Les nouvelles perspectives ouvertes avec les farines de graines & fruits oléagineux

Farines oléagineuses

A l’instar de l’Association Nationale de la Meunerie Française qui avait décidé en 2015 d’entamer un travail pour faire évoluer sa stratégie à travers le programme « Meunerie : nouvelles ambitions »[1] , c’est tout un rayon -celui des farines- qui se voit dépoussiéré avec de nouvelles offres. Pour comprendre l’évolution de ce secteur qui compte aujourd’hui plus d’une trentaine de farines sans gluten, et notamment l’émergence très récente des farines issues de graines et fruits d’oléagineux, essayons de décrire le contexte.

Les graines oléagineuses et fruits oléagineux sont nombreux à être exploités pour leur huile. En revanche, ils sont loin d’avoir déjà tous été explorés pour la farine issue de leurs tourteaux. Et si beaucoup sont déjà proposées au consommateur, les farines d’oléagineux commencent à peine à séduire les formulateurs de produits transformés.

Nous ferons donc ensuite un tour d’horizon de la diversité des farines d’oléagineux disponibles sur le marché biologique.

 

Un secteur en plein renouveau

Quand le pain était dans le pétrin…

Partons du prisme de la boulangerie quelques décennies en arrière : là où l’artisan gagnait en modernisation de son outil de travail, la qualité nutritionnelle du pain n’a eu de cesse de se dégrader par la sélection de blés modernes, l’ajout de gluten « vital »[2] et l’abandon de la panification au levain.

 

 


Les nouvelles filières de betterave à sucre bio françaises

betterave sucrière

 

Bien que la filière de la betterave sucrière soit un secteur économique important dans le paysage agricole du nord et l’est de la France ; aucune valorisation en bio n’était possible, jusqu’à cette année, en France. La filière n’étant développée qu’à une échelle industrielle, des difficultés notamment d’ordre logistique, perdurent. Par ailleurs, les filières du sucre de canne bio sont structurées et approvisionnent le marché européen à des prix attractifs pour les industriels.

Mais plusieurs facteurs amènent la filière de la betterave à sucre à se développer en France :

  • De plus en plus d’agriculteurs se convertissent, y compris dans les régions de production de la betterave sucrière. La non valorisation de cette culture en bio est un frein au développement de l’agriculture biologique dans ces régions.
  • Le marché alimentaire bio continue sa croissance, le marché du sucre bio suit cette tendance et des marchés, en France et à l’international, s’ouvrent en bio pour les industriels du sucre.
  • Certains transformateurs et consommateurs souhaitent pouvoir s’approvisionner en sucre localement, avoir une filière de production française peut donc être une réelle plus-value.

 

La filière de la betterave à sucre en France, une filière conventionnelle industrielle

La betterave à sucre (Beta vulgaris) se cultive sous un climat tempéré. La production, essentiellement en Europe, est industrialisée, saisonnière et localisée. Les betteraves sont récoltées à partir de septembre et sont transformées sans délai pendant la campagne sucrière (environ 100 jours). Parce que la betterave est périssable et lourde, les sucreries doivent être situées près des champs. Les principales zones d’implantation en France sont la Picardie, la Champagne-Ardenne, le Nord-Pas-de-Calais, la Normandie, le Centre et l’Île-de-France. On compte, à ce jour, 25 usines sucrières

Auteur : Célia Dupetit


Fécule de pomme de terre bio : la fin des périodes de pénurie ?

fécule amidon pomme de terre

 

Dans le contexte de pleine croissance du marché des aliments biologiques, la production agricole biologique peine à suivre à la même cadence et la disponibilité des matières premières s’en ressent. Il y a 2 ans, nous relevions par exemple une pénurie sur le marché des amidons de pomme de terre. Celle-ci avait poussé les utilisateurs à des demandes de dérogation ou à des reformulations.
Or cet ingrédient est un bon exemple pour illustrer comment les filières biologiques, en se structurant peuvent en quelques années se sécuriser, voire devenir plus performantes que les filières conventionnelles.
Qu’en est-il aujourd’hui de la disponibilité et des perspectives pour la fécule de pomme de terre biologique ? La réponse dans ce dossier grâce aux témoignages des principaux acteurs du marché.

 

Les spécificités de la culture des pommes de terre féculières pour comprendre

Production de proximité et contractualisation

Afin de comprendre les enjeux de disponibilité de la fécule de pomme de terre biologique, il est important de comprendre cette filière spécifique.
Les matières premières – les pommes de terre féculières – diffèrent quelque peu des pommes de terre de table en particulier par leur teneur en amidon très élevée (souvent > 20% – soit le double de celle des pommes de terre de table). En outre, elles doivent être cultivées relativement près des usines de transformation pour éviter des coûts logistiques élevés (les pommes de terre étant majoritairement constituées d’eau…). C’est donc une culture

 

 


La durabilité à tous les étages : quid de l’emballage ?

Comment etre encore plus durable dans nos emballages

 

A l’heure où le plastique envahit jusqu’aux profondeurs des océans, peut-on encore prôner l’impact de la qualité d’un produit bio sur la santé en faisant l’impasse de l’impact de son emballage sur notre environnement ? Derrière cette question simple se cache une situation complexe où il n’est guère aisé d’opter pour une démarche durable holistique de bout en bout, en maîtrisant ses coûts. La fonction première de l’emballage, celle de protéger et conserver le produit, ne peut et ne doit pas être remise en cause. Néanmoins, l’emballage, de préférence « écodesigné » se doit d’apporter un bénéfice sociétal. Il s’agit d’un « plus » qui, souhaitons-le, devra devenir un « must » : cette composante de sa stratégie marketing fera la différence à l’heure du choix du consommateur.

Ce premier dossier sur l’emballage abordera, de même, cette thématique de manière holistique en présentant le contexte actuel : les chiffres clés, les tendances, les 4 grandes mutations sociétales qui impactent ce secteur, des options pour s’inscrire dans la durabilité et enfin, des démarches « plastic free » à deux maillons de la chaîne de valeur alimentaire. Il sera suivi courant de cette année par un second dossier relatif aux développements dans le domaine spécifique des nouveaux matériaux d’emballage, qui se veulent durables d’une manière ou d’une autre.

L’alimentaire : le 1er marché utilisateur d’emballage dans le monde

Le marché de l’emballage devrait atteindre 1 000 milliards USD en 2023 au niveau mondial. Il était estimé à 876 milliards USD en 2018. L’alimentaire est le premier secteur utilisateur d’emballages dans le monde : 273,9 milliards USD en 2017 et 356,7 milliards en 2023, avec une croissance moyenne de +4,5%.

Celui de l’emballage « vert » (tous secteurs confondus) aurait atteint

Auteur : Bettina Balmer


Quels impacts de la montée des mouvements vegan sur les filières d’élevage biologiques ?

Vaches

 

Depuis quelques années déjà, des associations de protection animale dénoncent les dérives d’un modèle d’élevage agroindustriel en diffusant, dans les médias et les réseaux sociaux, des vidéos insoutenables de maltraitances faites aux animaux. Mais au-delà de leurs revendications sur le bien-être des animaux d’élevage, certaines de ces associations s’appuient sur une idéologie antispéciste et militent pour l’éradication de l’élevage. On observe, à ce jour, une démocratisation intense de l’intérêt pour le « véganisme » : le sujet est largement relayé dans les médias parfois par des personnalités, les associations militantes comptent toujours plus d’adhérents et l’offre de produits végétariens et végans dans les magasins spécialisés comme en GMS montre l’attractivité de ce marché.

Le bien-être des animaux et le respect de leurs cycles naturels est un des premiers principes de l’élevage biologique. Pourtant, filières et éleveurs bio semblent être ciblés, au même titre que l’élevage industriel, par les associations activistes.  Quels sont les impacts d’une telle tendance sur le marché de l’élevage biologique ? Comment les filières le vivent-elles, communiquent-elles et quelles mesures prennent-elles pour répondre à ces nouvelles attentes sociétales ?

 

Demain, serons-nous tous vegan ?

En France, selon la douzaine d’enquêtes récentes, la proportion de végétariens serait comprise entre 1 % et 4 % des adultes, et on compterait seulement entre 0,4 % et 2 % de vegan[1]. D’après les résultats de l’étude prospective réalisée en 2018 par

Auteur : Célia Dupetit

 

 


Rooibos, teff, stévia : cas d’école pour le Protocole de Nagoya ?

Rooibos

 

Entré en vigueur en 2014, le Protocole de Nagoya[1] vise à protéger de la biopiraterie, autrement dit la piraterie sur le vivant : plantes, animaux, microorganismes mais aussi des savoirs traditionnels autochtones afférents. Cet outil de régulation émane de la Convention de la Diversité Biologique (CDB[2]) adoptée au Sommet de la Terre à Rio en 1992. Son objectif est d’assurer une plus grande certitude juridique et une transparence accrue pour les fournisseurs et les utilisateurs des ressources génétiques.

La biopiraterie se définit comme l’appropriation illégitime des ressources génétiques et/ou des savoirs traditionnels associés. Elle peut s’exercer sous deux formes :

  • La première se caractérise par un comportement contraire aux principes de la Convention sur la diversité biologique, CDB et/ou à sa transposition dans les législations nationales. La CDB confie à chaque Etat le contrôle des ressources génétiques et demande un partage juste et équitable des avantages tirés de l’exploitation des ressources ou des savoirs traditionnels associés. Afin de garantir un tel partage, toute personne ou institution désireuse d’accéder à une ressource génétique doit obtenir le consentement préalable éclairé[3] de la partie propriétaire. De plus, les avantages tirés de l’exploitation de la ressource ou des savoirs traditionnels associés doivent être partagés de manière juste et équitable entre les parties (notion d’Access and Benefit Sharing, ABS). Si ces règles sont violées, on parle alors de biopiraterie.
  • La seconde a trait aux droits de propriété intellectuelle. De nombreuses organisations non gouvernementales qualifient en effet de biopiraterie le fait de déposer un brevet sur une plante – ou sur une simple application de savoirs traditionnels – sans que celle-ci ne présente une quelconque nouveauté ou activité inventive. La suppression de plusieurs brevets relevant de la biopiraterie confirme que le système actuel ne dispose pas de moyens de contrôle suffisants pour refuser de tels brevets illégaux dès leur soumission. La charge de la preuve repose alors sur les épaules des parties lésées, qui n’ont souvent ni les moyens financiers ni le savoir juridique pour engager une procédure de réexamen du brevet.

 

Divers secteurs sont impactés et doivent dorénavant se conformer aux procédures mises en place à des degrés divers à ce jour, dans les pays signataires. Ils concernent plus particulièrement l’industrie des ingrédients, additifs et arômes alimentaires, des compléments alimentaires et de la cosmétique. A titre d’illustration des aléas subis par certaines filières dans ce domaine, nous exposerons ici le cas de trois ingrédients alimentaires : le rooibos, le teff et la stévia, qui ont souffert du manque de protection de leur origine et des savoirs traditionnels.

Auteur : Bettina Balmer


Lécithine bio obligatoire : le marché est-il prêt ?

matière premières lécithine

 

A partir du 1er janvier 2019, les transformateurs utilisateurs de lécithine ne seront plus autorisés à fabriquer des produits bio avec de la lécithine conventionnelle. L’obligation d’utiliser de la lécithine bio uniquement est discutée depuis plusieurs années et était notifiée lors de l’amendement du règlement n°889/2008 du 29 avril 2016 (RCE n°2016/673) à l’annexe VIII-A.
Depuis 2 ans, les opérateurs de la filière lécithine travaillent à sécuriser les approvisionnements en lécithine biologique, produit réputé comme fragile. De leur côté, les transformateurs bio ont eu 2 ans pour tester, reformuler… et opter pour la meilleure stratégie : substituer ou supprimer la lécithine… tout en tenant compte des attentes des distributeurs…

Alors à 2 mois de l’échéance réglementaire, le marché est-il prêt?

 

Sans ou avec quelle lécithine? Une question de stratégie pour les entreprises bio

Pour les transformateurs bio, cette évolution réglementaire est loin d’être anodine. Le marché se divise entre les choix d’origine botanique (soja ou tournesol majoritairement) et géographique (Europe ou Asie surtout)… Mais dans tous les cas, la lécithine biologique est plus chère et pour beaucoup, l’écart de prix n’est pas soutenable. On parle ici d’un facteur

 

 


Sourcing responsable et commerce équitable bio : la stratégie différenciante

échanges commerciaux

 

Les tendances le montrent, l’engagement sociétal d’un produit fait de plus en plus partie des critères de sélection des consommateurs. Et pour preuve, sur son emballage, sa valeur d’usage est peu à peu remplacée par sa valeur d’action. En effet, les consommateurs demandent des produits plus équitables. Le marché du commerce équitable se développe et on observe une multiplication des standards et des labels.
A tel point qu’un usage réglementé des termes “commerce équitable” et “équitable” a été voté par la loi du 2 octobre dernier afin de protéger la démarche de commerce équitable.

C’est donc un sujet plus que d’actualité qui a été au coeur de nombreux échanges ces derniers mois. Plusieurs conférences sur le thème du commerce équitable étaient proposées par Ecocert ou Biopartenaire lors du salon Natexpo à Lyon. Et c’était également le cas à Retiers, en Bretagne, lors du salon “La Terre est Notre Métier” les 26 et 27 septembre ou encore à Valence, le 5 octobre dernier, où le réseau régional Cluster Bio organisait une journée d’échanges sur le sourcing responsable.
Car pour les entreprises bio, le commerce équitable est un prolongement naturel des principes de l’agriculture biologique – il découle naturellement du “principe d’équité”[1] -, ainsi que de leur engagement RSE. C’est un outil de régulation de leurs relations avec leurs fournisseurs de matière première, mais également de différentiation sur le marché. La part de produits certifiés équitables et bio ne cesse donc de progresser.

En s’appuyant sur ces évènements, nous avons cherché à connaître plus en détails les motivations et les difficultés que peuvent rencontrer les entreprises bio s’engageant dans le commerce équitable.

 

La forte attente sociétale vers des produits bio et équitables

La France est le troisième pays (ex-aequo avec l’Allemagne) le plus impliqué dans le commerce équitable, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Selon un sondage Opinion Way, en 2017, 


Les blés anciens : une réponse aux problèmes nutritionnels et environnementaux ?

Grains et pains bio

 

L’intérêt pour les blés anciens est en forte augmentation. On le constate chez les consommateurs, à la recherche de céréales avec moins/sans gluten, plus saines ou plus faciles à digérer, mais aussi chez les industriels du secteur boulangerie – en particulier en bio -, à la recherche d’innovations. Nous pouvions effectivement le remarquer lors du dernier salon Europain, où deux minoteries bio (la Minoterie Suire et les Moulins Bourgeois) mettaient en avant par exemple leurs farines de blé de population. Les développements suivent aussi dans les rayons bio : dès 2015, la marque L’Angélus sortait la première brioche à base de blé khorasan. Et cette année, c’est Pain de Belledonne qui marque l’actualité avec la sortie de sa gamme de pains locaux à base de farines de blés anciens régionaux. Afin de redécouvrir des espèces oubliées mais également d’avoir une teneur moindre en gluten dans le produit final, la boulangerie utilise ce type de farines pour ses pains semi-complets bio fabriqués dans les fournils d’Occitanie et d’Île-de-France. Les farines varient selon la région : blé fin de Tauriac, gentille rosso et bladette de Puylaurens, par exemple, en Occitanie.
Mais les blés anciens les plus courants restent encore le petit épeautre, l’amidonnier (emmer) et le khorasan.

Pour appuyer l’importance de ce sujet, l’IFOAM organisait d’ailleurs à Bologne, du 13 au 15 juin dernier, la première Conférence internationale sur les espèces naturelles de blé pour des systèmes alimentaires sains.
Elle réunissait des scientifiques partageant les mêmes idées pour discuter du sujet des espèces naturelles, incluant les blés anciens, d’héritage et modernes, avec un focus sur la santé et la nutrition. Ces scientifiques ont soulevé certains problèmes engendrés par les variétés modernes de blé et ont partagé leurs travaux sur les alternatives à ces types de blé.

 

 

La perte de la biodiversité

Salvatore Ceccarelli du Rete Semi Rurali, en Italie, précisait pendant cette conférence que, sur les 50 000 espèces de plantes comestibles disponibles sur terre, seulement

 

 


Filière œufs bio : répondre à la demande en conservant les principes de la bio

Transport d'oeufs frais bio

 

Le 10 juillet dernier, différents acteurs de la filière œufs bio se sont réunis à Saint-Jean-de-Bournay (38) à l’occasion d’une journée d’information et d’échanges organisée par le Cluster Bio[1], en partenariat avec l’ARDAB, l’ADABio, Agribiodrôme, la Chambre d’Agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que Coop de France.

Cette journée de structuration de la filière œufs bio était nécessaire aussi bien en amont qu’en aval. Le besoin de développer et sécuriser ses approvisionnements en œufs bio, la volonté de comprendre les contraintes de la production pour mieux travailler ensemble ainsi que le souhait de s’impliquer davantage et de régionaliser les approvisionnements ont effectivement été formulés par les adhérents du Cluster Bio. Du côté de l’aval, c’est la volonté de former les porteurs de projets sur les enjeux organisationnels et les opportunités de la commercialisation d’œufs bio à des intermédiaires, ainsi que la nécessité d’informer les aviculteurs sur les besoins et les projets des opérateurs dans le but de favoriser les échanges et de construire des filières bio et durables qui ont motivé cette journée.

Cet évènement est ainsi l’occasion de rappeler les enjeux tant pour les fournisseurs que les transformateurs et d’envisager les perspectives de la filière œufs bio qui subit, depuis plusieurs années, des difficultés liées à la forte hausse de la demande sans que l’offre puisse suivre le rythme.

 

Les Français apprécient de plus en plus les oeufs bio

L’enquête nationale réalisée par la FNAB en 2016/2017 sur la filière oeufs bio ainsi que les derniers chiffres de l’Agence Bio ont mis en évidence un marché en pleine croissance.

En France, 1 œuf vendu sur 5 est bio

Les ventes d’œufs bio s’élevaient à 390 millions d’euros en 2017, soit +17,1% par rapport à 2016. Elles sont principalement réalisées en GMS (63,6% des ventes en valeur en 2017) puis en magasins spécialisés bio (30,8%). La vente directe ne représente que 4,9% des ventes en valeur, bien que 73% des éleveurs la pratiquent[2].

 

L’un des produits bio les plus consommés par les Français, qui n’est pas prêt de changer

D’après le Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France en 2017[3], les œufs font partie des produits bio les plus consommés. Ils sont cités par